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Billet de blog 24 juin 2013

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L’ours, responsable des inondations en montagne

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est la dernière facétie qu’auront trouvé les anti-ours s’exprimant au nom de l’ADDIP (Association pour le Développement Durable et l’Identité des Pyrénées), appelant même à la destruction de cette espèce protégée, faut-il le rappeler, par la convention de Berne que la France a signé.

par Philippe Serpault sur www.frituremag.info

Si la situation n’était pas si grave dans les Hautes-Pyrénées, l’on pourrait s’en amuser, mais voilà, les anti-ours sont bien décidés à trouver les prétextes les plus farfelus pour se débarrasser de l’ours et, au passage, fustiger tout ce qui ressemble de près ou de loin à la protection d’un biotope. Alors que Barèges est quasiment évacué et détruit, Cauterets est coupé du monde, l’ADDIP, ainsi que de nombreux éleveurs, viennent de pointer l’ours et la loi sur l’eau comme « d’ignobles contraintes. » Le volume de neige accumulé durant l’hiver conjugué aux fortes précipitations du mois de mai, auxquels s’ajoute aujourd’hui le radoucissement provoquant la fonte de cette neige, est évidemment, aux yeux embrumés de l’ADDIP, le fait de l’ours et des protections des ressources en eau. « En l’absence d’humains sur les estives, occupés à sauver des biens et des personnes, [l’ours] en profite pour croquer en libre-service les troupeaux qui sont laissés en liberté », s’insurge le communiqué vengeur, mettant en avant l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) Barèges-Gavarnie comme une des activités principales du Pays Toy.

Il faut rappeler que cette appellation proscrit la présence humaine auprès du troupeau au motif que cela créerait un stress aux bêtes, lesquelles doivent être précisément laissées en liberté, les intempéries n’auront donc rien changé de ce côté-là. Afin de rester dans l’air du temps après les mouvements d’humeur du printemps, l’ADDIP a lancé, le 21 juin, un ultimatum au préfet des Hautes-Pyrénées afin que l’ours soit retiré dans les 48 heures, « passé ce délai, tout sera mis en œuvre pour l’abattre », est-il précisé à la manière des fous de Dieu. Donc, au moment où les pouvoirs publics se mobilisent pour sauver ce qui peut encore l’être en Pays Toy du fait de l’état déclaré de catastrophe naturelle, les anti-ours vont tranquillement partir à la chasse à l’ours, laissant le Pays Toy à ses destructions. À chacun ses urgences…

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