Les « informations » concernant les soutiens d’Emmanuel Macron et les « casseroles » qu'il traîne avec lui (car il en a aussi) tardent à sortir et à produire des effets négatifs sur sa campagne, pratiquement exempte de peaux de banane, contrairement à celle de ses principaux rivaux.
Une telle situation peut-elle durer ?
A six semaines jour pour jour du premier tour des Elections présidentielles, l’évident traitement de faveur dont il bénéficie par rapport à tous les autres candidats pourrait se retourner contre lui.
L’échéance se rapprochant, les ralliements se multiplient, la plupart de ses partisans, issus d’un « système » qu’il dit dénoncer alors qu’il lui doit tout (au point d’en être le plus pur représentant), cherchant à sauver leur avenir en se rangeant derrière la bannière d’un prétendu « non-homme politique » censé représenter la « modernité » et le « progrès ».
Du coup, les « ralliés » (qui, aux yeux de leurs anciens « amis », sont des lâches ou des traîtres) forment une troupe de plus en plus disparate, faite de quelques généraux à la retraite ou qui en sont proches, de sous-officiers désireux de prendre du galon, de nombreux mercenaires ainsi que d’innombrables troufions abusés par le discours ramasse-tout d’un candidat qui n’est pas moins démagogue que certains de ses adversaires, dont il prétend pourtant se distinguer.
Le caractère hétéroclite des soutiens dont il bénéficie (d'Alain Madelin à Robert Hue, comme l'a souligné à juste titre Benoît Hamon, en passant par Claude Bébéar, Pierre Bergé ou Daniel Cohn-Bendit), va devenir très voyant et probablement extrêmement choquant pour beaucoup, surtout si, comme on peut le penser, certains des « poids lourds » du Parti socialiste se prononcent finalement en sa faveur, aux dépens de Benoît Hamon, pourtant seul candidat légitime, issu de la primaire.
Comment peut-on imaginer que de nombreux électeurs de droite et de gauche, aujourd’hui tentés par un « vote Macron », ne se rendent pas compte que son programme est à l’opposé de leurs convictions et que donner leur aval à un pareil attelage reviendrait à confier de facto au candidat qui se dit « ni de gauche, ni de droite », que Benoît Hamon a présenté, lui, comme étant « ni de gauche, ni de gauche », et que j’estime de surcroît, pour ma part, n’être « ni de droite, ni de droite » (ce qui signifie in fine qu’il n’est pas « ailleurs » mais « nulle part »), le pouvoir de conduire la même politique que celle dont ils ont souffert et/ou qu’ils ont condamnée tout au long du quinquennat qui n’en finit pas de s’achever.
Mais qui sait...
Un certain nombre de nos compatriotes semblent avoir perdu tout sens critique, et, pire encore, toute intelligence, ce qui me renvoie à une très sage maxime que me martelait mon très regretté père : on n'a jamais pu empêcher un âne de braire !
On pourrait donc redouter le pire tant les ânes semblent être légion par les temps qui courent, si l’on se fie aux résultats des multiples enquêtes et sondages dont certains médias puissants, parfaitement identifiés, nous saoulent à longueur de journée.
J'ose espérer malgré tout que la très brève retraite à laquelle chacun devra s’astreindre dans l'isoloir permettra à certains d’entre eux de retrouver leur(s) esprit(s), juste avant de mettre leur bulletin dans l'urne. Car sinon, ils n'auront plus, par la suite, que leurs yeux pour pleurer.
Pendant 5 ans...
Et nous aussi hélas, « à l'insu de notre plein gré », comme l’a dit Richard Virenque, il y a près de 20 ans déjà, dans une formule devenue culte.