Jupiter s'est invité à l'heure du dîner hier soir 31 mars 2021. Mes proches ont insisté pour qu'on lui tende une chaise. J'avais promis de me taire, l'ai fait et mal m'en a pris, j'ai ensuite mal dormi.
Jupiter est venu présenter quelques excuses sur la gestion de la pandémie et annoncer des mesures de court terme. On verra avec les informations qu'on voudra bien nous donner. On verra avec bienveillance car il est effectivement difficile de gérer la pénurie de moyens. Dont acte.
Le bon peuple absoudra. Il a la mémoire courte, la vue basse et l'information caviardée qu'on lui dispense. Il obtempérera en maugréant et trichant un peu.
Il n'a rien dit sur les causes profondes de la politique de gribouille sanitaire depuis un an. Soit la réduction drastique pendant les vingt dernières années des moyens hospitaliers publics : stocks, lits et personnel, gestion calquée caricaturalement sur celles pratiquées à court terme dans le secteur privé, sans insister sur le démantèlement de la recherche et de l'industrie pharmaceutiques.
Et pour cause.
Car Jupiter fut un artisan premier de l'austérité via les politiques budgétaires restrictives auxquelles il fit plus que contribuer pour éviter l'impôt à ceux qui furent ses mandants, soit la caste financiarisée du 1% et ceux qui aspirent à en être.
Voyons.
2007 : le jeune homme est rapporteur de la commission Attali qui affute les outils de restrictions budgétaires pour soigner le monde de la finance qui n'aime pas l'impôt. Il s'y fait remarquer.
En 2010, il passe "Associé gérant" dans une grande banque d'affaire. Il y étendra ses relations et resserrera ses liens avec la caste qu'il sert, qui le conseille aujourd'hui et le tient par la barbichette. Ne pas oublier ce dernier point trop peu traité.
En 2014 il devient ministre de l'économie d'un gouvernement acquis aux thèses néo libérales pour poursuivre les œuvres de privatisation et de réduction des services publics introduites depuis 1983 et accélérées sous Sarkozy.
En 2017 il devient Jupiter, s'entoure au premier rang de gens de la droite économique (Philippe puis Lemaire et d'autres à l'Elysée pour l'économie à financiariser et privatiser jusqu'au bout) sans insister sur ceux de la droite autoritaire (Castaner, Lallemand et Darmanin) car nécessairement, les politiques suivies engendrent des tensions sociales qu'il faut traiter. Sur ce dernier point, il fréquente assidument Sarkosy pour ses conseils politiques (xénophobie, accusation des "fonctionnaires", langage martial, omniprésence, recours massif aux gens de marketing, politiques erratiques). Avec leurs relations communes dans les médias, ils parachèvent la grande œuvre de démantèlement de la république du CNR.
Pour les sources et détails, voir Wikipédia