J'ai fait pas mal d'interventions dans des entreprises publiques, para publiques et privées.
L'appel à un cabinet conseil a lieu lorsque les compétences internes manquent, lorsque l'ensemble des équipes internes paraît sclérosée ,en cas d'urgence mais aussi pour confier des missions qu'on ne veut pas confier en interne ou à mener avec discrétion. Nous verrons ci après quelques situations typiques. D'ores et déjà, c'est dire si le recours à ce type de fournisseur est exceptionnel. Nous n'en somme plus là.
La règle d'or est la suivante pour le cabinet conseil : bien écouter le client pour lui fournir ce qu'il veut profondément, certes mais aussi et surtout et qui n'est pas formellement écrit dans la mission, voir ci après.
Car s'il faut bien répondre à sa demande, c'est surtout pour que, l'égo du dirigeant commanditaire soit flatté et ses valeurs intimes satisfaites, afin qu'il en redemande.
Ainsi avec la macronie : rationaliser = réduire les effectifs; réduire les délais administratifs = supprimer les protections pesantes des libertés publiques; créer des emplois = réduire la fiscalité des nantis; réduire les déficits publics = baisser la qualité; satisfaire le client = augmenter les ventes quelle que soit la qualité; se soucier de l'environnement = comment convaincre le public qu'on le fait déjà; améliorer le climat social = quels jeux du cirque pas chers organiser; former des demandeurs d'emploi = les occuper pour les sortir des statistiques; organiser un débat participatif = simuler l'intérêt, jouer la montre et noyer le poisson; veiller à la balance commerciale = briser les barrières douanières; veiller au pouvoir d'achat = importer massivement, à vil prix et qualité réduite depuis des dictatures. J'en ai d'autres ... vous aussi assurément.
Ce ne fut pas toujours ainsi. Lorsque les professionnels publics ou privés, ingénieurs, spécialistes des questions sociales, des équipements publics, de la planification, etc... étaient encore au pouvoir, il n'y avait pas tant ce double langage. Ils demandaient une prestation portant sur les produits, les processus, la réponse aux besoins publics. Le profit en découlait ensuite dans le privé comme la satisfaction de besoins publics ailleurs. Désormais l'assomption des gens de marketing puis de la finance aux pouvoirs a engendré ce nouveau paradigme mortifère. Tirant leur carrière, leur image personnelle et leurs revenus de résultats à court terme mesurés en termes financiers nous en sommes arrivés à ces simulacres de "bonne gestion" délétères.
Comme en outre et pour raison de secret des affaires, ces marchés restent traités au sein du réseau de la caste financiarisée, les solidarités claniques jouent à fond
Tout va bien, mais pour qui ?