Ils ne changeront pas :
Santé : Lorsque leurs proches ont besoin de soins ils ont leurs entrées dans les cliniques privées rapidement et les moyens de régler les dépassements d’honoraires. Ils n’ont que faire du régime général de santé publique. Leurs amis banquiers, assureurs, des pseudo mutuelles et des fonds de pension lorgnent sur le pactole du budget de la sécurité sociale (santé et retraite).
Sécurité : Ils sont peu concernés par la petite délinquance de quartiers difficiles faute d’y résider et disposent des relations nécessaires pour faire intervenir les forces de l’ordre au besoin dans les meilleurs délais. D’ailleurs ils dinent régulièrement avec tel ou tel préfet. La mairie de leur lieu de résidence a en outre fait installer des réseaux de surveillance pas loin de chez eux.
Ils n’ont que faire d’une police de proximité budgétivore selon eux, le concept de gardien de la paix leur est étranger tant ils craignent qui n’est pas eux-mêmes.
Fiscalité inégalitaire : Ils entendent bien poursuivre la baisse continue de leur imposition pourtant déjà ridiculement basse. C’est pourquoi ils parlent sans cesse de compression des dépenses publiques dans la plupart des médias grand public dont ils sont eux-mêmes propriétaires. Leurs relations et le gouvernement dont ils ont financé élection et réélection manipulent à ce sujet l’opinion. Ils parlent peu d’égalité ni de fraternité car, situés au-dessus du panier ils n’en ont pas besoin. Ils parlent de la liberté, la leur, celle du renard dans le poulailler.
Mutation des pratiques agricoles : Non seulement ils accaparent le gros des aides européennes mais encore verrouillent-ils l’accès au foncier via leur domination au sein des chambres d’agricultures et autres SAFER liées au personnel politique dominant à peu près partout en province, là où l’on élit le plus de députés. Aussi il ne faut pas compter sur eux pour aider réellement la relocalisation des productions, l’implantation de nouveaux agriculteurs ni la baisse de leurs pollutions, la principale parmi toutes les sources. Ils pensent en outre avoir les moyens de se protéger de leurs méfaits, ne mettant pas les pieds eux-mêmes dans les terres qu’ils contribuent à détruire. Eux aussi dinent avec les préfets et députés des provinces rurales.
Fraude fiscale : Pour frauder efficacement il faut en avoir les moyens. Ils les ont et s’en occupent. Ils caviardent les lois d’exemptions et d’exceptions variées. Leurs mercenaires politiques au pouvoir diminuent les effectifs de contrôles et désormais peuvent négocier « entre amis » des pénalités qui les exonèrent de procès. Avec la complicité d’experts bancaires ils organisent ce qu’ils appellent avec le cynisme de bon aloi d’un B. Lemaire ou Jupiter leurs pratiques légales d’évasion fiscale. Changer les règles serait une forme d’aveu. Ils ne le feront pas.
Désindustrialisation : Ils ont ramené à un petit 15 % la part de notre industrie dans notre produit intérieur brut. Ils ont vendu brevets, équipements, clientèle, locaux à des structures basées dans des paradis fiscaux et ponctionnent à volonté les marges de ce qui reste d’entreprises en France via des filiales prestataires fictives. D’ores et déjà aussi, des métiers d’industries essentielles à notre indépendance ont disparu. Ils ont les moyens de s’approvisionner offshore comme ils s’y font verser salaires, commissions, honoraires et/ou dividendes. Ils ne changeront pas sans y être contraints. Leurs lobbyistes financeront les partis politiques ad hoc pour que leur fête se poursuive jusqu’à arroser l’extrême droite autoritaire comme ils l’ont fait outre Rhin et ailleurs avant-guerre et depuis au Chili, en Argentine, en Grèce et en Italie par exemple comme chez nous dernièrement ... Pour l’heure en France, le jeune homme cynique et louvoyant fait l’affaire.
Justice : Ils n’en ont pas vraiment besoin. Ils règlent les litiges entre eux avec un chèque. Ils paralysent les tribunaux avec des réglementations protectrices de « leurs » libertés, des procédures dilatoires payées par leurs entreprises et désormais en passant des compromis directement avec la puissance publique. Ils ont même leurs propres tribunaux arbitraux ou de commerce et ont réussi la prouesse de faire ériger l’autorégulation (fictive) en règle de gouvernance des aides publiques pourtant massives. Enfin, ils ont phagocyté l’Europe pour en tordre les règles et le fonctionnement, voir ci après. Ils ne lâcherons pas volontairement.
L’Europe : Sympathique projet d’après guerre avec deux objectifs principaux : la paix et la coopération, l’un épaulant l’autre. L’adhésion des peuples fut assez unanime, staliniens mis à part. Ce fut une réussite l’espace de quelques temps de reconstruction. Puis l’affaire fut transformée par ceux-là même qui nous gouvernent en terrain de chasse néolibéral voué à la finance avec étranglement des plus faibles (La Grèce notamment) désindustrialisation et désagrégation des système sociaux pour cause de déréglementation ouverte ou larvée au service des plus puissants. L’institution y a perdu une bonne part de sa crédibilité. Dommage
Les liens des compromis : Trop compromis dans des arrangements (au mieux), des compromissions (le plus souvent) et se tenant les uns les autres ainsi par la barbichette ils ne renonceront ni aux politiques menées, ni au pouvoir. Nous en somme au « en même temps » fallacieux avec promesse de réformes imprécises mais destructrice in fine des outils de la fraternité (voir ci-dessus) qui permettent de promettre tout et son contraire en temps électoral puis de servir les siens. L’affaire Uber récemment révélée est l’ultime illustration. Ils ne peuvent pas reculer sauf à y perdre leur reste de crédibilité auprès d’un électorat réduit (12 % des inscrits) et abusé.
Viendra probablement le temps du raidissement autoritaire lorsque la pression sociale et environnementale se feront plus fortes. Déjà en juillet 2022, les rapprochements avec les plus conservateurs s’accélèrent. L'affaire ukrainienne et les troubles environnementaux en cours ne sont aucunement en cause dans l'origine marasme en cours. On peut même penser qu'ils en sont conséquence. Mais c'est une autre histoire