Nous avons paralysé le pays pour éviter trop de décès massivement parmi les plus fragiles d'entre nous et c'était bien.
C'était bien car nous n'avions pas les moyens de soigner ces plus fragiles faute aussi des moyens d'éviter qu'ils soient contaminés. L'hôpital était amputé pour éviter des impôts aux nantis, les masques déclarés inutiles et les stocks réduits pour céder à la mode managériale du juste à temps. Notre industrie bradée aux fonds de pension à fin de dépeçage n'avait non seulement pas de stocks mais manquait des compétences pour fabriquer comme des droits pour produire des respirateurs et autres billevesées ne dégageant pas assez de valeur pour l'actionnaire.
On a pris en conséquence un marteau pour écraser une mouche, ici comme ailleurs où l'on avait cédé aux sirènes ordo-libérale.
On a ainsi cassé l'école, les solidarités de proximité, une bonne partie des restes de nos outils de production de biens et de services, les moyens d'expression démocratique, paralysé les mouvements associatifs et culturels, frôlé la crise des approvisionnement, fait peur à tous et mis en danger nos personnels de soins et d'aide ainsi enfin qu'une partie de nos libertés publiques.
Pire on a permis aux castes dominantes de vérifier qu'elles pouvaient s'abstraire des contraintes du vulgaire. J'en ai vu pas mal dans ma province venir se réfugier loin des villes malgré le confinement (plus d'un million globalement rien que pour la région parisienne a-t-on appris subrepticement). La confiance dans la démocratie n'avait pas besoin de cela pour se réduire encore.
Cela va probablement recommencer. Si ce n'est plus le virus couronné ce seront d'autres troubles, sanitaires, climatiques, sociaux d'approvisionnement, politiques. La paupérisation d'un pays c'est aussi une maladie.
La priorité des priorité du plan de soutien à l'économie consiste donc à renforcer les moyens hospitaliers publics et urgemment ainsi que la cohorte de ses fournisseurs français afin de ne pas avoir à contraindre tous pour sauver un infime minorité fragile. Nous ne devons pas avoir à recommencer pour ne pas dépendre plus de tyrans exotiques.
Ils ne le feront pas. Il en va de leur orgueil, de leur foi dans les vertus du laisser faire, de leur impuissance face aux force des fameux marchés (leurs commanditaires en fait), de leur vision court-termiste des choses. Enfin parce que la santé publique, la confiance dans la démocratie n'entrent pas dans le calcul du PIB et que c'est la seule aune à laquelle ils mesurent vainement leur réussite en dehors de leurs réélection.
Ah oui ! Je parlais ici du gouvernement jupitérien.