Monsieur Delevoye, vous n'aviez plus votre tête...
Vous oubliiez vos revenus, vos treize responsabilités administratives, vous remettiez sans cesse à plus tard votre décision de démission du gouvernement et, surtout vous oubliiez le sens des mots.Mais la science du travail peut vous aider à retrouver le plancher des vaches, étant donné votre forte personnalité et votre longue expérience. Voilà ce qui pourra vous sauver avant de démarrer d'un bon pied vos activités (bénévoles !) de retraité. Premier geste : proposez mon projet « retraites-plancher » à vos proches avant de partir, le sentiment d'utilité sociale étant au cœur de la dynamique de santé mentale:
Tout d’abord, vous teniez à la répartition ? Répartissons donc ! Je vous propose, afin de calmer les graves désordres que vos troubles ont générés malgré vous, une solution très simple, à partager avec vos successeurs, puisqu’on dit que personne au gouvernement ne comprend votre projet. Vous tenez tous par-dessus tout à la justice, l’égalité entre les travailleu.se.rs : inventons la retraite-plancher à 3000 Euros. « Où trouvera-t-on l’argent ? » me direz-vous, effrayé, c’est qu’il y a, et vous en savez quelque chose malgré votre état cognitif altéré, beaucoup de pensions en dessous de cette somme, et les caisses seront rapidement vides… C’est là que je peux vous être utile grâce à une idée encore plus simple, c’est que cette retraite-plancher pourrait aussi être une retraite-plafond ! En effet, la solution la plus évidente est d’assurer à chacun.e un revenu confortable, 3000 Euros chaque mois, votre gouvernement l’a plusieurs fois assuré, c’est beaucoup ; ce n’est pas l’immense majorité des français qui vous contredira. Ce plafonnement ne suffirait pas pour compenser la hausse des pensions du plus grand nombre ? Qu’à cela ne tienne ! Remplaçons le calcul d’une pension plafonnée à 3000 Euros par le calcul d’un REVENU de 3000 Euros, ainsi les plus aisés ne demanderont plus d’aide aux actifs, étant donné la masse des dividendes qu’ils ont largement accumulés, grâce à la générosité de votre gouvernement pendant leur (magnifique) carrière. Ils seront ainsi satisfaits de quitter la masse des « assistés », catégorie qui leur déplait depuis longtemps. De surcroît, si vos successeurs suivent au pied de la lettre votre excellente idée de justice entre générations d’une part et entre pensionné.e.s d’autre part, cette réforme de justice (promise par votre gouvernement, faut-il vous le rappeler ?) concernera TOUS les travailleurs, policiers, cheminots, enseignants, ministres, présidents de la république, etc., ce qui engendrera la paix sociale et le retour au travail dans notre pays, sans aucun doute, dès l’annonce de ce nouveau projet.
Il nous reste à décider, il faut le reconnaitre, le délicat point de « l’âge d’équilibre » de départ du monde de l’activité productive. Les gouvernements successifs n’ayant jamais réussi à satisfaire tout le monde avec cette histoire de pénibilité, certaines personnes prétendant avoir droit plus tôt que d’autres à leur pension, je propose un calcul encore une fois très simple, qu’il est possible d’effectuer dès aujourd’hui avec une simple calculette, malgré vos accès de confusion et l’ignorance de vos proches : chacun.e partirait 25 années avant la date de son espérance de vie en bonne santé. Ce paramètre pourrait être revu chaque année en fonction de l’évolution de l’état de santé des travailleu.se.rs. par catégorie socio-professionnelle. L’égalité reste ainsi votre point fort… étant donné les écarts qui augmentent entre les ouvriers et les cadres, par exemple (Huit ans, actuellement, il me semble ?).
Je serais très surprise, qu’à part quelques « grognes » du côté des plus aisés, (mais sont-ils si nombreux qu’ils représenteraient une majorité d’électeurs ? Je ne crois pas.), vous susciteriez dans un large public, une ovation de reconnaissance. La reconnaissance étant le deuxième socle de la santé mentale, telle qu’on la décrit actuellement dans les livres sur la « Souffrance au travail » ; le premier étant comme nous l’avons déjà précisé, un partage stable et continu des valeurs.
Cette expertise de « souffrance au travail », idées simples et claires comprises, vous est volontiers offerte, dans la mesure où vos revenus seront désormais, étant donné votre âge, réduits à 3000 Euros, rythme très confortable, vous le constaterez à l’usage, même si vous aurez quelque peine, au début, à vous « adapter au changement », comme on dit. Mais ce sera tellement plus simple à déclarer que toutes ces sommes qui augmentaient dangereusement votre charge mentale, au risque de faire basculer toute la France dans les embouteillages. Et avouez que vous serez ragaillardi à l’idée des félicitations qui vous attendent de la part de notre chef de gouvernement, du fait de la mise en place de cette initiative qui résout tous les problèmes d’inégalités, augmente la justice sociale, et clouera le bec de tous les syndicalistes qui ont si peu d’imagination. Cerise sur le gâteau, cela permettra de convertir tout le personnel des caisses de retraites en aides-soignantes, personnel de ménage, serveu.se.rs dans l’hôtellerie, autant de « métiers en tension » …. Madame Pénicaud vous en saura gré, j’en suis certaine, elle qui peine tant à recruter.
En vous souhaitant un bon rétablissement, Monsieur Delevoye, les solutions les plus simples sont toujours les meilleures ...la santé n'a pas de prix! En attendant de vos nouvelles, je reste à votre disposition ainsi qu’à celle de notre gouvernement.
16 décembre 2019
Lise Gaignard