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Billet de blog 2 juillet 2015

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Vandales !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Noël bientôt. Il a neigé déjà. On gèle.
Tirés du lit par force, et parqués à l'hôtel,
les « otages » en seront chassés deux jours plus tard.
Des bulldozers écrabouillent tout sans retard,
les blanches caravanes, ou les jolies cabanes.


A l'assaut des baraqu's les engins ont broyé
les habits, couett's, bols et assiett's, réchauds, télés,
les savons, quelques provisions, des poêles à frire,
les jouets des enfants, pêle-mêle les souvenirs.
Des sacs en plastiqu' volent sur les débris de tôle.


Qui sont les tristes sir's, les vandal's enragés,
capables de détruire ainsi des maisonnées ?
Quels truands sans vergogn', quels sadiques pervers,
jett'nt sciemment à la rue des familles en hiver ?
Quelle band' de terrorist's ? Quels nervis fanatiques ?


Ces bataillons-soldats au service de l'Etat
pensent-ils quelquefois aux nazis d'autrefois,
exécutant leur tâche en zélés serviteurs,
obéissant sans état d'âme à leur Führer ?
Vieux criminels notoires, condamnés par l'histoire.


Et quid du sacro-saint droit de propriété ?
Est-il abrogé sous le seuil de pauvreté ?
Quand cela devient-il méritoire et glorieux
de dépouiller les gens ? Les plus faibles d'entre eux ?
Traités comme des chiens, il ne leur reste rien.


Ah! ces habitations étaient irrégulières ?
Hors de tous vos contrôl's, manquant de sanitaires ?
Trop souvent, les pouvoirs publics qui s'exonèrent
de leurs devoirs légaux, trouv'nt un bouc émissaire,
livrent le traîne-misère à la foule en colère.


On n'imagine pas qu'à Neuilly l'on put voir
ce spectacle ubuesque de gens mis au trottoir,
tandis que leurs villas seraient rasées de près,
et tout leur mobilier éventré, démembré.
Ah! quels beaux cris d'orfraie alors on entendrait!


Et pourtant, les nantis puissants des beaux quartiers
n'auraient pas trop de mal, eux, pour se reloger.
Où est l'égalité ? Et la fraternité ?
Où est la liberté pour les désargentés ?
C'est l'injustic' qui croît, et le cynisme est roi.

Toujours les gross's ficell's ressortent du placard :
diviser pour régner, nous servir des brocards,
prendre la pose du plus sérieux et compétent
pour nous défendre à fond dans la folie des temps,
et à marches forcées, tout bien déréguler,


pour nous livrer tout crus au Marché triomphant,
aux profits financiers qui vont toujours croissants.
Sans bouclier, nos droits sont jetés aux orties
comm' si c'était un' pur' loi de l'économie.
Nos princes politiqu's ne servent que le Fric.


Ils nous gav'nt de pilul's trop amèr's. Les couleuvres
devienn'nt dur's à passer. C'est là qu'entrent en oeuvre,
sous couvert de veiller à la sécurité,
des techniques ruineus's, ultra perfectionnées,
pour tous nous surveiller, pour tout centraliser.


Ils ont le chic pour provoquer la confusion
dans nos esprits, utiliser nos émotions
et même l'indignation, faisant mousser nos peurs
et créant l'amalgam', renversant nos valeurs
pour fair' passer des lois qui nous laissent pantois.


Ils se veul'nt pédagogu's car nous serions trop bêtes
pour pouvoir approuver leurs règles malhonnêtes.
Nos gouvernants criminalis'nt la pauvreté
dans laquelle ils s'emploient à nous précipiter.
Ne soyons pas complic's de scandaleux sévic's.


Ces auteurs du délit de solidarité,
longtemps encor les laisserons-nous nous spolier
de droits que nos aïeux ont conquis dans le sang ?
Ils veulent l'esclavag' pour nous et nos enfants !
Jusques à quand, dociles, resterons-nous serviles ?


Sans attendre à demain, prenons nos vies en main,
et sortons d'un systèm' qui broie tout ce qu'on aime.


Gdalia Roulin, fin décembre 2010.

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