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Billet de blog 3 mars 2017

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L'écologie au cœur de la campagne

Laisser faire le marché, c'est s'en remettre à la loi de profits financiers privés, ce dont on voit le résultat absurde. Il faut réorienter toute la production, les échanges et la consommation, en donnant la primauté au respect des impératifs écologiques sur l'économie, qui pas plus que la finance n'a à être dérégulée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le productivisme détruit l'écosystème : le changement climatique a commencé avec les catastrophes qui l'accompagnent, les pollutions envahissent les sols, l'air que nous respirons, nos aliments, l'eau source de vie, la mer, et impactent gravement la santé humaine : cancers, maladies cardiovasculaires, asthme, atteintes neurodégénératives, baisse de la fertilité etc.

Il faut sans tarder changer de modèle économique. Laisser faire le marché, c'est s'en remettre à la loi de profits financiers privés, ce dont on voit le résultat absurde. Il faut réorienter toute la production, les échanges et la consommation, en donnant la primauté au respect des impératifs écologiques sur l'économie, qui pas plus que la finance n'a à être dérégulée. Au contraire, il faut une planification déterminant quels objectifs atteindre pour l’économie, l’environnement et l’aménagement du territoire afin de lutter contre le réchauffement climatique et préserver la qualité de la terre, de l’eau et de l’air. Il faut créer les services publics nécessaires à cette protection.

Sans préjuger de ce qu'amènera le processus constituant qui sera mis en œuvre, dès sa prise de fonction le nouveau pouvoir prendra des mesures efficaces. La règle verte sera inscrite dans la Constitution : « Ne pas prendre à la nature plus que ce qu'elle peut reconstituer, ni produire plus que ce qu'elle peut supporter ».

Un pôle public bancaire sera créé au service des investissements socialement utiles et écologiquement soutenables. La licence bancaire pour la Banque Publique d'Investissement sera signée de suite en précisant les buts écologiques.

Un commissariat à la planification écologique sera créé. Il établira la synthèse des consultations décentralisées pour aboutir à une loi de planification écologique présentée aux citoyens et au Parlement, incluant des lois de programmation par secteurs, ainsi que les budgets correspondants. Il assurera le suivi des objectifs. Cette instance sera déclinée aux divers échelons territoriaux. Les citoyens seront appelés à participer dès l’élaboration du plan par l’organisation de débats publics. Les diverses organisations et associations pourront s'exprimer. Les citoyens arbitreront entre les intérêts contradictoires des groupes économiques. L'utilité sociale des produits sera interrogée et leur écoconception systématisée, reposant sur la réutilisation et le recyclage des matières premières dans l'objectif zéro déchet. La maîtrise des secteurs industriels stratégiques pour la bifurcation écologique sera reconquise, notamment par la relocalisation et le développement de certaines filières artisanales et industrielles. Les modes de production et les bâtiments devront être énergétiquement sobres. De nouveaux droits permettront l’intervention des salariés pour définir les modalités de transformation des outils de production et les besoins de formation continue correspondants. Une agriculture paysanne de qualité, biologique et créatrice d’emplois sera soutenue. Des contrats de développement social et écologique appuieront des initiatives et des projets alternatifs citoyens dans tous les territoires : circuits courts, AMAP, coopératives…

La surproduction et l’obsolescence programmée seront combattues. Les grands projets inutiles arrêtés. Les gaspillages stoppés. Nous passerons à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050 avec arrêt total de l'exploitation des énergies fossileset du nucléaire.Les transports seront réorganisés pour moins polluer.

Les citoyens seront associés à la transition énergétique notamment au sein du pôle public de l'énergie qui sera mis en place. Il comprendra des entreprises qui seront nationalisées : EDF, GDF, TOTAL, AREVA, et installera des systèmes de production n'occasionnant pas de nuisance (éoliennes et turbines en mer par ex.).

Un protectionnisme solidaire sera établi pour éviter que des produits fabriqués dans des pays à faible protection environnementale et sociale ne soient importés en France, en contournant ainsi les obligations définies…

Un audit des conventions, textes, directives et autres traités auxquels la France est partie prenante sera effectué vis-à-vis de leur compatibilité avec les objectifs de la planification écologique, et il sera nécessaire de renégocier ou refuser les traités européens et internationaux qui contribuent à l’accroissement de la crise écologique (CETA, TAFTA, TISA...) et de sortir de l'Organisation Mondiale du Commerce.

Dans les instances multinationales et bilatérales, la France défendra la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique. Elle proposera les principes de la planification écologique, des échanges de savoir-faire et de bonnes pratiques, ainsi que le principe de non-régression et la reconnaissance de la notion de crime contre la nature (écocide).

Ceci est un court résumé du programme écologique, en élaboration depuis des années, complet, construit, cohérent et prêt à être traduit dans les faits démocratiquement, des Insoumis et de M. Mélenchon, que vous pouvez trouver dans les livrets de campagne ou les vidéos du mouvement.

Que disent les autres candidats ? Passons sur les productivistes Fillon et Macron et leur poudre aux yeux. Mme Le Pen prétend quant à elle défendre l'écologie grâce au nucléaire dont elle nie la mortelle dangerosité, et présente de très bonnes intentions contredites par tous les votes d'élus FN qui ont constamment contrecarré les moindres avancées écologiques.

M. Jadot lui, a préféré se rallier à M. Hamon. Espérant obtenir le poste de « vice-premier ministre au développement durable » ? Le programme de M. Hamon peut séduire, mais ce n'est qu'un catalogue trop superficiel dont certaines mesures décisives ne pourront pas tenir davantage que les promesses de M. Hollande en restant sous la coupe des traités européens.

Gdalia Roulin, 27 février 2017.

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