Gdalia Roulin

Abonné·e de Mediapart

168 Billets

1 Éditions

Billet de blog 3 décembre 2016

Gdalia Roulin

Abonné·e de Mediapart

Voter blanc en 2017 ?

Refuser de donner sa voix pour légitimer un maître ? Mais s'abstenir c'est laisser le champ libre à ceux qui votent pour leur candidat... Il s'agit de savoir si le résultat des élections peut déterminer soit un carcan despotique, soit enclencher une dynamique comme celle de 1936 en 2017 ? Je le crois. Un processus constituant peut motiver les citoyens comme lors du référendum sur le TCE...

Gdalia Roulin

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On nomme démocratie des systèmes qui s'éloignent de plus en plus des volontés populaires, et si nous éprouvons quelque nostalgie des Conseils de tribus ou des Conseils Ouvriers, nous nous croyons trop nombreux pour pouvoir organiser la société sur ce modèle, méconnaissant les possibilités de coordonner des unités locales décisionnelles. Comme si par contre une seule personne élue à la présidence de la République pouvait « représenter » 67 millions d'habitants ! On vérifie chaque fois que non, ce n'est pas le cas, l'occupant(e) de l'Élysée sert le système en place et fait le jeu de la caste qui exerce le pouvoir économique au détriment des « sans dents » de « la France d'en bas », ce monarque présidentiel n'ayant nul compte à rendre sur ses promesses fallacieuses aux citoyens.

Questions de fond : certains refusent de donner leur voix pour légitimer un maître. En effet avons-nous réellement besoin entre autres d'un président de la République ? La forme collégiale n'est-elle pas plus démocratique ? Car c'est la question politique essentielle : qui décide ? Quelle doit être l'utilité d'un gouvernement central ? Quelles doivent être ses limites ?

Actuellement nous sommes appelés à élire tous les 5 ans un despote même pas forcément éclairé, à nous focaliser sur des courses de « personnalités » au lieu de voter pour dire directement ce que nous voulons, ce qui serait une vraie démocratie dès lors que chacun, correctement informé, peut prendre part aux délibérations et aux décisions, l'application de celles-ci et les mandats circonstanciés pour ce faire venant dans un deuxième temps.

A question mal posée, réponse tordue. Faut-il renier le droit de vote conquis dans le sang à l'instar de toutes les conquêtes sociales ? Faut-il prôner le vote blanc en espérant renverser un système honni ? En France une loi de 2014 dit que dorénavant les votes blancs sont comptabilisés. Mais ils n'entrent pas dans le calcul des pourcentages exprimés. Ceci s'appelle une entourloupe. Aux dernières élections si les bulletins blancs ont été totalisés aucun média n'en a seulement parlé. Quant à espérer que si le taux des blancs, nuls et abstentions (+ ceux qui ne se sont même pas inscrits ?) est assez élevé cela remettra à l'évidence en cause la légitimité du personnel élu, c'est parier sur l'honnêteté foncière de cette caste avide de domination et croire à la justesse d'une procédure électorale qui est pourtant manipulatoire d'un bout à l'autre. En réalité quel que soit le nombre d'électeurs qui choisissent le vainqueur, supposons qu'ils soient moins du ½ du ⅓ ou du ¼ des inscrits, il sera toujours proclamé élu à tel pourcentage des votes exprimés et pourra donc dépasser officiellement les 50 % !

De fait abstention ou vote blanc reviennent à laisser le choix à ceux qui votent pour un candidat. Aux élections consulaires où l'abstention atteint 95 % les deux « partis de gouvernement » sont régulièrement reconduits… Si le cas de figure se présentait aux présidentielles, qu'est-ce qui empêcherait le « vainqueur » de prendre le pouvoir ? Même s'il ne rassemblait que 10 % des suffrages réels et que nous manifestions en masse pour qu'il dégage, qu'est-ce qui l'empêcherait de traiter les manifestants comme ils le furent lors de la défense des retraites par M. Sarkozy ou sous M. Hollande contre la destruction du code du travail, ou pour défendre les terres de Sivens ou de N-D des Landes ? Il n'y a qu'à descendre dans la rue, disent les uns. Mais pour faire quoi ? Faire 3 petits tours et puis s'en vont ? Ou se faire massacrer, des provocations à la violence opposant un peuple désarmé face à des « gens d'arme » aux ordres de l’État ou à des mercenaires ?

Nous avons avant tout besoin de stratégie. Gagnante. Ça urge ! Le climat ou la catastrophe nucléaire n'attendront pas, ni le saccage de la planète et de nos vies.

Le résultat des présidentielles peut-il nous aider à obtenir un meilleur cadre d'action ? Uniquement si l'élu et la dynamique constituée autour de sa candidature travaillent à changer les règles du jeu pour construire une vraie démocratie y compris économique

Pour mettre en place des institutions qui nous émancipent de la monarchie présidentielle actuelle, pourquoi ne pas mener à la victoire le seul candidat, ayant une chance d'être au 2e tour, qui se soit attelé sérieusement au problème et a fait du changement de Constitution et des institutions l'enjeu majeur de son programme ? Pour espérer vivre dans un monde qui respecte les impératifs écologiques dont dépend notre survie, pourquoi ne pas élire celui qui a entamé tout un processus d'études en équipes pour trouver des solutions concrètes aux questions les plus criantes et planifier une réorientation écologique dans tous les secteurs, ce qui ne sera traité par aucun de ceux qui ne veulent surtout pas changer de système ? Candidat qui a aussi une vision claire et qui me paraît fort juste des problèmes géopolitiques et de la nécessité de s'engager pour la paix et la justice sociale.

Nous n'avons pas besoin de trouver un président « parfait » avec qui nous serions en accord total, l'article n'existe pas. Nous avons besoin d'efficacité pour résoudre les problèmes vitaux qui nous sont posés à tous les niveaux.

Gdalia Roulin, le 22 novembre 2016.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.