Au premier tour de l’élection présidentielle, 10.159.385 électeurs ont voté pour François Hollande sur 44.993.482 électeurs inscrits. Au second tour, M. Hollande obtient 17.791.436 voix sur 44.994. 586 électeurs inscrits, 2.632.183 électeurs ayant pris la peine d’aller déposer un bulletin blanc dans l’urne, en sachant bien que les votes blancs n’apparaissent pas dans les pourcentages tels qu’ils sont calculés en rapport avec les seuls votes exprimés, ce qui fausse forcément les perspectives.
Ainsi, abstentionnistes et votes blancs totalisent 11.064.168 voix au 2e tour (au 1er tour : 9.511.182), plus que le nombre des électeurs de M. Hollande au 1er tour !
Pour les législatives, mêmes causes, même punition : seuls 22.814.428 électeurs sur 42.166.775 s’expriment au 1er tour, et 22.814.428 sur 42.166.775 au 2e tour. (Chiffres du journal « Le Monde »).
Les variations du nombre des électeurs inscrits s’expliquent parce que le 17 juin, les Français de l’étranger ne sont pas ici comptabilisés. Elles peuvent aussi s’expliquer par des décès. (Ces deux raisons n’expliquent pas tout , mais je ne connais pas les autres).
Cependant c’est ainsi que Marion Le Pen à Carpentras-sud est élue avec 18.920 voix sur 70.912. A Vauvert 2, Gilbert Collard est élu par 22.780 suffrages sur 82.311 inscrits, et Jacques Bompard l’emporte à Orange avec 29.738 électeurs sur 86.180 inscrits.
Qu’en est-il d’Alain Marc ? Les électeurs inscrits dans la circonscription de Millau sont 71.919. L’U.M.P. Alain Marc récolte au 1er tour 17.756 voix, et au 2e tour 24.956 voix.
On nous raconte que notre système politique est le meilleur du monde, que c’est la majorité qui gagne, alors que ce n’est pas vrai. Nos élus sont en réalité toujours ou presque à la tête d’une minorité, celle qui l’a emporté sur les autres, certes, mais qui n’en reste pas moins une minorité. Le système électoral français ne permet pas aux électeurs d’exprimer leurs propres choix. En réalité, nous votons pour désigner nos maîtres, bien souvent non pas par véritable adhésion, mais pour éviter pire. Des pouvoirs exorbitants sont confiés à une personne qui n’est même pas tenue de respecter ses engagements. Et l’on parle à notre place sans que nous puissions donner notre avis, et encore moins réfléchir ensemble, expérimenter et décider de nos propres vies.
Ne serait-il pas beaucoup plus adulte de considérer que l’organisation de notre vie sociale nous concerne tous au premier chef, qu’il est temps de s’affranchir de la tutelle des beaux parleurs dont nous n’exigeons jamais qu’ils tiennent leurs promesses, y compris quand leurs décisions nous empoisonnent au sens propre nous et la nature, même quand ils s’apprêtent à nous faire payer des dettes qui ne sont pas les nôtres, en nous infligeant une misère qui va alimenter les caisses des milliardaires ?...
Il serait temps de nous donner les moyens de dire ensemble ce que nous voulons changer, ce que nous voulons continuer, ce que nous voulons arrêter et ce que nous voulons réaliser, de redéfinir comment et selon quel contrat social nous voulons vivre ensemble.
Gdalia Roulin,le 26 juin 2012.