A mes intégristes préférés, qui ne sont pas musulmans !
Le prêcheur dont le dieu tient notre obéissance
pour la vertu première, la plus haute exigence,
plus il se fait petit, imbu de soumission,
plus il prête à son dieu gloire et domination.
Il se sent investi de la noble mission
de nous laver de ce qu'il juge perdition.
De la parole divine il se veut l'interprète,
et devant lui s'occupe à nous courber la tête.
Sous couvert d'un grand jeu de représentation,
tel se croit le plus humble, qui devient le champion
de lois absolutistes, d'un pouvoir transcendant.
Tous devraient révérer, louer son « Tout-Puissant » !
Sans respect pour nos pensées et nos libertés,
les intégristes n'ont que dédain pour les athées.
Ces tordus nous infligent le délit de blasphème,
veulent faire taire nos colères, et notre humour les gêne !
Les heureux convertis, dans chaque confrérie,
s'imaginent les élus, les meilleurs, fils chéris
seuls dignes d'être sauvés, et leurs belles théories
font de nous à leurs yeux des objets de mépris.
Mais eux, ces moralistes, pointilleux sermonneurs,
ils ne dédaignent pas d'être mis à l'honneur,
de jouer les savants directeurs de conscience,
et d'édicter des lois selon leur convenance.
Gdalia Roulin, 2013.