Pour le retrait total du projet de loi « El Khomri » qui démolit le code du travail
Le gouvernement montre son vrai visage avec son projet de loi qui, proclamant les meilleures intentions, détruit systématiquement le code du travail. C'est la suppression de lois s'appliquant à tous, protégeant chaque salarié face à son patron en rendant obligatoire le respect de certains droits-planchers pour tous. Ce projet de loi bafoue 2 siècles de luttes ouvrières, tandis que les luttes actuelles sont criminalisées (Goodyear, Air France, etc). Il nous ramène au servage et à la multiplication des souffrances au travail !
Après les manifestations du 9 mars, des mesures trop voyantes ont été ôtées et, histoire d'affaiblir la contestation, une concession est offerte aux précaires parmi les 16-25 ans : ils pourront sous conditions avoir la « garantie jeune » : 461,26 €/ mois. Et pourquoi diable cette mesure ou une autre plus généreuse n'avait-elle pas été prise depuis longtemps ? A 25 ans bien entendu plus rien.
Le projet demeure inacceptable malgré ce recul du gouvernement, qui n'a rien changé au cœur du dispositif conçu pour engendrer un dumping social épouvantable. Il l'annonce : « Cette refondation a pour objectif de donner une place centrale à la négociation collective et d'élargir ses domaines de compétence et son champ d'action…. ». En fait les accords passés au niveau d'une entreprise ou d'un établissement deviennent prépondérants sur les accords de branche, et ceux-ci sur des accords nationaux. D'où l'on verra forcément, au lieu d'appliquer à tous les salariés l'accord le plus favorable, s'appliquer le plus serré. De plus les salariés pourront conclure avec leur patron des contrats individualisés, flexibles à souhait comme on le voit avec les forfaits/jour que le projet de loi entend généraliser ! Alors que le texte prévoit aussi la possibilité de « négocier » au cas par cas les salaires et la durée du travail, dans certaines limites certes mais très larges (60 heures par semaine) et contournables avec en particulier des heures supplémentaires pouvant être calculées jusqu'à 3 ans, et payées (si accord) avec une majoration de seulement 10 % ! Avec une fragmentation possible des heures de repos qui mettront en miettes notre vie personnelle et notre santé ! De plus par convention une période de 7 jours consécutifs pourra être fixée constituant la semaine. C'est-à-dire que nous aurions des semaines différentes, un peu comme les vacances par zones. Pas pratique pour se retrouver le week-end… Dans le même ordre d'idées les congés de formation seront obtenus au gré des employeurs, et les droits à congés pour formation économique, sociale et syndicale seront supprimés. Par contre« les salariés et les employeurs ou leurs représentants peuvent bénéficier de formations communes dispensées par des centres, instituts ou organismes de formation ». Car bien sûr le salarié ne saurait avoir d'autres centres d'intérêts que ceux de son employeur !
L'hygiène et la sécurité au travail sont considérablement affaiblies, de même que les rares contre-pouvoirs en place vis-à-vis du patronat, lequel deviendrait maître des choix judiciaires !
Et les licenciements seraient encore plus facilités. Entre autres les manipulations comptables des grosses entreprises seraient légalisées : si elles ne déclarent pas de bénéfices en France, elles pourront jeter leurs salariés sans recours pour eux. Chacun sait que par exemple le géant Total ne paie aucun impôt en France.
Ce système conduirait rapidement à un dumping social effrayant. Les entreprises du CAC40, qui gagnent davantage au casino boursier en licenciant qu'en produisant, pourront accroître démesurément leurs fortunes déjà monstrueuses, tandis que les PME-TPE subiront une concurrence effrénée qui les forcera à dire « Telle et telle entreprise a baissé son « coût du travail » et est en train de prendre mes clients. Il me faut baisser mon prix de revient pour éviter la faillite », et les salariés accepteront de gagner moins en travaillant plus pour éviter de perdre leur emploi…
Pas d'arrangements ni de grimaces. Ce projet est nuisible, il doit être retiré totalement. Amender un tel canevas, c'est accepter de garder des points catastrophiques même si quelques horreurs sont évitées. La réponse juste serait la grève générale illimitée jusqu'au retrait complet de ce projet scélérat, et jusqu'au non-lieu pour les Goodyear scandaleusement condamnés à 9 mois de prison pour avoir défendu leur travail.
Manifestation nationale le jeudi 31 mars
A ... à … heures.
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