Dimanche prochain je participerai à la marche pour l’Union Populaire.
Moins pour la revendication d’une 6eme République que pour soutenir et accentuer la dynamique qui se produit aujourd’hui autour de la campagne de Jean Luc Mélenchon où tant de gens si différents, d’horizons et de convictions divers, se rejoignent parce qu’ils sentent bien que c’est dans cet espace que se joue aujourd’hui la possibilité d’une forme de rupture symbolique : l’émergence d’un l’espace public et politique où les thématiques pourraient s’engendrer d’un point de vue de gauche et progressiste. Et une fois que ce basculement sera produit, qui sait jusqu’où il nous entraînera ?
Convaincre de voter pour Mélenchon et d’accompagner sa montée en puissance ne veut pas dire nécessairement amener celles et ceux qui hésitent à être en accord avec son programme (même s’il faut souligner l’importance de très nombreuses mesures qui y sont proposées) ou avec cet individu particulier dans toutes ses prises de positions
C’est saisir comment de fait, concrètement, aujourd’hui, cette option permet de faire émerger un style politique de gauche - un langage, un mode de problématisation, un sens des priorités, un habitus , très différent de celui que la droite et l’extrême droite veulent nous imposer et nous imposent et qui nous fait étouffer.
(J’ajoute à destination de celles et ceux qui éprouvent une sorte de rejet épidermique de la personne de Mélenchon de toujours se méfier car très souvent ils n’accèdent à ses positions qu’à travers un filtre médiatique particulièrement hostile, réducteur, et caricatural - et qu’il ne faut jamais confondre ce que Mélenchon dit et ce que les journalistes disent qu’il dit.)
Plus nous serons nombreux et divers autour de Mélenchon, plus soutenir et voter Mélenchon voudra dire voter pour ce nombre et cette diversité. Et plus ce sont alors toutes les forces de gauche qui en sortiront renforcées.
Le vote n’est pas un moment de pureté, ni d’investissement ontologique de soi, c’est un acte cynique, un tout petit geste qui ne coûte rien, qui ne nous engage pas et qu’il faut utiliser pour tenter de rendre le monde un peu moins mauvais - faire en sorte que l’appareil d’État ou l’espace public soit aux mains de celles et ceux qui sont le plus susceptibles d’être du côté des forces du progressisme.
Une personne de gauche ne peut rien perdre à la montée en puissance de l’Union Populaire par rapport à la réélection de Macron ou d’un débat droite/extrême droite.
C’est la raison pour laquelle accompagner ce mouvement est l’option stratégique et donc éthique la plus pertinente pour toute personne aujourd’hui attachée, de façon concrète et non incantatoire, aux valeurs de Justice, d’égalité et de progrès