2 octobre Clermont - Justice fiscale - L'argent où il est, pas toujours aux mêmes

Deuxième journée intersyndicale de grèves et de manifestations ce 2 octobre à Clermont-Ferrand comme partout en France. Le rassemblement Place des Carmes a donné quelques frissons aux militants arrivés tôt. La place s'est remplie peu à peu avec ses sonorisations comme des camions de chacune des organisations aux couleurs bien distinctes. Les discussions en petits groupes vont bon train, stipulant sur la suite politique de ces journées, affirmant un mépris sans faille pour ce président honni – le lien massif et permanent entre tous et toutes - détaillant les nouvelles des gréves et grévistes...

Une syndicaliste retraitée : « Je combats la politique du gouvernement Lecornu [pas encore nommé]. Je suis là pour défendre mon pouvoir d'achat et ma retraite, et puis l'argent il y en a, il faut taxer les riches, il faut remettre de la justice. »

Des motards de la Police nationale attendent à quelques distances prêts à démarrer. Le soleil est de la partie tandis que bien des passants ou militants s'attardent sur le pont au-dessus de la place, pont qui offre une vue plongeante d'ensemble sur la foule qui s'assemble.

Peu après 10h, un groupe fourni d'étudiants avec grande banderole en tête descendent en musique et slogan l'escalier qui permet de passer du pont à la place. Dans la foule, FR3 et "Ici pays d'Auvergne" interviewent autant que possible.

Les camions crachent leur sono. C'est le départ pour s'engouffrer avenue d'Italie et bien plus loin arriver à Delille et enfin via Montlozier, place Gaillard et celle de Jaude.

Cette vidéo accélérée est prise du pont du tram au-dessus de la rue empruntée par les manifestants - Temps réel du passage :16mn 27

La mobilisation est un peu moins massive que le 18 septembre estimée à environ 4000 personnes mais la détermination est intacte dans cette détestation d'un pouvoir qui veut réitérer à l'infini une politique détestable et détestée. L'injustice fiscale croissante est dans toutes les têtes. Ca suffit de toujours grever le budget des ménages au son pathétique de la dette comme s'il fallait payer les pots cassés par d'autres qui n'auraient aucune responsabilité avec cadeaux fiscaux et sociaux aux sociétés qui se font beurre et argent du beurre (CIR et CICE...). Le ras-le-bol est à son comble, susceptible d'exploser en feux incertains mais puissants.

Ce n'est plus avec des miettes et des demi-mesures pointilleuses que sa population peut entendre les contraintes du moment mais avec des réponses majeures et significatives des intérêts de la grande masse de celle-ci. Toute autre attitude prolonge le désordre actuel, fait reculer encore cette détestation pour atteindre un niveau dangereux. Ce pouvoir est pyromane qui fricote serré avec l'extrême-droite dans son refus malsain et entêté d'entendre et agir en conséquence.

Ce sentiment que partage nombre de nos concitoyen·nes démontre l'écart entre cette politique hors-sol voulue minoritaire, opposée à tout un peuple quand la gauche a gagné les élections législatives en juillet 2024 après cette dissolution voulu par Macron. L'impasse d'aujourd'hui dans un monde qui menace sans cesse davantage est bien de la responsabilité pleine et entière de son président, ce Macron qui a refusé de nommé Lucie Castets Premier Ministre en juillet dernier pour se la jouer perso et rigide avec ses Premiers Ministres successifs, tous censurés. Lecornu est à peu près ignoré dans cette manifestation, convaincu·es qu'il n'y a rien à attendre de ses tergiversations après notamment le refus de modifier/suspendre/abroger la réforme des retraites, refuser d'appliquer la taxe Zucman et bien d'autres refus obstinés. Les organisations syndicales ne s'y sont pas trompées : Lire Médiacoop Héloïse Lebourg 30-09 « 2 octobre : nouveau jour de grève déposé par l’intersyndicale »

Dans la foule, plusieurs écharpes tricolores montrent ces élus solidaires, davantage d'écharpes que le 18. Le maire de Clermont-Ferrand, sans son écharpe, se joint à la manifestation près de Delille. Nous lui avons demandé sur Jaude le pourquoi de sa présence dans cette manifestation :

« D'abord j'étais là pour les retraites, je suis là aujourd'hui comme la dernière fois pour une chose et une chose unique, la justice fiscale. C'est pas possible que ça soit toujours les mêmes qui paient. Il est temps de remettre de la justice parce que sinon le lien démocratique va se briser, le contrat social va se briser et là ce sera trop tard pour réagir ».

Peu après cette manifestation, l'AFPS63 improvise une manifestation pour rappeler le génocide en cours à Gaza avec sa famine organisée par l'état colonisateur, dénoncer l'arraisonnement de la flotille pour Gaza dans les eaux internationales (interdit une fois de plus par le droit international) et l'arrêt de ces massacres comme une paix juste et durable en Palestine qui ne fait pas l'impasse sur le peuple palestinien et sa terre.

Prochaine manifestation à l'appel du collectif63 pour une paix juste et durable (35 organisations)

SAMEDI 4 OCTOBRE à 15h - Place de Jaude

STOP au génocide,

OUI aux sanctions internationales, OUVREZ Gaza à la flottille,

STOP FAMINE, COLONISATION, OCCUPATION, APARTHEID