
A Clermont-Ferrand, la déferlante de l'égalité se prépare à l'appel du collectif « 8 mars toute l'année ».* La première grève féministe de ce 8 mars prochain appelle femmes et hommes à cesser le travail à 15h40, pour un départ place de Jaude à 17h, une heure singulière du dépôt des préavis qui, par l'effet des inégalités salariales, donne l'heure exacte où les femmes salariées offrent leur travail pour pas un rond quand le travail est terminé à 18h. De quoi se barrer à cette heure de son travail pour aller chez le coiffeur (remarque sexiste, les hommes y vont aussi) ou aller papoter au jardin public (remarque sexiste, les homme jactent aussi et entre eux c'est pas mal) ou plutôt se mobiliser pour leur syndicat et/ou organisations féministes par exemple. En 2021, par calcul des différences de salaires traduites en temps de travail annuel, les femmes ont travaillé gratuitement 4 jours supplémentaires par rapport à 2016.
------------- LES INEGALITES SALARIALES ------------
La loi sur l'égalité professionnelle de 1972 a donc 50 ans cette année(1972) mais cette égalité est toujours à conquérir, toujours inachevée, reportée à des lendemains incertains par des inégalités structurelles qui se perpétuent:
« La situation des femmes sur le marché de l’emploi reste plus fragile que celle des hommes : les femmes travaillent plus souvent à temps partiel, occupent plus souvent des emplois à bas salaires et, quand elles parviennent à accéder aux professions supérieures, les femmes continuent à se heurter à un plafond de verre qui leur interdit les fonctions dirigeantes. »
« Malgré la progression du niveau moyen d’éducation des femmes et l’interdiction de toute forme de discrimination envers les femmes, la répartition des femmes et des hommes sur le marché du travail évolue peu et c’est cet inégal accès à l’emploi qui est le principal facteur de la persistance des écarts de salaires entre les femmes et les hommes »
La pandémie de COVID-19 a montré, visibilisé massivement que ces premières de corvée occupent les emplois féminisées dans ces services essentiels (vous entendez : es-sen-tiels) pourtant les moins rémunérés : nettoyage, commerce, aide à domicile, aide-soignante, infirmières, AESH, AED, ATSEM, travailleuses sociales et bien d'autres du soin, du care, de l'éducation, vestige des siècles passées où les femmes étaient bénévoles au travail, à la maison, à la ferme, biologiquement programmée pour ces tâches.
Selon une étude de l'Insee de juin 2020, les écarts de revenu salarial net entre hommes et femmes étaient en 2017 et selon le diplôme de : 30,8% (inférieur au bac) ; 26,7% (bac à bac +2) ; 36,5% (bac +3 ou plus). Ces écarts se retrouvent entre hommes et femmes à expérience professionnelle comparable : 18,1% (moins de 5 ans) ; 22% (5 à 10 ans) ; 25% (10 à 20 ans) ; 27,9% (20 à 30 ans) ; 29,4% (30 ans ou plus). »
Des chiffres et des constats connus et publiés et pas seulement par les organisations féministes, ici même c'est « Vie publique ...réalisé par la DILA (Direction de l’information légale et administrative), rattachée aux services du Premier ministre. » c'est donc officiel !
Dans son étude de 2020 ; l'INSEE ajoute : «Ces inégalités d’accès aux emplois les mieux rémunérés sont particulièrement élevées parmi les salariés ayant des enfants, si bien que les écarts de salaire entre les pères et les mères sont nettement plus importants qu’entre les femmes et les hommes sans enfant. » ce qui renvoie aux partage des tâches domestiques, aux priorités de carrière, à la mobilité et bien d'autres variables systémiques.
---- Violences sexistes et sexuelles, féminicides -----
Les violences sexistes et sexuelles, fémicides compris sont la grande cause annoncée et perdue du quinquennat (voir billet), harcèlement de rue et au travail avec souvent des remarques qui rabaissent les femmes dans des milieux largement féminisées où le chef c'est … un homme. « Les condamnations pour viol ont chuté de 44% en dix ans quand les plaintes ont augmenté de 42%. Cherchez l'erreur !
Certes des avancées, petites ou un peu plus ont été enregistrées : La plus « grande » est l'allongement de 12 à 14 semaines pour IVG mais la clause de conscience des médecins demeurent. Elle permet le désert médical pour IVG qui se surrajoute aux désert médicaux tout court. Les associations réclament l'IVG possible par les sage-femmes. On attendra. Naissance oui, IVG non !
A Clermont-Ferrand, un distributeur de serviettes périodiques gratuites a été installé au CROUS mais pas d'emploi pour l'approvisionner avec le résultat d'un distributeur souvent vide, réapprovisionné par des bénévoles !
Leur tracts pour le 8 mars 2022 conclut : « Nous cumulons les discriminations de genre, de classe, de race et lesbo-bi-transphobes … c'est la déconstruction du système patriarcal [par les hommes et pour les hommes] responsable des oppressions subies par les femmes. De l'éducation donnée à nos enfants, à l'égalité salariale, les changements doivent être systémiques pour parvenir à une organisation sociale égalitaire ». Du pain sur la planche. Qui le tranchera ?
----- L'extrême-droite conquérante et liberticide -----
La menace sur l'ensemble des conquêtes féministes plane avec les ravages de l'extrême-droite triomphante, racistes, ultralibérales, anti-sociales et antiféministes qui ne se limite plus aux extrêmes politiques.
Le danger de l'extrême-droite n'est pas seulement le risque de son élection à la tête de l'état mais une offensive idéologique et mensongère majeure déjà avancée qui veut stigmatiser l'IVG, les études de genre, refuse l'éducation aux stéréotypes de genre, les polémiques stériles qui occupent le terrain avec entre autres, Woke, point-médian, Iels... stériles qui empêchent l'émergence des questions embarrassantes et visibilisent la domination systémique, elle la veut naturelles et biologiques comme immuables. Cette idéologie sera portée par tout groupe de députés se réclamant de ses rangs à la faveur des prochaines législatives. Les femmes d'abord peuvent empêcher cette régression sociale et anti-féministes, cet ennemie de classe qui se pare de vertus pour masquer son visage réactionnaire, liberticide et haineux. L'instrumentalisation de la lutte féminine guette sur les rives du fascisme alimentée par des canards (valeurs actuelles...) et ondes nauséabondes (Europe 1, Cnews...) tenus par Bolloré, l'africain friqué frelaté.
* Appel de : ATTAC63, LDH63, Nous Toutes63, Osez le féminismes63, Planning familial, CGT63, FSU63, Soliadiares63, UNEF Auvergne.
Soutenu par : France insoumise, JC63, NPA, PCF, UCL.