« Emmerder les non-vaccinés » : la respectabilité dont se drape notre président de la République vient de se déchirer en un propos qui révèle le mépris de ce président qui, pour mépriser une partie de la population, méprise la totalité de celle-ci.
Après avoir suscité dans l'opinion le rejet des anti-vax depuis des mois, les désignant comme quasi-responsables de la poursuite de la pandémie pour mieux faire oublier ses propres responsabilités entre décisions arbitraires, lois liberticides, hors du champ de la sécurité sanitaire, propos inconséquents et mensongers qui permettent à la très regrettée Agnès Buzin, ex-ministre de la santé, d'être décorée pour service rendu, voici qu'il appelle au rejet et à la vindicte de la plus grande partie de la population de la galaxie des non-vaccinée·es confondu·es en un seul paquet : vrais anti-vaccins coincé·es dans leurs folles arguties, les trop peureux et toujours procrastinateurs, les inaccessibles des campagnes et des quartiers, les trop vieux et vieilles (pas toujours une question d'âge mais de dépendance et d'usure) qui ne peuvent se déplacer ou prendre rendez-vous sur internet quand tout passe par Doctolib, une autre « monstruosité » à dénoncer, passée sous silence.
En une seule déclaration d'un président-candidat désormais indigne de sa fonction, il surfe sur la vague qu'il a lui-même provoqué en appelant à harceler sans cesse cette catégorie hétérogène de français. Indigne d'un prétendu rassembleur, indigne d'un président qui affirme et affirmera qu'il est le président-candidat de tous les français. Si notre président perd son sang-froid ou qu'il pense que ce coup de com lui est profitable, qu'il s'en aille pour se laisser aller à des propos vraiment exécrables non par leur cru mais par leur sens qui est celui du pourfendeur, du juge, du bourreau.
Que veut-il celui-là en fait ? Depuis le début de son quinquennat, bien initié par le précédent, il ne connaît que la répression pour faire plier dusse-t-elle être violente par ses propos, ses lois, les forces de l'ordre assujetties à son ordre. Il faut faire plier, non convaincre, non offrir une porte de sortie mais à l'image de la répression des GJ, marginaliser, réprimer, briser.
Oui les antivax et les non-vaccinés réfractaires ou finalement inconscients, ceux-là seul·es, se trompent et font courir un risque réel supplémentaire à bien d'autres mais les désigner comme ennemis de l'intérieur à harceler pour les contraindre est une abjection totalement indigne d'un président de la République qui devient Prince-président qui désigne les coupables et décide du châtiment. Ce sera plier ou se marginaliser dans l'abandon de la Nation. Ne voit-il pas ou se moque-t-il que quelques centaines de milliers de non-vaccinés, tous et toutes pris pour antivaccins, se marginalisent de plus en plus dans une perte de sociabilité qui amène tous les dégâts, de santé mentale et physique, personnelle qu'il faudra bien prendre en charge dans leur délabrement prévisible sauf à les laisser dans un jus sombre jusqu'à la mort ? Sauf à ne laisser que la révolte comme issue avec la matraque, pardon, LBD et grenades pour réponse ?
Par ces propos qui reflètent bien plus qu'une crudité de comptoir mais la pensée profonde d'un président qui perd ses nerfs – et à froid d'une interview écrite - ce président a perdu toute dignité quand il l'enlève à qui lui déplaît.