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Billet de blog 7 mars 2023

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7 mars - Le fleuve aux larges bras s'écoule dans la ville - Géant !

Une manifestation historique par son ampleur sans précédent à Clermont-Ferrand : des dizaines de milliers de manifestant·es ont crié un NON définitif et déterminé jusqu'au retrait de cette réforme des retraites. Nous avons préparé un montage vidéo dynamique et un montage photos sonorisé pour marquer cette journée-exploit qui en annonce d'autres. Chacun·e est invité à y participer sans compter.

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Un froid mordant mais sans pluie a réchauffé la manifestation de Clermont-Ferrand contre la réforme des retraites pour une journée historique avec plusieurs dizaines de milliers de personnes de tous les horizons pour dire et redire jusqu'au retrait  : NON et NON et NON à cette retraite injuste et bricolée à la hâte pour rapiécer l'échec du premier mandat. "Lamentable" serait la seule sentence si ce n'était la colère qui domine et menace sous la tranquillité de cette manifestation historique par son ampleur, par sa lenteur et la nécessité de délestage progressif du long cortège tout au long du parcours en trois bras sur des itinéraires plus courts afin d'arriver à peu près ensemble sur la place de Jaude, trois bras qui tel un fleuve tranquille et puissant irrigue par ses bras une caste zone et ici c'est la ville qui fut irriguée magistralement. Quelle manif ! Un fleuve qui s'est écoulé dans la ville pour irriguer de son NON unanime et absolu le terreau qui y vit.

Six minutes de vidéo endiablée pour un événement historique : encore plus nombreux que le 31 janvier. Voyez les photos quasi-aériennes de cette vidéo !

Le cortège en musique, chants, slogans et danse © Georges-André Photos

La place du 1er mai a vu arriver des grappes humaines sans arrêt depuis 9h30 quand la manifestation devait partir à 10h. Elle s'est ébranlée à bien plus que cette heure quand ces grappes continuaient à affluer. Passée la chaussée Claudius (pont au-dessus de la place des Carmes rebaptisée place des luttes devant le siège de Michelin), c'est la place Delille. Une place Delille avec une foule nourrie, incroyable sur tous les bords, manifestement là pour se joindre au cortège initial : organisations féministes avec leurs Rosies en Bleu bien visibles dansant au milieu des sonos tonitruantes, le SAF discret mais présent, la banderole dite du quartier Saint Jacques regroupant essentiellement les enseignants des trois écoles et du collège de ce quartier populaire, des élu·es ceints de leur écharpe tricolore, de militants de partis avec banderoles et drapeaux, PCF, PS, OCL... Un monde fou sur cette place, un cortège se frayant un chemin entre ces masses en mouvement. Cette place fut véritablement l'épicentre et la première bifurcation de cette manif-fleuve, comme un renfort de poids à ce cortège déjà immense : il faut voir ces organisations syndicales se succéder avec leur camions, leurs drapeaux, leurs sonos, leurs chants, leurs slogans, leur nombre toujours plus grand de manif en manif avec cette détermination qui s'accroît encore au fil des semaines de lutte. Ils et elles viennent de partout du territoire grossissant les effectifs.

La FAGE, organisation étudiante présente depuis le début avec quelque porte-drapeaux est venue aujourd'hui avec son dynamisme et une cinquantaine d'étudiants, sautant au son d'une musique forte. En fin de cortège l'école d'architecture a apporté un dynamisme à toute épreuve et en couleurs. Dans le cortège la Confédération paysanne grossit à chaque manif et montre que l'agriculture intensive (avec ses produits chimiques...) défendue par l'organisation agricole majoritaire n'est pas la seule représentante du monde agricole et certainement pas du monde et de l'agriculture paysanne.

Côté élu·es, nous avons vu, sans forcément les voir tous et toutes,  Olivier Bianchi (maire de Clermont-Ferrand) sur la place Delille sans écharpe donc à titre personnel mais aussi ceint de leurs écharpes tricolores deux adjoint·es de cet édile. Nous avons vu deux maires de villages près d'Issoire celui de la Chapelle sur Usson et celle d'une autre bourgade. Vous les verrez dans ce diaporama sonorisé qui regroupe l'essentiel des photos de ces manifestant·es souvent anonymes qui témoignent silencieusement ou par la parole et le chant de leur détermination vraiment irréductible devant une telle bêtise lamentable qu'est cette prétendue réforme des retraites due d'abord par un Président qui pensait que son pouvoir s'imposerait à tou·tes moyennant quelques arguties entourloupantes et gloutonnes. Il est aux abonnés absents. Nous avons vu également sur cette place Delille qui est devenu l'épicentre de ce séïsme social la députée Marianne Maximi toujours sur le terrain quand elle n'est pas à l'Assemblée Nationale.

Le montage photos de cette manifestation historique © Georges-André Photos

Avec l'ampleur de ce rejet, cette crise sociale massive, un président démocrate même au service des ultrariches comprendraient que la ranger dans un tiroir et jeter la clé est la seule conduite à tenir devant une population qui n'en veut pas, mais pas Macron qui ne comprend pas le bouleversement qui s'est opéré sous ses yeux obscurcis malgré le trouble qui saisit nombre de députés de cette majorité qui a peur, quand les député·es du parti "Renaissance" sont menacé·es d'exclusion même en s'abstenant au vote sur cette réforme. Faut-il donc être borné et stupide ! Il ne manque pourtant pas de sens - en principe - pas de portes de sortie honorables également - les voit -il ? Quelle lamentable histoire. Finalement, il réussit le tour de force de créer pour la troisième fois de ses quinquennats à souder sa population contre ses projets funestes qui manifeste au coude à coude. Chapeau l'artiste !

Une réforme qui n'aura pas manqué d'arguties les unes après les autres : pour financer la santé, l'école, la vieillesse, pour équilibrer un régime qui n'en a pas besoin en refusant d'ouvrir son financement sur d'autres ressources (tabou du président !) en tentant de manipuler l'opinion avec ce ballon des 1 200€ bidon de retraite en échange de cette réforme, ballon qui a pété dans les bras d'un certain Dussopt, victime expiatoire d'un président obtus et certainement pas pragmatique. Finalement une réforme pour faire une réforme qui satisfera les marchés financiers qui ne connaissent que le tour de vis. On voit bien par là qu'il les sert, même sans demander autant, mais bon il vient de Rothschild avec les réflexes de sa caste.

Qui donc défend aujourd'hui cette retraite calamiteuse ? Tous ses rouages ont été démonté pour en constater les méfaits sans même répondre en rien au discours libéral dominant sinon quelques députés, quelques sénateurs qui ne changeront pas leur système de retraite très très avantageux. Eux sont au-dessus du lot commun. Heureusement, certains député·es courageux et hardis rappelle que la vie réelle, celle du citoyen, peut venir à l'Assemblée. Ils s'en offusquent, en appellent au règlement, voudraient garder LA tradition, la leur surtout, biaisée et compassée ! Ils voudraient bien perpétuer ces discussions de salon, feutrées à souhait pour ne pas entendre les bruits de la rue. Ce n'est pas seulement surannée mais hors sol. Savent-ils que, longtemps dans notre Histoire républicaine, cette Assemblée a résonné des déclarations tonitruantes, de voix fortes qui haranguent, d'invectives qui rappellent la rue pour dire que cette chambre n'est pas au-dessus du citoyen mais en son milieu et le représente. Enfin devrait en théorie ! Mais eux c'est jamais un pas de côté, pas une idée nouvelle, costume obligatoire pour les hommes ! Pour les femmes, les remarques sexistes.


Une journée historique qui se poursuit dès demain matin à 10 heures avec une manifestation au départ devant le CHU Montpied vers la Préfecture et une autre à 18h, au départ de la place de la liberté, la manifestation féministe pour ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Le lendemain, 9 mars à 10h45, les organisations de jeunesse vont se rassembler devant le parvis de la fac de droit ... Le soir, l'intersyndicale départementale organise une soirée "Concert-Meeting réforme des retraites" à partir de 19h00 à la salle des fêtes de la Maison du Peuple.

Une semaine pour le retrait de cette réforme lamentable et injuste, rejetée par tout le corps social.

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