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Billet de blog 10 juin 2024

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Score extrémiste et législatives-sprint donne l'urgence. L'enjeu c'est gauche ou brun

Macron vient de réussir un coup double qui a de quoi satisfaire l'extrême-droite dans toutes ses composantes. Les partis de gauche, tous confondus, ont aujourd'hui une responsabilité historique majeure : présenter des candidatures communes. A défaut le second tour sera ce que veut Macron : Renaissance contre RN. C'est le brun ou la gauche.

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Il a vraiment bien réussi son coup. Après une politique constante fleurtant ou empruntant à l'extrême-droite via l'immigration, les répressions violentes et judiciaires doublées de mensonges permanents, d'accusations insensées à toute opposition et contestation sérieuse, climatique, sociale, économique, écologique, n'écoutant que sa croyance en lui-même, Macron vient de réussir un coup double qui a de quoi satisfaire l'extrême-droite dans toutes ses composantes :

Il a réussi à propulser le RN et l'autre parti à 37% largement loin devant toutes les autres listes. Il décide de dissoudre l'Assemblée Nationale au pire moment des tempo européens et de ce défi extrémiste qui projette notre pays dans la résistible ascension d'un nouveau fascisme français (et européen). Il dissout avec un délai de sprinter. Avec le dépôt des candidatures aux législatives, il ne laisse en gros qu'une semaine pour les établir.
Cette urgence à tenir des élections législatives veut jouer sur un tableau, toujours le même : se trouver au second tour de ces prochaines élections avec en face de la candidature Macron, le RN pour, encore une fois, jouer du chantage à l'extrême-droite, du « rempart » qu'il n'est pas, qu'il n'a jamais été, thème qu'il affectionne à l'oral quand sa politique lui déroule le tapis depuis 2017. Cette urgence veut prendre la gauche de court pour la laisser comme aux européennes se présenter désunies ce qui assurerait à ce président discrédité un second tour favorable à une Assemblée restaurant son pouvoir de nuisance.

Ce petit jeu de tactique politicienne manifeste qu'il n'a plus non seulement de légitimité mais jouit d'un discrédit qui l'accable. Il prend un énorme risque de promouvoir le RN comme alternative capable de fournir un Premier Ministre issu du RN sauf union « sacrée » derrière lui. Cette responsabilité qu'il prend pour conserver encore trois ans un pouvoir pour défaire tout ce qui fait le vivant et le tissu de notre société (réforme assurance-chômage, agriculture intensive, travaux coûteux et anti-écologiques ...) est un pari à haut risque majeur y compris pour la prochaine présidentielle en 2027. Le RN peut aussi avoir une minorité de blocage comme de se faire un visage humain, sérieux et social pour mieux duper les électeurs-trices pour 2027. En somme, un nouveau national-socialisme peut être le résultat de ce pari politicien.

Les partis de gauche, tous confondus, ont aujourd'hui une responsabilité historique majeure : soit ils élaborent partout une seule candidature de gauche soit les partis de gauche se feront étriller mais bien davantage encore sera étrillé ce peuple de gauche qui n'en peut plus de cette politique réactionnaires, qui n'en peut plus de tant de querelles insensées dans ce moment-charnière où tout peut basculer. Au contraire, une candidature unique, dans chaque circonscription, à décider dans ce cours laps de temps, sera capable de transformer ce défi en Assemblée où c'est la gauche qui sera l'alternative. Les querelles, les inimitiés et les jalousies sont devenues ce soir des élections européennes subalternes. La désunion se payerait dans le vote RN des trop déçu·es, des écoeuré·es, de tous ceux et celles qui ne lui feraient plus confiance maintenant et dans trois ans. Il est vain et stupide que chaque parti de cette gauche éclatée appelle de ses vœux le rassemblement quand ce n'est que sous sa houlette et ses positions. Je ne suis pas sûr du tout que ces partis sauront se hisser à cette espérance qui encore peut animer ces forces progressistes et cette responsabilité que commande l'urgence . Nous sommes tous et toutes au pied du mur. L'urgence est là. Je ne suis qu'un confetti mais nous sommes des millions.

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