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Billet de blog 16 janvier 2022

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Flashmob du 15 à Clermont-Ferrand contre violences machistes et féminicides

L'hymne des chiliennes est ressorti en plein soleil ce samedi 15 janvier sur la place animée de Jaude pour interpeller et revendiquer à l'appel de NousToutes63 et d'Osez le féminisme63. L'année présidentielle devra répondre à ces revendications pour sauver familles, femmes et enfants. La chambre pénale de la famille répond à ce besoin de croisement des professionnels.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mercredi 12 janvier, en rubrique « Flash Puy-de-Dôme » du quotidien régional « La Montagne », une annonce : «  Pour sensibiliser aux violences machistes et aux féminicides ». Elle précise : « Nous Toutes et Osez le féminisme 63 organisent un flashmob samedi 15 janvier, à 14h30, place de Jaude à Clermont-Ferrand. Il s'agit d'une chorégraphie réalisée par l'ensemble des manifestantes pour sensibiliser aux violences machistes et aux féminicides. Tout le monde peut participer et reprendre en chantant et dansant « l'Hymne des chiliennes ». Des vidéos sont en ligne pour s'en imprégner et les paroles seront distribuées samedi à l'occasion du flashmob ».

Illustration 1
Pancartes au sol parlent © Georges-André Photos

Féminicides et violences machistes, des chiffres :

En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou de son ex. Un viol ou tentative de viol toutes les sept minutes. Moins de 2% des viols sont jugés aux Assises ! Chaque année, environ deux cent vingt mille femmes sont victimes de violences déclarées et cent soixante dix-mille enfants subissent ces violences. 80% des plaintes sont classées sans suite. 96% de la population carcérale est masculine*.

Recensé par le groupe « Féminicides par compagnons ou Ex », Au 15 janvier, 645 femmes ont été assassinées sous le quinquennat de Macron : 144 féminicides en 2017, 126 en 2018, 154 en 2019, 102 en 2020, 113 en 2021 tandis qu'au 18 janvier, déjà 7 féminicides et 1 infanticide en 2022 quand le dernier est d'hier !

Illustration 2
© Georges-André Photos

Flashmob sur Jaude

En ce premier week-end de solde, dès avant 14h, les parkings de Jaude sont complets et les voitures font la queue pour y entrer une à une très lentement. Sur la place où un soleil éclatant se donne des airs de printemps, un petit groupe de jeunes chantent et dansent partageant leur musique avec leur proximité immédiate. Sympa ! Une affiche sur le sol carrelé « Stop aux violences faites aux femmes # jesuis féminicidiphobe » ? Je suis bien arrivé et entre en contact avec Gaëlle qui m'a adressé un mel la veille au soir pour me l'indiquer. Présentation faite et expliqué ma présence, je prends quelques photos avant le flasmob avec les personnes alors présentes ; un effectif qui va s'étoffer dans le quart d'heure suivant.

Au fond de la place, la manifestation des anti-pass et vax se prépare autour de la statue du chef gaulois, plus nombreux qu'avant le propos de Macron sur « emmerder les non-vaccinés... irresponsables plus citoyens » moins nombreux que la semaine précédente.

Lire : Nicolas Cheviron, 8 janvier : « À Clermont-Ferrand, les saillies de Macron réveillent la flamme des antivax ».

Illustration 3
Un premier petit groupe installe pancartes et banderole © Georges-André Photos

C'est parti. Deux flash-mob vont se succéder, précédés par la cadence des chaussures de ces jeunes femmes frappant le sol pour se donner le rythme et le garder ensemble. Impressionnant en soi, cette cadence. Elle manifeste la détermination et la volonté de ces jeunes femmes confirmées par leurs regards. Face au groupe, une bonne soixantaine de personnes se sont arrêtées à un moment ou un autre pour regarder et applaudir au final. Une réussite.

La vidéo propose en sous-titre les paroles chantées dans notre langue. On remarquera aussi deux inconscients (ou provocateurs) passer très proche des femmes du premier rang.

L'hymne des chiliennes en français devenu hymne mondial des opprimées © Georges-André

Gaëlle répond ensuite à trois questions :

Pourquoi ce flash-mob ? Ici et ce jour dans cette année présidentielle, ne pas laisser retomber les revendications, éveiller les consciences et interpeller. L’endroit le plus dangereux pour les femmes c'est dans le foyer, c'est aussi dans la rue et au travail avec le harcèlement, bref tranquilles nulle part.

Que demande les associations féministes organisatrices ? Noustoutes demande le milliard pour mettre en place des actions concrètes, téléphone grave danger et bracelets anti-rapprochement mais surtout, au-delà, afin que Gendarmerie et Police aient les moyens de suivre. Mais d'abord appliquer les lois existantes, la convention d'Istambul ratifiée par la France (2014) loin d'être appliquée. Avoir les moyens de lutter contre les violences machistes et prendre exemple sur l'Espagne. Les budgets alloués pour la cause des femmes sont loin de la « grande cause nationale ».

Quelles évolutions de ces questions de violences et féminicides ? En positif, les médias en parlent davantage. Le crime passionnel ne fait plus la Une. Davantage de places d'urgence dans le Puy-de-Dôme (mais demeure les points-aveugles des campagnes).

Gaëlle, énergique et NousToutes © Georges-André Photos

Ophélie précise le travail de la chambre pénale de la famille du tribunal de Clermont-Ferrand.

Mise en place en 2019, la chambre pénale de la famille auprès du tribunal de Clermont-Ferrand est « une initiative de Catherine Grosjean, la présidente du tribunal judiciaire ». Les initiatives similaires se comptent sur les doigts d’une main, notamment à Nantes et à Pontoise (Val-d’Oise).

Lire l'article fort judicieux du « Monde » du 14 janvier sous la plume de son correspondant Manuel Armand Au tribunal de Clermont-Ferrand, des audiences spécialisées dans les violences intrafamiliales

En 2021, à la demande d'une juge sur une affaire de violences conjugales, « Osez le féminisme » s'est portée partie civile pour apporter la dimension systémique de ces violences.

Ophélie regard direct et d'Osez le féminisme © Georges-André Photos

Violences verbales, violences psychologiques, violences physiques, violences sexuelles, violences économiques sont dénoncées par ces organisations. Elles proposent de multiples hashtags. En voici un florilège.

#JusticePatriarcale  #UnHommeViolentNestPasUnPère  #MamanDésenfantée  #StopAuxViolencesMachistes
#NouesMéritonsUnMilliard #AppliquonsLesLois  #JusticeComplice
#StopAuSursis   #EtatCoupable    #ConventiondIstanbul
#StopAuPermisDeTuer     #AppliquonsLesLois   #STOPHdR

Illustration 7
Le dire et se battre © Georges-André Photos

* Cité dans le livre de Lucile Peytavin « Le coût de la virilité ». Cet autrice va venir à la librairie « Les Volcans » pour répondre aux questions et dédicacer son livre.

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