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Billet de blog 16 décembre 2024

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Exilés : situation désastreuse mise en lumière par ce rassemblement à Clermont

Mineurs non accompagnés non scolarisés. Travailleurs étrangers insérés perdant leur emploi faute de renouvellement de papier. Familles entières laissées à la rue avec leurs enfants. La situation explose en Puy-de-Dôme pour ces exilé·es qu'ils arrivent ou insérés qu'ils travaillent. Cette politique du rejet tait les situations dramatiques et nie les engagements de la France.

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RESF 63, fer de lance de la mobilisation

La journée internationale de solidarité avec les migrants est le 18 décembre. Dans toute la France des actions vont s'organiser entre le 14 et le 18. A Clermont-Ferrand, les organisations ont choisi ce samedi 14 décembre pour mettre l'accent sur trois questions essentielles.

  • Si vous ne l'avez pas vu, regardez ce "Cash investigation" du 14 novembre 2024 "A qui profite l'immigration" pour ne pas hurler avec les loups et résister.
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    Vignette solidaire à coller sur la manche ou dans le dos. © Georges-André

Nous avons interrogé Didier, militant RESF pour préciser la situation actuelle dans ce département. Manifestement la situation est dramatique et particulièrement désastreuse pour les travailleurs étrangers insérés dans un emploi, les mineurs non accompagnés et les familles à la rue sous la pluie et le froid.

Lire sur Disclose du17/12/24 : "À Lyon, l’État refuse d’héberger des femmes exilées enceintes ou avec des bébés, en toute illégalité"

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Vue partielle sur l'autre côté du rail © Georges-André

1 - Des enfants, des familles à la rue

"La première c'est le fait qu'il y a des gens à la rue, alors qu'on s'est mobilisé avec cent personnes tout le printemps à la Maison du Peuple. Parmi ces personnes, il y en a encore qui sont à la rue aujourd'hui à Clermont-Ferrand. Vendredi dernier, huit familles étaient à la rue soit trente personnes avec des gamins qui dorment dehors et même il y a eu des bébés de quelques mois à la rue. On est intervenu auprès de la Préfecture – parce qu'on fait pas que manifester – et notre intervention a fait que la Préfecture s'est un peu bougé sur trois quatre familles. Il reste encore une vingtaine de personnes à la rue. On a prévenu le Préfet dès le mois d'octobre : dans ce département il faut un plan d'urgence, je dis bien un plan d'urgence parce que le plan d'urgence qui existait et qui existe dans les autres départements a été supprimé il y a trois ans dans le Puy de Dôme. La Préfecture a dit : « Oui,mais nous on ouvre un gymnase quand on pense qu'il fait trop froid ». Visiblement ils n'ont pas la même appréciation du froid selon qu'ils sont dans la rue ou dans un bureau à la Préfecture. Il faut rétablir un plan grand froid parce que ça permet d'anticiper sur les situations et ça évite les gestions dans l'urgence. L'hébergement d'urgence est saturé oui mais il ne le serait pas en même temps si la Préfecture régularisait des personnes. parce elles rentreraient dans le droit commun. Elles pourraient faire des demandes d' hébergement en HLM par exemple ou sur tous les bailleurs sociaux et on n'aurait pas cette situation de blocage ou les gens sont obligés de prendre des gens chez eux parce que les pouvoirs publics sont défaillants."

La CGT apporte bien des faits

2 - Perdre son emploi pour papier non-renouvelé par la Préfecture

"Le deuxième point sur lequel on voulait intervenir aujourd'hui c'est sur la situation de salariés étrangers qui perdent leur emploi parce que la Préfecture ne renouvelle pas leur titre de séjour. Ces personnes étaient en situation régulière. Elles avaient un titre de séjour et au moment du renouvellement, les retards cumulés de l'administration préfectorale font que les patrons ne peuvent pas les garder parce les patrons se retrouveraient en situation d'embaucher des gens en situation irrégulière. Ce que nous demandons au préfet, c'est de rétablir la délivrance des récépissés pour ces personnes.

Illustration 5
© Georges-André

Une mesure d'urgence toute simple s'impose pour conserver en emploi ces travailleurs étrangers comme le souhaite leurs employeurs : il lui suffit d'écrire à tous les patrons concernés qu'il ne les poursuivra pas à continuer à employer ces gens dans la continuité de l'entreprise. Puisque ce n'est qu'un problème retard. Si ce n'est pas un problème de retard il faut qu'il le dise... mais ces gens n'ont rien reçu leur disant qu'il devaient quitter le territoire. Ils sont désormais en situation régulière et c'est plusieurs sur le Puy de Dôme. Dès le mois de septembre on a publié un quatre pages avec oune vingtaine de cas emblématiques. Très vite, d'autres sont venus vers nous et il y en a beaucoup plus.

Nous avons pu travailler avec les organisations syndicales de la CGT, de Solidaires et de la FSU pour essayer de les recenser parce que tous les secteurs sont touchés, que ce soit les EHPAD, que ce soit Michelin, que ce soit le commerce et même l'Education Nationale, l'agriculture, le bâtiment".

De Jaude à Olympe de Gouges passant par le 11 novembre © Georges-André
La Cimade
Illustration 8
Rue Saint-Herem à deux pas d'Olympe © Georges-André

3 - Les mineur·es non accompagné·es non scolarisé·es

"Le troisième point c'est celui des mineurs non accompagnés. Certains ne sont pas scolarisés, donc nous demandons au Rectorat de se débrouiller pour scolariser tous ces mômes.

Le plus gros problème est clair : Quand ils arrivent ici et qu'ils se disent mineurs, on leur dit qu'ils sont majeurs ! Ce que nous voulons, c'est une présomption de minorité qui est le sens de la déclaration internationale des droits de l'enfant .

Amnesty International

"Nous ne voulons pas d’une société raciste. Nous voulons pour nos voisin-e-s, collègues de bureau, d’atelier, nos camarades d’amphi, pour notre médecin, notre boulanger-e, pour la copine ou le copain de classe de nos filles, de nos garçons… une réelle égalité des droits...

La loi immigration de janvier 2024 et le Pacte Asile & Immigration de l’Union européenne ont encore radicalisé des politiques répressives et brutales, généralisant la maltraitance administrative. Les politiques publiques sont aujourd’hui dévoyées et utilisées comme des outils pour surveiller, arrêter, enfermer, expulser… C’est sur cette toile de fond que prospèrent au quotidien la xénophobie, la stigmatisation et les discriminations." (extrait du texte d'appel à cette journée de solidarité)

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