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Billet de blog 17 février 2023

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Déterminée et prête au 7 mars à l'arrêt du pays, la mobilisation s'est enracinée

Le 16, une journée à Clermont-Ferrand qui pouvait montrer une mobilisation resserrée. C'est raté : 10 000 manifestant·es réuni·es ce jour démontre une mobilisation et une détermination qui s'est enracinée : faut le faire avec anonymes sans distinction syndicale tout au long du cortège intersyndical uni et vigoureux qui prépare l'arrêt du pays le 7 mars et suivants.

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Illustration 1
Un éclat de rire plutôt que le mépris élyséen © Georges-André Photos

Sur les ondes, à la télé, le 7 mars est donné comme LA grande journée qui va marquer un cran de plus sinon davantage dans la mobilisation contre cette réforme des retraites disqualifiée aux yeux de tou·tes. C'était sauter allégrement sur cette journée du 16 février, une de plus dans la condamnation massive et sans retour de tout un pays qu'il défile ou non.

Illustration 2
Tout jeune déjà ... © Georges-André Photos

Une sorte de journée intermédiaire qui avait toutes les chances de montrer une mobilisation bien plus resserrée que les autres : histoire pour les commentateurs et commentatrices complices ou malintentionnés dans une subtilité qui ne trompe pas grand monde de conclure que la mobilisation se tasse, baisse pour mieux l'enterrer avant son décès.

Illustration 3
Une manif c'est pas triste. La lutte au coude à coude réchauffe plus que les discours © Georges-André Photos

C'est raté : 10 000 manifestant·es réuni·es ce jour démontre une mobilisation et une détermination qui s'est enracinée : 10 000 c'est pas quelques milliers : faut le faire ! Faut le faire avec une participation de familles, d'anonymes sans distinction syndicale tout au long du cortège.

Illustration 4
Tout un programme ... mais il n'en faudra pas tant. © Georges-André Photos

Le rassemblement est toujours un évènement en soi : On se met autour de sa banderole syndicale ou alors sur le trottoir en hauteur, des manifestant·es en groupe plus ou moins compact sans identification syndicale forment une chaîne de plus en plus continue au fur et à mesure des arrivées. Les syndicalistes portent gilets aux couleurs et au sigle de leur organisation tandis que les drapeaux nombreux flottent au vent qui manque rarement. Bien entendu, on s'est salué, congratulé parfois et la conversation entre plusieurs se poursuit. Le vin chaud organisé par la CGT réchauffe les palais et les langues comme tout au long de la manifestation. Gobelets en mains, d'aucuns passent un joyeux moment, pas de raison d'être triste et maussade quand on manifeste au coude à coude, témoin d'affinées autant que de solidarités, derrière ou aux alentours du camion.

Le rassemblement © Georges-André Photos

Au rassemblement avant le départ, j'ai interrogé bien des personnes sans identification syndicale avec la question : à votre avis que faudrait-il faire maintenant pour amener au retrait et qu'êtes-vous prêt·e à faire ? Le résultat est sans appel : tou·tes se rendent compte que le Pouvoir dans son mépris de la population en émoi ne reculera pas avec des journées de manifestation fussent-elles records et d'autant plus que celles-ci se passent dans le calme et en famille bien souvent. Quelles que soient les expressions, chacun·e attend un palier supérieur de mobilisation autour du « blocage » du pays, au moins le 7 mars, souvent au-delà, même si les moyens à employer sont divers et généraux : "Grève générale", "Rester tous chez soi comme pendant le confinement", "Perdre un mois de salaire contre deux ans de plus, suis d'accord même si j'ai une pension alimentaire à payer", "Paralyser l'économie pour que le patronat soit suffisamment emmerdé pour qu'il lui réclame de retirer son projet", "Ralentir et bloquer le pays , l'énergie, les transports, la distribution" ... Finalement, à chaque jour suffit sa peine. On verra au fur et à mesure, après le 16-02, le 7-03... une sorte d'acceptation à se mobiliser sur la durée.

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Et c'est parti avec la banderole de tête sur la chaussée Claudius © Georges-André Photos

La rupture avec ce gouvernement (= ce Président) et son verbiage qui veut passer en force, en propagande et en manœuvres parlementaires pour arriver à ses fins en contraignant au maximum le temps parlementaire de débat tout en accusant LFI d'obstructions pour lui faire porter le chapeau à lui seul le non-examen de la plupart des articles du projet quand il en porte la première des responsabilités, est consommé.

Illustration 7
Mai 68 - mars 23 ... pourquoi pas ? © Georges-André Photos

La mobilisation est à l'image de l'opinion publique qui réclame le retrait de cette réforme toxique. La révolte des jeunes étudiant·es et lycéen·nes se construit dans la douleur et la surveillance pour tuer cette mobilisation dès sa naissance. Elle est toujours un sang neuf majeur pour ajouter à cette mobilisation intergénérationnelle. Celle-ci peut réussir à s'engager dans un événement 2023 qui contraindra le Président, seul décideur dans cette République monarchique, a retiré son funeste projet. A priori, il dispose de deux portes de sortie : le référendum et la dissolution. Certes pour lui, toutes deux risquées mais perdre la face est bien pire qui serait perdre toute autorité. La situation internationale réserve bien des surprises qui pourraient modifier les échéances.

Illustration 8
Des visages aux émotions contratées © Georges-André Photos

Elle peut réussir une mobilisation plus contraignante par la subtilité et l'intelligence des blocages comme des distributions mais d'abord par le maintien de cette idée que le retrait peut être obtenu, que rien n'est perdu surtout pas avec cette détermination et ce niveau de mobilisation et de l'état de l'opinion, quand à l'Assemblée les couacs gouvernementaux se sont accumulés ; le dernier étant ce KO debout de Dussopt empêtré dans cette escroquerie des 1 200€ qui s'est réduit comme peau de chagrin quand il s'en voulait l'avantage premier. Pour qui se prend-il ce président ? Celui d'un pays qui foule au pied la volonté populaire avec son verbiage justificateur d'un malin du verbe qui a fini de tromper son monde ?

Le cortège © Georges-André Photos

Le rendez-vous est pris le 7 mars pour un grand choc. La provocation n'est pas exclue pour tenter de retourner l'opinion avec les médias aux ordres. Les citations qui suivent son extraites des déclarations des organisations que j'ai pu récupérer. C'est maintenant que nous arrêterons le choc frontal de la politique libérale de Macron qui attaque successivement toutes les protections, toutes les conquêtes sociales, tous les droits possible pour précariser ce qui fait Nation, travail et travailleurs, salariés, indépendants, paysans.

Illustration 10
Vous les reconnaissez, l'un et l'autre ? © Georges-André Photos

De tous les présidents de la cinquième République, à l'usage, celui-ci est le plus extrémiste de tous par sa politique d'agression frontale. La politique de ce président de classe, celle des sociétés internationales, des plus riches des riches et de la finance-rapine doit être stoppé maintenant sauf à risquer, au cours des quatre ans qui lui restent, la perte accélérée de ces droits et l'avènement d'un nouveau régime nationaliste, raciste, violent et répressif dans quelques années, comme l'extrême-droite et ses groupuscules savent faire, voudraient faire ; sauf à risquer de nouvelles années de plomb et de violences par une radicalisation marginale mais bien réelle comme furent les années soixante-dix par inefficacité de l'action de masse.

Sur Jaude © Georges-André Photos
Illustration 12
Et Vercingétorix veille avec ses drapeaux arvernes pour vaincre Attila © Georges-André Photos

Rendez-vous le 7 mars pour agir ensemble et dire partout : ce pays et ses habitants ne vous appartiennent pas.


Voici quelques extraits des déclarations récupérées à l'issue de cette manifestation.

Extrait déclaration CGT

"... Ce sont plusieurs générations qui se retrouvent dans ce moment historique et dynamique...Le grand défi dans cette lutte qui nous anime est bien de gagner et d'apporter au monde du travail l'espoir du changement qu'il attend et ainsi donner sens à la force du collectif... Face à Macron et au monde de la finance qui ne connaissent que le rapport de force, seules la grève et les manifestations permettront  de renvoyer cette réforme dans les poubelles de l'Histoire... La CGT du Puy-de-Dôme appelle à oeuvrer à la généralisation des grèves et à mettre à l'arrêt l'ensemble du pays dès le 7 mars prochain... Et le 8 mats, on continue... Macron, les mensonges et les provocations, c'est terminé. Le 7 mars, on met la France à l'arrêt et on se remettra à travailler quand la réforme sera enterrée !"

Extrait déclaration CFDT

"... Nous ne pouvons pas parler de retraite sans parler du travail... Dès le 7 mars prochain, mettons l'ensemble du pays à l'arrêt. Ralentissez les productions, les véhicules, stopper les machines, sortez des entreprises et des établissements, baisser les rideaux, toutes nos actions doivent être visibles. Mais nous le disons aussi, la haine et la violence n'ont pas leur place dans nos cortèges parce que nous savons prendre nos responsabilités . Nous disons au gouvernement : il serait temps de prendre les vôtres. Ensemble, nous pouvons les faire reculer et nous pouvons gagner."

Extrait déclaration Solidaires

"... La question aujourd'hui est bien celle du partage des richesses produites mais aussi celle du travail. La mobilisation met en évidence partout la profonde dégradation des conditions de travail... la perte de sens et l'absurdité des logiques productivistes dans un monde qu'elles ont mis en péril... Malgré la morgue affichée, la mobilisation massives et des travailleuses et des travailleurs et de la jeunesse fait vaciller le gouvernement... Bloquons l'économie et le pays puisque c'est la seule chose qu'entendra ce gouvernement au service du capital, des patrons et des actionnaires... Ce gouvernement [...] sera seul responsable des difficultés que la généralisation de la grève pourra entraîner. .."


Illustration 13
Une partie de la place de Jaude © Georges-André Photos

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