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Billet de blog 18 novembre 2024

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Marche funèbre pour Gaza, le Liban et l'humanité meurtrie

Organisée par le collectif pour une paix juste et durable 63 sous les décorations déjà installées de fin d'année sur la place de Clermont-Ferrand, ce 16 novembre, la marche funèbre pour Gaza, le Liban et notre humanité en péril, exprime le deuil de ces centaines de milliers de morts et de blessés dont une majorité d'enfants et de femmes par la volonté d'un pays qui assassine à grande échelle

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Organisée par le collectif pour une paix juste et durable 63 (33 organisations) sous les décorations déjà installées de fin d'année sur la place de Clermont-Ferrand ce 16 novembre - contraste saisissant - la marche funèbre pour Gaza, le Liban et notre humanité en péril, exprime le deuil de ces dizaines de milliers de morts et centaines de milliers de blessés dont une majorité d'enfants et de femmes par la volonté d'un pays qui assassine à grande échelle voulue par une bande de fanatiques à sa tête au nom d'une prétendue sécurité de l'état quand c'est l’expansionnisme colonial et l'annexion par la force brutale qui est visée, l'effacement même de la culture et de l'identité palestinienne.

En photos avec Fairuz Bhebak ya Lebnan © Georges-André

"Fairuz Bhebak ya Lebnan" - Je t'aime ô mon liban : Traduction française ici

Gaza : c'est la fuite vers d'autres pays ou la mort dans une marche sans fin des populations, par les bombes, la famine, la maladie et les blessures faute de soins pour accaparer au moins la moitié de ce territoire dans le même temps où toute aide humanitaire est interdite sinon entravée par l'interdiction du travail de l'UNRWA et les attaques des convois humanitaires par des bandes armées sous l’œil indifférent de l'armée israélienne.

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Gaza, le LIban et la mort, petit cercuei © Georges-André

Ce qui se réalise sous les yeux des dirigeants des Usa et des pays européens, c'est l'anéantissement d'une population, des habitations et des sols rendus invivables pour chasser définitivement la population palestinienne et « terminer » la Nakba de 1948. La complicité de ces dirigeants et des banques complices qui investissent au côté d'Israël pour cette économie de guerre dénature les valeurs universelles affichées et ce qui reste d'humanité à ce monde malade gangrené de tant de rapacités. Les déclarations de principe que ces états prononcent non suivies de sanctions et d'effets ne sont qu'affichage qui ne trompe que ceux qui le veulent bien ou ne veulent rien savoir dans une indifférence coupable et complice.

Illustration 3
Sous le linceul, la mort des enfants nouveaux-nés comme tant d'autres assasinés © Georges-André

Le Liban : c'est l'expansion toujours plus au nord de cette nouvelle guerre d'agression avec son cortège de destructions systématiques, de morts et de blessés avec le même ordre donné à la population de ce pays d'évacuer des régions entières pour la seule raison donnée chaque fois : poursuivre et abattre des terroristes dont on voit bien qu'elle n'est qu'un paravent pour toute action de guerre. C'est encore le risque pris d'un embrasement régional avec une possible action sur l'Iran avec Trump à la Maison-Blanche. Il y a tout à craindre de ces docteurs Folamour.

Lire : Le meilleur allié de Nétanyahou revient à la Maison-Blanche

L'AFPS63 s'interroge : « Comme le dit le journaliste israélien Gidéon Levy, Israël poursuit dans la voie du sang, toujours plus de sang versé : à Gaza, en Cisjordanie, au Liban. Netanyahou, son gouvernement et le gouvernement étatsunien qui leur sert de tuteur, iront-ils jusqu’à entraîner toute la région dans une guerre totale ? »

Illustration 4
Des visages inconnus,sont tombés. Ils étaient des femmes, des hommes, des enfants, des vivants © Georges-André

Dans une époque lointaine il fut dit « Dieu reconnaîtra les siens ». Doit-on croire qu'au XXIème siècle ce précepte monstrueux soit remis à l'exécrable goût du jour ? Cet état vengeur, au-dessus de toutes les lois internationales, par ces massacres incessants, cette expansion effrénée de poursuivre cette guerre unilatérale et génocidaire faite de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité, dans un aveuglement sidérant sème plus que les graines d'un antisémitisme renouvelé, sème plus que des menaces ultérieures que l'on pourra toujours gratifier de terrorisme sans s'interroger sur leurs origines comme aujourd'hui à rebours de la sécurité : il réactive et pérennise le ressentiment revanchard pour des générations et des régions entières du monde. Quelle désolation ! Nous devons toujours rappeler que la sécurité s'obtient par la recherche d'une paix juste et non imposée par les armes, les menaces, les destructions, les morts. Depuis sa création Israël n'a jamais cherché la paix autrement que par la force, a refusé de reconnaître l'Histoire d'un pays – la Palestine – comme s'il fut un désert inhabité défriché par les premiers colons. Le révisionnisme de l'Histoire allié à la force brutale.

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Gorges serrées © Georges-André

Plus de 400 personnes ont défilé dans les rues en une « marche funèbre en hommage aux centaines de milliers de victimes de la barbarie israélienne, assassinées, blessées, handicapées, orphelines à Gaza, en Cisjordanie et au Liban » avec de nombreux franco-libanais et le drapeau libanais. Un défilé en silence, avec en tête « le cercueil recouvert du drapeau palestinien, suivi d’une grande banderole « NON aux MASSACRES », puis des porteurs de masques blancs et des porteurs de linceuls blancs, puis d’autres banderoles et drapeaux », au son lent et lancinant des joueurs de tambour.

Illustration 6
Fantômes qui hanteront l'Histoire des lâchetés des complices conduisant au pire © Georges-André

Le cortège est passé « par la rue du 11 novembre, la rue des Gras, les marches de la cathédrale, la place de la Victoire, l’arrière de la cathédrale, la rue de la Mairie, la place de la Poterne-Olympe de Gouges, la rue Saint-Hérem, la place Gaillard et l’avenue des Etats Unis » pour revenir à Jaude.

La marche funèbre et le son lancinant des tambours © Georges-André

Les déclarations ont eu lieu au départ sur la place de Jaude et sur les marches de la cathédrale en particulier celle d'Assia pour les Blouses blanches de Gaza (soignants solidaires) qui a exprimé par son émotion, la tristesse que nous pouvons toutes et tous ressentir, la détermination à ne jamais se taire pour réclamer justice et réparation. Sur ces mêmes marches, Farah Safi, juriste enseignante à l’Université de Clermont-Ferrand a fait une intervention sur le Liban et le droit international, solidement argumentée et très applaudie. Nous renvoyons à son article publié dans Le Monde le 5 novembre avec Patrick Zahnd, lui-même juriste : « Ventes d’armes à Israël : « La position de la France demeure timide et en retrait de ses engagements internationaux »

Renvoyant à l'article premier commun aux conventions de Genève de 1949, ces juristes mettent le doigt sur le fondement juridique majeur qui impose à la France de faire respecter par Israël comme par tout autre pays le droit international humanitaire. Et notamment à ne pas « transférer des armes, munitions, pièces détachées et licences à une partie à un conflit armé qui est suspectée de commettre des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou un génocide ». Ils précisent : « la position de la France demeure timide et en retrait de ses engagements internationaux au risque de se rendre complice des crimes internationaux commis, y compris de génocide. »

Vlouses blanches pour Gaza - Assia © Georges-André

Place de Jaude, Marie-Joëlle pour l'AFPS donne l'actualité du moment : « Alors que les forces de la résistance s’attaquent à des cibles militaires, l’armée israélienne continue à viser massivement et délibérément les civils, tire sur les soldats de la Finul, utilise des bombes au phosphore, pousse par la famine et la destruction les 400 000 habitants du nord de Gaza à la fuite. Le 28 septembre le parlement israélien a adopté deux lois visant à interdire l’UNRWA (agence des Nations Unies pour les réfugiés) accélérant ainsi le génocide. Les ministres nous ressortent le cadastre et le discours biblique et revendiquent le grand Israël. En Cisjordanie : il ne s’agit plus pour l’armée de harceler les Palestiniens en utilisant les attaques désordonnées des colons mais de planifier une colonisation avec eux.

Israël s’est engouffré dans la brèche des attaques du 7 octobre pour mener à bien le projet d’épuration ethnique commencé en 1948. Sûr de son impunité il le mène maintenant de façon tout à fait explicite sans prendre la peine d’endormir quiconque avec de prétendues négociations de paix. Oui il faut vider le nord de Gaza de sa population, la chasser à jamais, oui il faut l’affamer, tout détruire, tout rendre invivable. Le ministre Smotrich a annoncé que 2025 serait l’année de l’annexion de la Cisjordanie. Et ce sentiment d’impunité se renforce alors que les mois passent sans que le droit international ne s’applique face aux pressions occidentales. »

Elle nous informe sur le soutien que nous pouvons apporter aux palestiniens, soutien auquel nous ne pensons peut-être pas : « Si ces manifestations dans lesquelles nous nous retrouvons paraissent dérisoires, elles s’adressent avant tout aux Palestiniens abandonnés de tous qui nous disent y trouver un soutien. Parlons autour de nous, faisons circuler l’information pour mettre à mal ce récit qui légitime une guerre sans fin et l’éradication de tout un peuple. Montrons à ceux qui veulent nous faire taire et nous criminaliser que nous sommes là, même s’ils ne le veulent pas. »

Lire : France-Israël : autour d’un Stade de France presque vide, un rassemblement contre « le match de la honte »

AFPS63 - Marie-Joëlle © Georges-André

Mariane Maximi, députée de Clermont-Ferrand, précise : « Je voulais aborder la honte que nous connaissons d’avoir un gouvernement, d’avoir un pays comme le nôtre, qui est normalement un phare dans le droit international, d’être aussi complice de ce qui se passe depuis 13 mois en Cisjordanie et dans le Proche-Orient. Cette situation en France est dure car on essaie de nous criminaliser, de nous intimider et de nous faire baisser la tête pour nous faire taire. »

Marianne Maximi députée LFI-NFP Clermont-Ferrand © Georges-André

BDS – BNP-Paribas banque complice

Le rapport Pax/profundo de juin 24 révèle qu'entre janvier 21 et août 23, « la BNP a accordé 5,7 milliards d'euros de prêts et de souscriptions aux plus importants fabricants d'armes qui forunissent l'armée israélienne. Cette année, la BNP s'est engagé à hauteur de 2 milliards de dollars dans une levée de fonds destinée à combler « un déficit croissant lié à la guerre ». La BNP-Paribas est une banque véritablement partie prenante comme complice dans ce génocide.

ATTAC63 et l'AFPS63 ont organisé une protestation ce mardi 12 novembre en fin de journée devant la succursale clermontoise de cette banque avec 20 militant·es qui, dispersés en de multiples endroits de la place de Jaude ont distribué des flyers explicatifs dont sont extrait les points saillants ci-dessus. Une projection au cinéma Le Rio a également eu lieu ce mercredi13 novembre avec le nouveau film "VOYAGE A GAZA (2024)" de Piero Usberti sur des images de 2018 qui montrent a posteriori la vie d'alors aujourd'hui détruite sur tout ce territoire.

A la fin de cette marche funèbre du 16 novembre, les manifestant·es se sont approché·es devant cette succursale tout-à-côté pour organiser une nouvelle protestation publique. Vous en avez les images et le son.

BDS pour BNP-Paribas 12 novembre et 16 novembre © Georges-André

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