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Billet de blog 19 mai 2020

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19 mai - La reprise de la lutte à l'appel du C.H.U de Clermont-Ferrand

Plus sûre que jamais de l'urgence pour reconstruire un système de santé à l'opposé d'une gestion comptable, l'intersyndicale du C.H.U de Clermont-Ferrand appelait à la rejoindre ce mardi 19 mai sur site devant la direction générale. Un succès qui en appelle bien d'autres pour arracher plus que des médailles pour soignants. Sans incident.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Brève : ce 11 mai, jour 1 du "déconfinement progressif" façon Castaner, à 18h30, à l'appel de "Bas les masques", des groupes de 10 personnes masquées et à distance physique se sont retrouvés sur la Place de Jaude. Ce mouvement très récent a fait son apparition pendant l'épidémie par des professionnel.les de santé et médico-social qui veulent construire un mouvement populaire, réellement populaire, pour construire maintenant un « monde d’après » "juste, centré sur l’intérêt du plus grand nombre et non sur la recherche du profit au bénéfice de quelques uns". Jusque là, ils rejoignent quantité d'organisations mais ils veulent le construire collectivement par des espaces de discussion et accueillir bien au-delà des cercles militants. Un autre-rendez-vous est en préparation. Pour plus de renseignements, voir sur le site.

Illustration 1
Place de Jaude © Bas les masques Clermont-Ferrand

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Ce 19 mai, l'intersyndicale hospitalière du CHU de Clermont-Ferrand a lancé un appel pour 12h30 devant sa Direction Générale pour réclamer ce qui maintenant est devenu urgent et indispensable aux yeux de tou.tes : un service de santé reconstruit. Pas des médailles, pas un 14-juillet soignants mais des maisons de santé de proximité, des lits en hôpital, en urgence rétablir ceux supprimés, recruter du personnel soignant, toutes fonctions et catégories, des salaires largement revalorisés et pas seulement ceux des infirmières qui protestent par ailleurs contre la prime à deux vitesses.

Le Covid-19 a montré l'impasse de la gouvernance comptable pour assurer les soins en situation de catastrophe, cette fois une épidémie. Il est urgent et temps de construire une politique de santé pour tous, au service de la population en temps ordinaire (s'il en existe encore !) comme dans les évènements extrêmes qui ne manqueront pas de survenir, épidémie ou pas, dans le cadre du service public de santé. La mobilisation de tou.tes est indispensable et c'est le moment.

Illustration 2
© Georges-André Photos

Vers 12h30, les manifestant.es, membres de l'intersyndicale hospitalière, citoyen.nes et syndiqué.es extérieur.es, se sont rassemblé.es devant le bâtiment de la direction générale du site Gabriel Montpied sous un soleil estival, souvent en bras de chemises mais toujours avec le masque de rigueur. Chacun a apporté qui sa pancarte cartonnée, qui son drapeau pour rappeler que plus de deux mois après la dernière manifestation contre la loi retraite, tout est à construire et reconstruire et d'abord l'hôpital et la politique de santé.

Illustration 3
© Georges-André Photos

La banderole le dit clairement : "Solidarité avec les premiers de corvée", soignants en première ligne suivi maintenant des personnels d'éducation et de toutes les petites ou grosses mains anonymes qui ont bossé au plus fort de l'épidémie, ces invisibles qui assurent le fonctionnement vital de notre société.

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© Georges-André Photos
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© Georges-André Photos
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© Georges-André Photos
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© Georges-André Photos

Devant les banderoles de "Bas les masques !" : "Nous sommes des soignant·e·s et professionnel·le·s de la santé d’horizons divers. Bouleversé·e·s et en colère, nous décidons de nous lever et de crier haut et fort « Bas les masques ! ». Un appel à lire et à signer sur : "Bas les masques, un appel de soignant.e.s à construite un mouvement populaire"

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© Georges-André Photos

Echos sonores de la contestation aux propos de la direction du C.H.U.

© Georges-André Photos

Vers 12h45, le directeur du C.H.U, M. HOELTGEN avec Madame SAVALE, directrice du site Gabriel Montpied et M. TIREFORT, D.R.H se sont présentés devant les manifestants pour lire une déclaration "apaisante" entendue dans un silence attentif. Ceux-ci ne sont pas dupes : l'A.R.S est aux commandes. Néanmoins certaines affirmations légères ont soulevé des protestations, c'est notre écho sonore. Le mot d'ordre est le "Ségur de la Santé" en oubliant les dégâts de la gestion comptable toute récente. Il faut déjà, condition première et non dernière, que les fermetures de lits et les suppressions de postes à venir soient annulées. Il faudra plus d'une manifestation pour contraindre à une autre politique de la santé.

Vue de la manifestation pendant "l'échange" entre direction et manifestant.es.

Les manifestant.es © GeorgesAndréPhotos

En suite de quoi, se sont succédé.es des représentant.es de l'Intersyndicale du C.H.U. avec l'intervention de Cristina au nom des Gilets Jaunes et du secrétaire départemental FO Frédéric Bochard.

Illustration 11
© Georges-André Photos

La secrétaire générale FO du CHU ne garde pas sa langue dans sa poche et dit aussi au directeur ce qu'il peut faire sans se cacher derrière l'Agence régionale de Santé.

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© Georges-André Photos

  Le représentant de la CGT annonce la couleur, rouge :

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 Frédéric Bochard secrétaire départemental FO :

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© Georges-André Photos

Au nom des différents groupes de Gilets Jaunes, Cristina lit une déclaration que vous trouverez ci-dessous. Après le confinement, ces Gilets Jaunes ont repris une vigueur toute neuve.

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Après les déclarations, "On est là" résonne à nouveau avec vigueur et passion.

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© Georges-André Photos

 Déclaration Gilets Jaunes

"On est qui ? On est des Gilets Jaunes de sensibilités différentes, des citoyens en colère qui se battent de différentes manières, pour un monde meilleur. On est là depuis 18 mois pour tous les gens, car "on est" les gens ! On est là "que" depuis 18 mois, car il y a des militantes qui sont là depuis beaucoup plus longtemps. Mais aujourd’hui "on est là" et il faut s'unir... les associations, les syndicats, les collectifs, les mouvements, les groupes, les catégories, les corps de métier sont faits de gens. C'est les gens qui doivent s'unir!
La cause d'un, c'est la cause de tous et dans cette crise c'est limpide (sauf des super-riches qui n'ont qu'un intérêt: faire du fric). Aujourd'hui on fait quoi ? La crise sanitaire nous donne l'occasion de témoigner notre solidarité pour les premiers de corvée : les soignants, mais aussi pour toutes ces professions, souvent invisibilisées, négligées et mal payées, comme les caissières, les postiers, les éboueurs, les assistantes-maternelles, les livreurs... impossible de tous les citer... tous ceux qui ont fait tourner le pays et ont assuré les besoins essentiels au reste de la population pendant ce confinement. On est là pour eux ! On "est" eux !
Mais demain ce sera en soutien aux enseignants ? Obligés de faire les gendarmes avec des enfants terrorisés, frustrés et maltraités...! et après ?... pour les P.M.E. qui mettront la clé sous la porte ? et après ? en soutien à ceux qui se feront arrêter en exposant une dangereuse banderole d'opposition ? et nous on sera là ? on attend quoi ? Qu'ils habituent nos enfants à respecter des règles inhumaines pour créer des classes qui se tiennent bien sages ? Qu'ils obligent les médecins à ficher leurs patients ? D'être encore matraqué et gazé dans les manifs et dans les quartiers ? Se s'endetter encore plus auprès de cette Europe libérale ? Que l'on se laisse imposer le "crédit social" grâce au contrôle panoptique comme en Chine ? Et on fera quoi ? On descendra dans la rue pour telles ou telles catégories ? Les urgentistes réquisitionnés et invisibles dans leur coin, les pompiers qui se battent seuls dans la rue avec les forces de l'ordre ? Quelques enseignants qui bloquent le bac, les chômeurs devant Pôle-emploi, un étudiant qui s'immole, les femmes (les grands perdantes) qui dansent pour la parité de salariés...et pas que...
Basta ! Si on veut avoir un poids et ne pas glisser dans l'autoritarisme, il faut agir VITE, tous ENSEMBLE et pour TOUT LE MONDE ! Au delà de nos professions... au delà de nos appartenances... on demande quoi ? Rien! Ou du moins, plus rien au gouvernement, car de toute façon, on a vu qu'il s'en fiche. On ne demande plus rien à Macron, qui manipule les médias dominants à sa guise pour nous mentir, nous discréditer, jusqu'à interdire les journalistes de le suivre quand il est en déplacement près du peuple. On ne demande plus rien à l'opposition qui n'arrive pas à faire mieux que nous, mais on demande aux citoyens de s'unir, au delà de leur fonction dans la société ; de s'unir... au delà des individualismes des catégories, au-delà de leur appartenance.
On a vu un gouvernement hors sol, avec des lobbys derrière, se faire du fric sur notre dos et nous jeter des miettes (ou des médailles) comme soupape pour maintenir l'esclavage et un système de classe nécessaire au bon fonctionnement du néoliberalisme. On dit : Non ! Ils nous ont accusé (nous, les GJ) d'avoir trop de revendications ? Ce n'est pas de notre faute si les secteurs qui ne vont pas bien sont nombreux et si, pour chaque secteur, il y a une revendication. On n'a pas mis de hiérarchie. On est toujours descendu dans la rue ! La cause d'un, c'est la cause de tous ! Si on se concentre sur un secteur, on perd de vue que c'est tout le système qui va pas : le système représentatif français. "Ce" système européen. Le système mondialisé néolibéral.

On veut quoi ? On ne veut pas recommencer, comme si rien ne s'était passé ! On veut un changement radical, dès maintenant. On se montre en public avec nos gilets et nos banderoles pour essayer d'éveiller les consciences. On a démarré avec les ronds-points, les ateliers constituants, la convergence, les réunions, et maintenant il faut se parler entre catégories, prendre conscience.
MAINTENANT, tous ENSEMBLE et pour TOUT LE MONDE ! Au delà de nos professions... au delà de nos appartenances... Il faut parler entre nous, nous rapprocher. Peut-être garder les distances physiques mais pas les distances sociales (les mots sont importants). Il faut se renseigner sur les autres catégories, sur les différents mouvements, sur les différents moyens d'action, sur l'actualité (pas celle des chaînes mainstream), il faut fonder des médias libres pour nous informer correctement car quand on réfléchit... on gêne.
L'unité de nos combats, ça fait trop peur ! Unissons-nous ! Ne les laissons pas nous diviser pour mieux régner ! Eux "sont" capables de rester unis pour nous exploiter. Eux ils ont besoin de nous !
Nous on n'a pas besoin d'eux ! Au delà de nos professions... au delà de nos appartenances... Il faut arriver à être tout ENSEMBLE, pour TOUT LE MONDE, MAINTENANT ! L'avenir c'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. On lâche rien."

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