Pour sa dixième édition depuis le 5 décembre, la manifestation intersyndicale s'est rassemblée devant le Palais de Justice. Dans sa cour, sous la bannière du barreau de Clermont, une centaine d'avocat.e.s en robe se tenaient prêt.e.s à se joindre à celle-ci. Bientôt sortis de cette enceinte grillagée, ils ont pris la tête du cortège pour un nouvel itinéraire sinueux suivi par plus de 3000 manifestants de tous âges. 450 avocat.e.s environ inscrit.e.s à ce barreau : septième semaine de grève ! Du jamais vu en nombre et en durée.

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Regroupement sur la place de l'étoile devant le palais de Justice

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Banderoles et porteurs en tous genres
Les militants anonymes ou non qui tiennent ces banderoles au vent et à la vue nous permettent de comprendre d'où vient la lutte, qui participe, quelle entreprise ou quelle administration, quelle collectivité. Parfois des panneaux confectionnés hâtivement ou pendant des jours pour montrer sa conviction, sa colère et souvent son humour. Ce n'est pas de tout repos, loin de là, et pourtant à chaque manif, ils sont là.
Certaines des banderoles sont utilisées depuis la première manifestation mais beaucoup d'autres peu à peu s'insèrent dans le cortège, parlant de répression, d'évènements survenus, de petites phrases assassines de ceux/celles qui se croient supérieur.e.s. : une créativité à la portée de tou.te.s écrites sur les Gilets plutôt jaunes, sur des cartons portés à bout de main ou sur de longues perches surplombant le cortège.

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Les manifestant.e.s
Qui sont ces gens de tous âges qui manifestent, qui veulent faire entendre leurs voix, leurs convictions étayées, qui en ont plus qu'assez d'être pris pour des sans-grades, mal traité.e.s et dos tondus ? Ni plus malin, ni plus bête mais conscient, d'une conscience aigüe, étayée qui fait se lever, crier marcher sans lâcher, semaine après semaine. Bien sûr, il est difficile de venir à chaque manifestation, de combattre cette idée que peut-être cela ne permettra pas ce rejet, pourtant ceux et celles marchent et marchent encore, là est la vie ensemble au coude à coude dans la fraternité du combat : "Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent " écrivait Victor Hugo. Ils sont à l'écoute des autres, du pays et du monde. Ils affirment leur dignité par la lutte quelle qu'en soit l'issue. Vous verrez ces visages, ces expressions, vous vous reconnaîtrez sans doute dans ce long cortège où nous nous côtoierons encore. Ce n'est pas un mince plaisir ces liens tissés au fil des jours à battre le goudron. Ils ne s'embarrassent pas d'une origine mais veulent une destination, une autre destination qu'un avenir désespérant, celui plumé avec le sourire au lèvre et le mensonge à la bouche de tous les prédateurs.
Devant le Rectorat, les organisations de l'Education se sont longuement arrêtées pour dire au Recteur leur mécontentement et réitérer leurs demandes avec l'arrêt des poursuites en premier lieu. Le cortège s'est étiré et sa queue a regagné Jaude quand les déclarations avaient déjà commencé.

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Place de Jaude les déclarations des responsables syndicaux
Cri de colère et d'espoir à vaincre tête haute dans la durée

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Bientôt le 8 mars 2020 journée internationale des droit des femmes, journée de mobilisation et d'actions
Fabienne Chambon, secrétaire départementale de Sud-Education à ouvert sa prise de parole par ces mots : "Il n'est pas inutile de réaffirmer que cette contre réforme massacre les retraites des femmes. Nombreuses dans la rue, elles l'ont bien compris et partout la chorégraphie « à cause de Macron » permet de le mettre en évidence.
De ce fait la journée internationale de lutte pour les droits des femmes prend cette année une coloration particulière. Dans le cadre du collectif "8 mars toute l'année", Solidaires a pris toute sa place dans la préparation du 8 mars ici à Clermont-Fd et, même si c'est un dimanche, un préavis de grève est déposé. Nous appelons les femmes, mais pas seulement elles, à se rassembler à 14h place de Jaude pour manifester puis participer à un goûter revendicatif et à des ateliers-débats à partir de 16h. Soyons nombreuses et nombreux pour un 8 mars 2020 de combat pour la justice sociale et pour l’émancipation de toutes les femmes."
prise-de-parole-2020-02-20-1Prise de parole Solidaires :
Le secrétaire CGT proclame notamment "... Les vrais amateurs, c'est les membres de la majorité parlementaire qui trahissent leur mandant en restant sourd à cette mobilisation historique dont nous pouvons être fier.e.s. Nous devons continuer à bousculer leur ego surdimensionné qui les aveugle des réalités précaires d'une majorité de citoyennes et de citoyens. Les vrais amateurs , c'est celles et ceux qui organisent une conférence de financement et qui n'ont même pas le respect d'être présent à la première réunion. La politique de la chaise vide c'est la démonstration de l'intérêt que Macron et ses moutons portent à la démocratie sociale..."
Prise de parole CGT :
Frédéric Bochard, secrétaire FO, toujours mobilisateur de sa puissante voix de basse, intervient très/trop longuement (11mn35 !) en explicitant notamment, les méfaits politiques de la garde des Sceaux, ministre de la Justice Nicole Belloubet qui a dressé avocats et une partie de la magistrature contre elle et ses réformes, citant notamment l'ordre des avocats et le syndicat de la magistrature.
Prise de parole F.O :
Prise de parole UNEF :
Prise de parole SNES/FSU :
A.G Education Nationale à 15h
Un groupe intersyndical à majorité Solidaires d'une vingtaine de personnes s'est retrouvé salle du Changil à l'heure dite. L'occasion de faire le point des conditions de passation des E3C : un constat désastreux pour la sérénité d'un "examen" improvisé : sujets parfois connus à l'avance mais pas partout et pour toutes les épreuves, menaces de zéro sur les élèves récalcitrants, menaces de poursuites et sanctions lourdes sur les enseignants, parfois surveillance par du personnel administratif, fermeture à clé de salle d'examen, policiers pas loin.... du jamais vu ! De quoi se montrer satisfait ? Cette réforme du bac ne passe pas et met les élèves dans un bachotage permanent : la deuxième vague d'E3C est pour avril. Cette contre-réforme n'est qu'une dérive libérale mais qu'importe, il faut passer quoi qu'il en coûte. Des actions nouvelles ont été proposées. A suivre.