Contre le racisme et les discriminations - Clermont-Ferrand

La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée à l’initiative de l’ONU chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre la politique d’apartheid. Aujourd’hui, le temps n’est pas à commémorer, mais à se mobiliser, à refuser les discours et les pratiques racistes qui s’étendent sur tous les continents – mais aussi en France – et de défendre l’égalité des droits et la démocratie.

Ce 22 avril comme dans des centaines de lieux en France, le rassemblement "face à la banalisation des discours et des actes racistes et discriminatoires" initié par le "Collectif NOUS AUSSI", rejoint par de très nombreuses associations, collectifs, syndicats et partis politiques* a réuni quelques centaines de personnes sur une place de Jaude mouillée par la pluie battante de l'après-midi qui a évité de justesse ces manifestant·es. Parmi les élus, deux députés du Puy-de-Dôme, Marianne Maximi LFI et Nicolas Bonnet écologiste et social.

Ce rassemblement que des polémiques désastreuses des derniers jours ont bousculé doit être remis dans son objectif ici à Clermont-Ferrand "Soutien aux étudiants étrangers et étudiantes étrangères résidents dans notre ville qui souffrent de plus en plus de difficulté pour obtenir et renouveler leurs titres de séjour. Nombreuses et nombreux sont ceux qui perdent leur s jobs étudiants, leurs alternances, leurs droits sociaux et leurs logements".

Intervention du co-président du collectif "Nous aussi" Samir El Bakkali

Cet objectif s'est élargi, explicité par un communiqué de la CGT63 : "Aujourd’hui, le temps n’est pas à commémorer, mais à se mobiliser, à refuser les discours et les pratiques racistes qui s’étendent sur tous les continents – mais aussi en France – et de défendre l’égalité des droits et la démocratie.

La porosité entre l’extrême droite et le sommet de l’État est manifeste, il n’est question que de «  submersion migratoire », de remise en cause du droit du sol, et de politiques contre les travailleur-ses étranger-es avec ou sans papiers. Face à ces représentations xénophobes et racistes, la CGT réaffirme que ce n’est pas l’immigration qui crée le dumping social mais l’absence de droits. Les travailleur-ses font partie intégrante de la classe ouvrière de notre pays et ils et elles doivent bénéficier de l’égalité des droits.

Intervention de Btissam Chahid Vice-présidente du collectif Nous Aussi

Le climat lourd de menace contre les étranger-es est une porte d’entrée à la remise en cause de l’État de droit et menace toutes les libertés fondamentales de toutes et tous. Les discours de ministres, des dirigeant-es du Rassemblement national alimentaient encore récemment la décomplexation de la violence des militant-es d’extrême droite contre des militant-es à Paris et à Lyon, et les menaces contre les avocat-es et les juges."

Une étudiante étrangère

C'est bien dans un lourd moment historique que cette journée a été organisée. Un moment où : 

• l'idéologie d'extrême-droite (=tout autre est une menace permanente et doit être exclu) déferle sur l'Europe en s'appuyant sur le trumpisme, ce nazisme du XXIème siècle, 
• le génocide et la colonisation en Palestine, la guerre portée au Liban, exacerbant un nouvel antisémitisme bien réel qui avance masqué, prétexte à toutes les surenchères, 

Yves Chilliard, AFPS 63

• la guerre en Ukraine menace la paix mondiale et d'abord en Europe,
• le dérèglement climatique devient le cadet des soucis des politiques qui vise toujours plus la seule adaptation à ces dérèglements sans toucher à ses causes, 
• la gauche s'est fracturée, une gauche baignée d'intolérances et de divisions stériles et dérisoires face aux enjeux du présent laisse le champ libre à la contre-révolution et son accès au pouvoir,
• la révolution féministe qui montre l'étendue du patriarcat et des violences faites aux femmes est menacée par l'instrumentalisation et le masculinisme renaissant...

Marianne Maximi députée

Babou a accepté de nous livrer deux témoignages du racisme "ordinaire" qu'il estime avoir vécu :
"Quand dans un bus , on voit une maman complètement affolée de voir sa fille qui « précipitament » s'est assise à côté de vous ; elle devient tout rouge. Quand après avoir poinçonné son billet elle se retourne, elle; voit que sa petite spontanément n'a pas de problème à s'assoir à côté :  y a une place à côté de quelqu'un, elle s'assoit. Mais quand la maman voit ça, là il y a un affolement qui se lit sur le visage, une gène qui se lit sur le visage et ça c'est troublant."

Nicolas Bonnet, député écologiste et social

"C'est une attitude larvée même en traversant les frontières, déjà institutionnelle : à l'aéroport, le simple fait d'avoir une autre couleur pose un problème. Le contrôle des pièces ne se fait pas de la même manière, pour ceux qui ont la peau blanche et pour ceux ou qui sont censés être venus d'ailleurs."

Intervention F.S.U.

De nombreuses interventions ont ponctué sans relâche ce rassemblement tandis que la nuit tombait. Vous pouvez au long de ce billet en écouter la plupart.

Intervention F.P.R.A.

* Signataires : Les Ami(e)s de l'Humanité 63, FSU63, Les jeunes insoumis .es 63, Solidaires Auvergne, Générations, Les Jeunes Génération, Les Jeunes Communistes du Puy-de-Dôme (MJCF63), AFPS 63, La Libre Pensée 63 ( la LP 63), LDH Clermont Riom, La France Insoumise 63, UGAEDI 63, 44CG Auvergne, RESF63, Les Jeunes Ecologistes, AEDI 63, PCF du Puy de Dôme, FPRA, ATTAC63, Les Ecologistes 63, Osez le féminisme 63, Union Etudiante Auvergne, Les Amis du Temps des Cerises, PS 63, Le Collectif LCED, CGT, Educ'action 63, MRAP63