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Billet de blog 27 février 2022

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Non à la guerre de Poutine. Souveraineté de l'Ukraine

Une protestation devant la préfecture du Puy-de-Dôme a réuni samedi 26, trois cents personnes dans l'inquiétude de la suite des évènements, conscientes de la limite de cette manifestation mais aussi de l'indispensable solidarité et refus de la guerre. Alliance atlantique ou européenne pour la sécurité en Europe face à cette « bombe atomique » qu'est l'agression de l'Ukraine ?

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Illustration 1
Deux banderoles pour l'aspiration à la paix © Georges-André Photos

Décidé en urgence après 48h de guerre en Ukraine, des organisations syndicales, associations et partis politiques du Puy-de-Dôme ont appelé à une protestation devant sa préfecture ce samedi. Graves, soucieuses et inquiètes mais déterminées, trois cents personnes ont répondu à cet appel, conscientes de la limite de cette manifestation mais indispensable solidarité et refus de la guerre décidée par Poutine.

La foule attentive et soucieuse © Georges-André Photos

Parmi la foule, des ukrainien·nes dont Ella qui va prendre la parole en dernier (voir la vidéo de sa déclaration) ceinte de la couronne de fleurs traditionnelles, en France comme interprète slave *depuis huit ans mais aussi une jeune fille russe portant cette simple pancarte révélant son sentiment : "Je suis russe,  j'ai honte". Elle nous explique que Poutine est seul responsable de cette guerre même si, "impuissante", "consternée", "choquée", "sous le choc", elle se sent en partie responsable face à cette guerre "atroce" qui consterne tous ceux/celles qu'elle connait et contacte,  en premier lieu sa famille en Russie. Elle rappelle qu'en Russie, manifester c'est directement la prison.

Illustration 3
Deux pancartes qui résument la volonté et le sentiment général © Georges-André Photos


Chaque organisation qui le souhaite prend la parole pour une relative courte intervention : dans l'ordre,  PCF, UNEF, Solidaires, LFI, LDH, PS, CGT, EELV, AFPS, OCL. Toutes ces organisations constatent le mépris de la Russie pour le droit international, attribuent à Poutine et la Russie l'entière responsabilité du déclenchement de cette guerre. la souffrance du peuple ukrainien, victimes civiles et militaires, la nécessité de la fin de cette agression pour la souveraineté et l'intégrité de l'Ukraine,  la nécessité d'accueillir dignement les réfugiés, le danger et la crainte de "l'embrasement de l'Europe" dans une escalade meurtrière et inéluctable possible. Toutes veulent la négociation diplomatique et la paix, aspiration des peuples, pas la guerre.

Ci-dessous, à l'image de toutes les déclarations, la vidéo de la Ligue des Droits de l'Homme par Mohanad tout en émotion, convictions fortes et crachées

La Ligue des Droits de l'Homme © Georges-André Photos

Certains critiquent de façon générale l'OTAN sans autre précision. En cette matière la CGT est la plus définitive dans sa critique : "les menées impérialistes des grandes puissances, l'irresponsabilité des dirigeants qui font le choix des armes plutôt que du dialogue, les cadres d'alliances militaires dont l 'OTAN qui représente une menace permanente pour la paix...".

Quelques-unes des déclarations enregistrées :

Déclaration LFI par Marianne :

Déclaration UD-CGT par Ghislain :

Déclaration AFPS :

Déclaration OCL :

Chargée d'émotions, de force et de conviction, Ella, ukrainienne en France a pris la parole, une parole écoutée dans le silence et la plus grande attention.

Ella © Georges-André Photos

A l'évidence, la sécurité de l'Europe se pose de manière bien différente que jusqu'alors avec cette guerre déclenchée par Poutine dans cette période si particulière où nous ne savons pas même pas où s'arrêtera l'agression, aux frontières de l'Ukraine par son écrasement ou se poursuivra sur d'autres pays voisins.

Pourrions-nous suggérer qu'en l'absence de défense européenne, d'armée européenne, de financement européen pour cette défense et son armée qui n'existe pas, l'OTAN, dirigé par les USA, vieux et inconvénient majeur, n'est-elle pas la seule défense collective que ne peut assurer aucun état européen seul ; l'assurer, essentiellement par la dissuasion, pour laquelle toute engagement armée serait un échec décisif pour l'inévitable ? Ne l'est-elle pas face à ces dangers, sans exclure celui, dramatiquement possible, d'une escalade apocalyptique obtenue par la réaction de Vladimir Poutine s'il se sent tenu en échec dans sa guerre-éclair contre l'Ukraine par des sanctions internationales qui peuvent se montrer enfin efficaces dans la difficulté à poursuivre ces menées offensives ou tout autre raison manipulée par sa propagande ? N'excluons pas non plus, quoique l'intérêt du commerce mondiale et ses profits soient une limite forte pour un engagement armé, une escalade par livraison d'armes ou d"incidents" balistiques aux frontières de l'UE.

Il s'agit bien d'arrêter un belliqueux sans scrupule qui a parlé de ses bombes atomiques sans savoir où il s'arrêtera, ses limites réelles d'engagement s'il en a, qui peut agresser d'autres pays, y compris par une réaction quasi-impulsive de fuite en avant sous le regard d'une Chine attentive, prête à secourir l'agresseur en difficulté.

L'agression de l'Ukraine est déjà en soi une bombe atomique qui n'a pas fini de redéfinir toute une géostratégie mondiale et ses implications de tous ordres avec des conséquences à court et moyen terme pour les nations et les peuples pour beaucoup encore imprévisibles. Ce qui l'est prévisible, n'est encore que la partie émergée d'un iceberg géant. Serions-nous dans le Titanic ?

Illustration 10
Solidarité impérative © Georges-André Photos

* sur sa carte : "pour les langues de l'ex-URSS, Ukraine, Moldavie, Biélorussie, Arménie, Russie, Géorgie". Tous pays agresseurs et agressés, complices ou menacés. On imagine son déchirement intérieur !

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