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Billet de blog 28 septembre 2023

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FLAX café-textile, 27 rue du Port, Clermont-Ferrand

Des espaces associatifs à Clermont-Ferrand où le lien social, la mixité et la diversité des publics, l'éducation populaire et le bénévolat construisent un monde plus humain, plus juste : Aujourd'hui, en remontant la rue du port, nous sommes entrés au FLAX, café-textile associatif.

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La protestation et la revendication sont plus que jamais nécessaires. Elles l'ont toujours été et le resteront mais en ce temps de vents mauvais qui soufflent à asphyxier notre air et brouiller le regard, des réalisations même ponctuelles témoignent dès à présent de l'alternative bienfaisante et nécessaire que le monde politique refuse et particulièrement ce gouvernement des nantis pour s'en tenir aux dogmes de la domination et des puissances d'argent, réalisations alternatives qui augurent d'un autre monde possible quand tout peut sembler barré. Elles manifestent l'espérance folle d'un autre monde que, depuis deux siècle au moins, nous appelons de nos vœux, de nos cris, de nos engagements, de nos souffrances.


En remontant la Rue du Port, un samedi début juillet, j'ai remarqué une vitrine assez spéciale sur laquelle on peut lire : « tricoter-grignoter-papoter » ou encore sur une autre, donnant rue Barnier, « coudre, siroter, partager ». Il n'en a pas fallu plus pour exciter ma curiosité et je suis rentré. Pour une rencontre, ce fut une rencontre. Christine et deux autres personnes, toutes vives et joyeuses ont bien voulu m'expliquer ce lieu, ce projet, ces activités. Fermé peu après, je suis revenu à Flax ce 23 septembre à l'heure convenue en pleine effervescence d'un samedi de septembre. Voici cet entretien avec Christine dans une ambiance générale de rare chaleur humaine. Merci à toutes et tous.

FLAX, un café-textile associatif*

Illustration 1

« Flax signifie « lin » en anglais. C'est une association qui gère ce lieu où on vient boire un café ou un thé, manger aussi et en même temps, coudre, tricoter, broder ou participer à des ateliers ponctuels. C'est donc un lieu hybride où il se passe pleins de choses à la fois.

Illustration 2
La devanture du Flax rue du port © Georges-André Photos

On a créé cette association il y a six ans et ouvert le lieu il y a cinq ans. On a choisi un lieu situé dans un quartier historique de Clermont-Ferrand en centre-ville, la rue du Port, rue semi- piétonne, ce qui nous permet d'être visible pour les passants. Nos soixante-dix mètres carrés proposent trois parties : il y a une entrée avec le bar juste en face ; c'est là où les gens entrent et se renseignent sur le lieu et commandent leur café, voilà ! Ils ont un accueil parce qu'il y a quelqu'un derrière le bar. C'est le bar d'abord qui attire.Sur la gauche, c'est presque comme un salon avec une petite banquette, une table basse et beaucoup de personnes qui crochètent et tricotent. On y trouve aussi de la matière récupérée : des pelotes de laine, des aiguilles à tricoter, des boutons, des perles sous la main. Pour les personnes qui veulent expérimenter avec ces matières elles peuvent aussi acheter ces matières à prix libre. On vend également des coupons. Quand on commence à parler couture, on retraverse le café et on passe dans une salle un peu plus grande où nous avons six machines à coudre, trois surjeteuses, des machines spéciales qui permettent de finir proprement des vêtements qu'on coud. C'est un espace assez modulable avec des tables rectangulaires qui peuvent servir pour poser une machine à coudre et quand il n'y a pas personne pour coudre, on peut y boire un thé ou une autre boisson. Nous avons aussi du petit matériel : des ciseaux, du fil, des épingles... Quelqu'un peut vraiment venir avec le projet sous le bras, s'installer et profiter de tout ce qui est équipement et matériel sur place.

Illustration 3
Quelques règles pour mieux partager au mur de l'espace Couture © Georges-André Photos

On organise aussi des ateliers ponctuels, que les bénévoles animent pour s'initier à la machine à coudre, pour s'initier au crochet. Par exemple, cet après-midi, il y aura un atelier « premiers points » au crochet. Quatre personnes sont inscrites et Karine va animer. Pour ces choses-là il faut réserver sa place et donner une petite contribution qu'on annonce avec une fourchette de prix que les personnes participantes payent selon leur budget. »

Illustration 4
L'espace Bar © Georges-André Photos

L'origine du projet et son développement

« Oui, on peut dire que je suis la fondatrice. Après, j'ai commencé à me faire accompagner pour créer ce lieu qui vivait dans ma tête depuis quelques années avec la mutualisation des outils, des machines à coudre. Tout le monde n'a peut-être pas les moyens ou la place ou l'envie ou l'utilité de s'acheter une machine à coudre, peut-être ne s'en servent-ils qu'une fois par an ou pas, juste très ponctuellement. Donc l'idée c'est de pouvoir mettre à disposition des choses comme les machines à coudre moyennant une contribution à l'association.

J'ai commencé à en parler autour de moi, Je me suis fait accompagner par un organisme local spécialisé dans les projets d'économie sociale et solidaire. Avec quelques étudiantes, on a organisé une réunion publique en février 2017. Il y avait notamment un groupe de personnes qui tricotaient ensemble au café « Les Augustes », café-associatif plus généraliste sur la ville. Là, ce groupe de femmes se réunit ponctuellement une fois par mois depuis dix ans environ. Je les connaissais personnellement et leur ai demandé directement de diffuser l'information à leur centaine de contacts. Elles ont accepté et du coup une diffusion bien ciblée avec des personnes qui tricotent, qui cousent. Grâce à la diffusion de cette information, la réunion publique a réuni quarante-cinq personnes intéressées par le concept. Ce fut une première belle étape qui a permis vraiment de parler de ce projet. On a récupéré un tas d'adresses mails pour commencer à leur dire « Dans deux mois on signe le bail, dans quatre on commence les travaux ». Donc à peu près tous les mois, pendant un an, on s'est réuni, une vingtaine de personnes à chaque fois, pour planifier l'ouverture du lieu et on a visiter ensemble ce local, vide depuis deux ans. On a négocié le loyer car il nous paraissait un peu élevé. Il a baissé et on a signé le bail, été 2017. On a commencé les travaux au mois d'octobre de la même année. On a ouvert le 7 février 2018.

C'est une location payée mensuellement. Il faut arriver à équilibrer et on arrive à équilibrer. C'était un grand pari. Franchement au moment de signer le bail, au moment de l'ouverture, d'encaisser les premiers cafés, c'était du stress, beaucoup de stress, des nuits où je n'ai pas bien dormi parce que c'est une responsabilité, parce qu'il y a toutes les questions d'hygiène comme dans n'importe quel café : il faut qu'on veille à la formation des bénévoles qui vont servir les boissons ; il faut qu'on veille aussi à la sécurité ; il faut qu'on veille sur toutes sortes de choses, une grosse responsabilité.

Le loyer avec électricité. internet, assurance et tout, il faut sortir au moins 900€ par mois. Nous n'avons pas de salarié mais fonctionnons avec une équipe de bénévoles. Mais même sans charge salariale, il faut les sortir. Des subventions viennent notamment de la mairie de Clermont-Ferrand et du Fond pour le développement pour la Vie associative qui est un Fond national distribué par un bureau départemental.

La Mairie de Clermont-Ferrand a été mêlée au projet. Je suis allée au service de la vie associative et j'ai été accompagnée en partie par eux, mise en lien avec les contacts importants par exemple pour demander une autorisation officielle pour utiliser la terrasse (et payer la taxe annuelle pour son utilisation), mise en lien avec tous les services importants à connaître. Nous avons échangé aussi sur le fond du projet. »

Illustration 5
L'atelier "Premier crochets" © Georges-André Photos

Se poser, rencontrer, apprendre mutuellement

« Rue du port ce n'est pas n'importe où. Je voyais ce projet dans cette rue et pas ailleurs, d'abord parce que j'avais alors un appartement rue du Port. Il y a 8/10 ans c'était vraiment un quartier assez délaissé, triste qui avait même une mauvaise réputation. Les gens à qui je parlais parfois de mon projet rue du port, des personnes qui n'habitaient pas forcément à Clermont, disaient « Ouh là là mais c'est dangereux, pourquoi te mettre dans ce quartier là, on ne peut pas se garer, c'est compliqué, c'est triste, c'est moche, voilà ! ». J'ai vu autre chose : son potentiel. Moi je n'avais pas peur. Je ne me sentais pas en insécurité dans cette rue. Je me suis dit qu'il y avait un potentiel pour ré-inventer, pour proposer quelque chose de nouveau, de différent et pas un magasin de bijoux importés qui n'aurait pas de sens pour moi.

Ce qu'on a réussi à créer c'est vraiment un lieu où les gens peuvent venir se poser. Quand ils passent la porte, on ne les voit pas comme des consommateurs mais comme des personnes qui ont peut-être envie de rencontrer d'autres personnes, qui ont envie d'apprendre quelque chose ou qui ont même envie de nous apprendre des choses parce qu'on est un lieu d'éducation populaire où il y a vraiment une transmission de savoirs qui se fait un peu dans tous les sens. L'équipe de bénévole a un certain savoir-faire mais on est pas des profs qui, d'en-haut, savent tout : on peut apprendre aussi par des gens qui viennent. »

Illustration 6
Crocher n'est pas tricoter - maille n'est pas crochet © Georges-André Photos

Bénévoles et publics

« L'équipe de bénévoles comprend plus de trente personnes. Pour faire les permanences sur la semaine ou sur un mois vous allez rencontrer une douzaine de personnes qui se relaient pour faire les permanences pour que ça puisse rester ouvert. A chaque moment, il y a au moins deux personnes, Le nombre d'adhérents tourne toujours autour de cent-vingt environ tous les ans. Aujourd'hui, avec ce samedi de rentrée, on aura vu passer facilement 25 personnes.
Il y a une vraie diversité du public. Pour vous donner un exemple : ce matin, on avait une jeune fille de 11 ans qui est venue coudre avec un peu d'accompagnement de la part notre bénévole Sylvie. Elle vient de temps en temps, elle est adhérente et en train de se coudre une housse de coussin pour sa chambre. Il y a des étudiants qui sont passés me voir parce qu'ils veulent revenir plusieurs fois, d'ici décembre, pour mener une sorte de petite étude pour un cours sur l'ergonomie, à l'Université de Clermont-Auvergne. En train de coudre maintenant, il y a deux jeunes hommes, migrants, qui sont en attente de papiers, qui savaient déjà coudre avant de venir ici mais qui viennent faire des retouches sur leurs vêtements. Ils viennent d'Afrique et parfois amènent leurs amis, aujourd'hui ils ont des amis avec eux. On a aussi des personnes, des femmes dans la cinquantaine, la soixantaine, des personnes encore en activité professionnelle mais qui viennent coudre le samedi de temps en temps. Des hommes aussi, nous en reparlerons. »

Illustration 7
Espace travail du vêtement, labeur et de joie © Georges-André Photos

En lien avec d'autres espaces associatifs clermontois

« Dans les semaines à venir, nous avons deux activités prévues avec le café associatif-étudiant « LieU'Topie ». Lundi prochain on va tenir un petit stand lors de leur forum. Ils invitent d'autres associations à venir présenter ce qu'elles font pour que les étudiants dans la période de la rentrée, puissent nous connaître et puissent savoir ce qu'ils peuvent faire chez nous.
Dans trois semaines avec eux et chez eux, [14 octobre de 15 à 18h], on va faire un troc vêtement ce que nous faisons deux fois par an, toujours chez eux. C'est un moment très intéressant pour nous d'avoir des contacts avec des personnes plus jeunes parce qu'on a une moyenne d'âge plus élevée que dans d'autres associations et, pour ces étudiants, gourmands de rencontrer d'autres générations. Il y a aussi « la Goguette », un restaurant-associatif où nous avons eu quelques activités.
On travaille aussi avec les musées. On travaille avec la ville, on a fait une prestation dimanche dernier [17/09] pendant le festival alimentaire de rue qui s'appelle «L'étonnant festin ! ». On a animé des ateliers pour des enfants.
Avec le musée d'art Roger Quillot nous avons participé à l'exposition du 20/11/22 au 27/03/23, missionné pour créer une broderie collective « Aux fils du partage » [voir cette broderie]: treize personnes rassemblées de plusieurs nationalités, autour d'un ouvrage où les gens ont brodé chacun un bout. Elles l'ont accroché dans le musée pendant un week-end, au mois de mars de l'année dernière. »

Illustration 8
Espace tout équipé pour qui veut s'y mettre © Georges-André Photos

Rue du Port dynamisée

« Quand on a ouvert début 2018, il y avait encore beaucoup de vitrines vides depuis un moment. Il fallait avoir une bonne confiance en soi, confiance en l'avenir du quartier pour s'installer. L'état des choses n'inspiraient pas forcément un avenir très fructueux. A l'époque, il y avait par exemple la boulangerie qui est en face de chez nous, fermée depuis un an. Il n'y avait pas de repreneur. Une fois qu'on a ouvert - ça a peut-être aidé à en convaincre d'autres - , la boulangerie a été vite reprise. Elle a ouvert un an après nous et c'est quelque chose aujourd'hui qui marche très bien. On a aussi des collaborations avec cette boulangerie. Elle nous a commandé des sacs à pain. Elle a la démarche zéro déchet et une approche écologique, intéressée par la qualité des farines et tout ce qu'ils peuvent proposer.
En même temps, à peu près aussi vite après notre ouverture, le salon de Coiffure à quelques mètres d'ici dans la rue Pascal a ouvert. C'est une femme, Justine - rencontrée dans l'organisme-accompagnateur de mon projet - intéressée aussi par le projet social et solidaire. Justine utilise des produits naturels, même les teintures, les colorants d'origine naturelle végétale. Elle accepte la monnaie locale « la Doume », c'est un autre sujet mais comme on est dans les mêmes réseaux... C'est quelqu'un qui nous soutient par différents moyens...
Donc depuis notre ouverture, on a vu ouvrir de nouveaux commerces ou services avec pas mal d'activités et d'artisanats. : une maroquinière s'est installée plus bas, une couturière qui coud des vêtements sur mesure... »

Illustration 9
Du côté Barnier © Georges-André Photos

Des tables dans la rue du Port

« Les tables dans la rue ? C'est ce qu'on appelle un « food court » organisé par les cinq ou six restaurants et des commerces de la partie haute de la rue du port. La rue est bloquée dans sa partie haute par des barrières et il y a de grandes tables mises dans la rue sur le trottoir. Les personnes peuvent commander des plats dans n’importe quel restaurant, emporter les plats et aller manger sur les tables tout à côté d'autres personnes qui ont pris leur plat ailleurs. C'est vraiment une collaboration intéressante qui amène une animation dans la rue. Ça se passe une fois par mois, ce soir même. Ils sont en train de voir s'ils ne peuvent pas faire plus souvent à partir de l'année prochaine. »

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Rue du port, à droite Flax © Georges-André Photos

Durant le Covid : maintenir le lien social

« Après quelques jours de fermeture, on a eu pas mal de coup de fil nous demandant de coudre des masques. On s'est consulté, On a réfléchi ensemble et on a dit « Bon on y va ». Il y avait un tel besoin que même la métropole nous a demandé, parmi d'autres fournisseurs, de voir combien de masques on pouvait leur faire ? Ils nous les ont commandés et les ont payés. On a avancé le chiffre de cinq cents masques et en fait nous en avons cousu plus de six cents. En fait, c'était pas compliqué : les gens avaient envie de faire des masques pour cette cause, ça donnait quelque chose à faire et d'agir pour essayer de stopper, de réduire les infections et en même temps ça a ramené des revenus au café. Lorsqu'on était fermé, on ne pouvait plus vendre des boissons, ça a permis de faire de l'argent. Pour la location qui courait, on a contacté le propriétaire et demandé un geste. Il nous a dispensé du loyer pendant deux mois et l'année d'après, pour le deuxième confinement, un mois supplémentaire. Ce fut une aide précieuse.
Pendant cette période où les restaurants et les bars étaient obligés de rester fermés, on a ré-ouvert notre activité tricot par exemple.On a bâché le bar avec du plastique transparent qui ne servait plus et accueilli des gens qui avaient besoin de contacts, de lien social parce qu'il y avait des dérogations dans les arrêtés pour les associations qui organisent des activités à destination de personnes en précarité. On demandait à ce que les gens réservent à l'avance sur un créneau horaire. Dix personnes maximum rentraient dans le lieu, en gardant les distances avec gel, masques et lavage.
Finalement cette petite activité nous a permis de se remonter le moral parce qu'on se disait qu'on pouvait quand même être au service des personnes. Parfois c'était nos propres bénévoles qui venaient parce qu'elles habitent seules, un peu isolées et souffrant de cette solitude. Je peux dire qu'on a moins souffert que d'autres établissements obligés de rester fermer tout le temps, aussi bien sur le plan financier que sur le plan du lien social. »

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Elles crochettent et bavardent tranquilles © Georges-André Photos

Lien social, diversité et mixité, éducation populaire

« Le lien social, c'est une des bases de notre projet, écrit dans nos statuts : créer et gérer un espace d'accueil de toute personne qui a envie de venir et de participer ou non aux activités. Notre approche : vous venez quand vous avez envie de venir, vous pouvez vous inscrire pour un atelier ponctuel. On est là pour s'entraider, et surtout pour s'encourager. Des gens qui, venant pour la première fois, disent qu'ils ne savent rien faire avec leurs mains et demandent : « Est-ce que j'ai le droit de venir ? » Ça m'épate cette question ! C'est fou qu'on en arrive à poser cette question ! Pour moi c'est évident, si on est là pour accompagner, pour montrer c'est que forcément il y a des gens qui arrivent au niveau zéro des techniques. C'est tellement atypique que ça prend un peu de temps parfois pour que les gens comprennent, ce qu'ils peuvent faire ici, qu'ils peuvent s'y sentir à leur place et se sentir bien. Ils apportent quelque chose même s'ils ont l'impression qu'ils n'apportent pas quelque chose. Parfois on n'a pas les réponses techniques, par exemple réparer tel ou tel objet en cuir... En même temps, on n'a pas peur d'essayer si les gens sont partants pour qu'on explore des choses ensemble. Nous cherchons à amener les gens, assez rapidement, à un premier niveau d'autonomie. C'est une question de confiance en soi à restaurer et augmenter, le plaisir d'apprendre et d'être entouré par d'autres personnes. On est toujours juste à côté pour l'aide technique et le dialogue.
Parmi les valeurs qu'on veut incarner dans ce lieu, c'est cette idée de diversité et de mixité. Chacun à droit de venir là, les hommes ont tout autant le droit de venir là. C'était quelque chose pour moi, dès le départ, qui était important. Notre collectif a fait la déco, est allé chiner les petits meubles et les chaises etc. J'ai dit qu'on ne va pas mettre du rose partout et de la dentelle partout, ça va trop renforcer les stéréotypes et pourrait repousser des hommes ou d'autres qui n'ont pas envie de ça ou qui vont lire la chose comme uniquement féminine et qui vont se sentir à côté, pas forcément bienvenus. Bref, on est parti sur une déco assez colorée mais pas typée masculin/féminin. C'était une vraie volonté, une conviction personnelle. Comme vous le voyez ce samedi, il y a deux hommes en en train de coudre, confectionner ou réparer un vêtement. Jack est là, venu de Côte d'Ivoire où il était tailleur ! »

Illustration 12
C'est lui - Jack - qui a fait ce vêtement superbe ! © Georges-André Photos

Les toilettes

"Mention spéciale avec prix du jury" pour le soin et l'attention rare que nous y avons trouvé, en témoigne et demande un service régulier  :

- Une enveloppe au mur avec la mention : " un oubli, une surprise, servez-vous" avec serviettes périodiques à l'intérieur de l'enveloppe"
- Un petit panier posé dans l'angle à hauteur : " serviettes à usage unique", carrés de tissu en nombre pour essuyer les mains après lavage et corbeille au bas"
- Au mur affiché à hauteur de bassinet : " La charte des cafés et des cantines culturels et associatifs"

Illustration 13
Dans les toilettes © Georges-André Photos
Illustration 14
Du mercredi au samedi jusqu'à 18h © Georges-André Photos

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