Des mots toujours des mots alors que poésie se voit, se lit, se sent, s'éprouve, s'écoute dans la poussée printanière qui appelle à s'évader, épouser la terre, respirer son air, cueillir ses odeurs, ouïr ses chants et bruits discrets, murmures de l'herbe haute parfois d'eau. Chemins enchantés où tout est vie dans ce monde ingrat qui pleure de trop tousser. Là est la paix, la solitude qui nourrit, le bonheur simple de respirer, plongée au présent de ce qui pourrait être à venir. Comme un message d'espoir bien au-dessus de nos peurs, nos inquiétudes lucides, nos sinuosités. Bleu comme une orange.
"y a la natur' qu'est tout en sueur
dans les hectar's y a du bonheur..." Léo ferré

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"Le printemps est arrivé, sors de ta maison
Le printemps est arrivé, la belle saison ! Michel Fugain

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"... Toute la Terre
Se changera en baisers
Qui parleront d'espoir..." Jacques BREL

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"...Poing levé des vieilles batailles
Et qui sait pour quelles semailles..." Jean Ferrat

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"...Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête
On le voit
Qui fait trois
Petits tours dans les bois
Puis il part
Au hasard
En flânant comme un lézard... " Mireille

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"C'est le printemps qui jette
Partout des pâquerettes
C'est le printemps fleuri-fleurant
Qui fait venir les fleurs des champ..." Anne Sylvestre

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"Qui peut dire où vont les fleurs du temps qui passe ?
Qui peut dire où sont les fleurs du temps passé ? ..." Francis LEMARQUE

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Et pour poursuivre cette balade en apothéose avec d'autres photos, vous pouvez lancer avec la vidéo , au choix
Auteur oui... mais quelle(s) chanson(s) ou quel (s) interprète(s) ?
Sansévérino https://www.youtube.com/watch?v=S_UqJx_0j9Q
Jean Sablon https://www.youtube.com/watch?v=QHSM3XV9Klg
Mireille https://www.youtube.com/watch?v=4JZQNjA7Ufg
Couché dans le foin : https://www.youtube.com/watch?v=_2f3SJ1ShqA
et comme un hommage à Michel Piccoli : Frida Boccara : https://www.youtube.com/watch?v=KywI5xcHO4k
"…
J’appartiens à un pays que j’ai quitté. Tu ne peux empêcher qu’à cette heure s’y épanouisse au soleil toute une chevelure embaumée de forêts. Rien ne peut empêcher qu’à cette heure l’herbe profonde y noie le pied des arbres, d’un vert délicieux et apaisant dont mon âme a soif… Viens, toi qui l’ignores, viens que je te dise tout bas le parfum des bois de mon pays égale la fraise et la rose ! Tu jurerais, quand les taillis de ronces y sont en fleurs, qu’un fruit mûrit on ne sait où, – là-bas, ici, tout près – un fruit insaisissable qu’on aspire en ouvrant les narines. Tu jurerais, quand l’automne pénètre et meurtrit les feuillages tombés, qu’une pomme trop mûre vient de choir, et tu la cherches et tu la flaires, ici, là-bas, tout près…
Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l’heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s’ouvrir ton cœur. Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir…
Et si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m’oublierais, et tu t’assoirais là, pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.
Il y a encore, dans mon pays, une vallée étroite comme un berceau où, le soir, s’étire et flotte un fil de brouillard, un brouillard ténu, blanc, vivant, un gracieux spectre de brume couché sur l’air humide… Animé d’un lent mouvement d’onde, il se fond en lui-même et se fait tour à tour nuage, femme en dormie, serpent langoureux, cheval à cou de chimère… Si tu restes trop tard penché vers lui sur l’étroite vallée, à boire l’air glacé qui porte ce brouillard vivant comme une âme, un frisson te saisira, et toute la nuit tes songes seront fous…
Ecoute encore, donne tes mains dans les miennes : si tu suivais, dans mon pays, un petit chemin que je connais, jaune et bordé de digitales d’un rose brûlant, tu croirais gravir le sentier enchanté qui mène hors de la vie… Le chant bondissant des frelons fourrés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là-haut, où finit le monde…" " Colette, Les vrilles de la vigne (1908)