Jihane, Collectif Urgence Gaza : née en Palestine
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Enrôlé derrière son chef le sinistre de l'intérieur Darmanin qui, à marche forcée, conduit à une extrême-droitisation pleine et entière, le nouveau préfet du Puy-de-Dôme a successivement interdit :
- les rassemblements des 13 et 17 octobre « pour la paix au Proche-Orient, et la solidarité avec le peuple palestinien »
- a interdit le rassemblement intersyndical prévu le 24 octobre.
- a interdit le rassemblement inter-organisations du 28 octobre.
Une enfant très jeune nous dit ...
La liberté de manifester est gravement atteinte dans cette période trouble où le couvercle sur la marmite des opinions menace de sauter faute d'expressions autres. A force d'interdire cette liberté fondamentale seulement tempéré depuis peu par le conseil d'état, l'explosion sociale et politique pourrait bien faire sauter cette fausse digue au moment où une fois de plus, cette Macronie l'attend le moins. Apparemment, ils ne peuvent le comprendre. Advienne que pourra.
Ghislain Dugourd, UD-CGT 63
Après la liminaire intervention de l'AFPS, Yves Chilliard a proposé une minute de silence, allongé·es si possible pour symboliser les milliers de morts de cette tragédie qui se poursuit à la suite de quoi un recueillement silencieux a eu lieu sous un chant palestinien, porteur de paix.
Enfin pourtant, suite au référé-liberté déposé fissa par l'AFPS, l'UD-CGT, la LDH et l'Union Syndicale Solidaires - organisations puy-dômoises déclarantes du rassemblement - le tribunal administratif a annulé cette dernière interdiction devant la légèreté des arguments préfectoraux dont nous vous livrons le plus « comique » (sinon le plus lourd) où trois drapeaux palestiniens valent trouble à l'ordre public ! Faute d'arguments sérieux et d'affirmations démontrées, on fait feu de tout bois même le plus menu pour proclamer l'incendie. UBU n'est pas loin mais Arturo Ui non plus.
« En premier lieu, il ressort de l’instruction que l’appel au rassemblement lancé par les associations organisatrices qui vise à soutenir la population civile de Gaza qualifie sans ambiguïté de « crimes de guerre », les crimes commis par le membres du Hamas contre des civils israéliens en affirmant que le droit de résister ne saurait les justifier. La circonstance que l’association France Palestine Solidarité soutient la cause du peuple palestinien n’est pas de nature à elle seule à induire un risque sérieux d’expression d’apologie du terrorisme ou d’expression haineuses racistes ou antisémites alors au surplus qu’elle s’associe par le tract commun diffusé pour appeler au rassemblement à la condamnation sans ambiguïté des crimes commis par le Hamas.
8. En deuxième lieu, le préfet du Puy-de-Dôme n’a produit aucun élément de nature à étayer que la conférence de presse organisée par les associations organisatrices de la manifestation aurait donné lieu à des expressions antisémites alors que ces faits ont été démentis en audience. La circonstance que certaines personnes présentes à cette conférence de presse portaient le drapeau palestinien en marque de soutien au peuple palestinien ne saurait constituer un indice de risque de menace à l’ordre public. »
Pour conclure : « l’arrêté attaqué porte une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales d’expression et de manifestation ». Si nous laissions filer cette liberté au gré du Prince, c'est la liberté de la presse qui, à la suite, serait condamnée au bûcher.
A l'initiative du collectif 63 pour une Paix juste et durable comprenant 26 organisations*, le rassemblement place de Jaude a été un vrai succès avec ses plus de 2 000 participant·es (bien au-delà des maintes manifestations courageuses de l'AFPS 63 aux effectifs squelettiques dans les temps où les Palestinien·es étaient passé·es à la trappe) et sa dignité maintenue grâce à une conduite particulièrement attentive et responsable du rassemblement pour faire face aux aléas du direct dont, in fine, le tour de la place de Jaude improvisé pour clore l'interminable liste des prises de parole qui incitaient certains à réclamer le micro avec insistance.
Taran pour les Jeunesses Communistes :
Les slogans ont troublé les yeux de beaucoup, pas l'ordre public sauf l'officiel du spectacle élyséen :
Gaza, Gaza, Clermont est avec toi !
Enfants de Gaza, enfant de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine !
Nous sommes tous des palestiniens et des palestiniennes !
Nous sommes tous des enfants de Gaza
Non au Massacre, non à l'impunité !
Non au massacre, non au Blocus !
Palestine vivra, Palestine vaincra
Israël assassin, Macron complice
Libérez Gaza, libérez la Palestine
Pas de justice, pas de Paix
Justice, Justice pour la Palestine
C'était un rassemblement avec moult drapeaux avec les plus nombreux celui de la Palestine mais aussi celui de la Turquie. Erdogan se referait-il une sorte de respectabilité en se proclamant pro-palestinien quand il est surtout anti-kurdes autre peuple opprimé quand il est aussi, bien proche du criminel Poutine médaillé ainsi pour, entre autres, les massacres, femmes et enfants compris, de Grosny, Mossoul et Ukraine.
Ce rassemblement a défendu la paix par la double banderole « Halte au massacre à Gaza » réclamant pour la France « le cessez-le-feu immédiat » pour arrêter ce génocide dans ce petit territoire bombardé de jour comme de nuit prétendant éradiquer le Hamas quand c'est la vengeance et la mort de milliers de palestinien·es qui en résulte, punition collective qui prépare d'autres déflagrations de désespoir et de haine mêlées quand la seule réponse au massacre du Hamas devait être une réponse politique et non la seule réponse militaire d'écrasement d'un peuple encagé de 2, 2 millions de personne démunies, totalement vulnérables... Mais qu'attendre du gouvernement d'extrême-droite Netanyahou qui ne connaît que la force brutale pour faire oublier sa corruption à l'inverse d'un Rabin qui avait osé un espoir de paix, assassiné par un colon juif en 1995 ? Rien d'autre.
Nicolas BONNET, EELV
Pour l'heure, c'est l'arrêt de ces massacres incessants qui est l'urgence la plus vitale avant que des dizaines de milliers de morts et de blessés invalides et traumatisés ne deviennent le bilan d'un nouveau génocide de masse planifié et perdu dans le silence assourdissant et permanent des nations dites démocratiques qui donnent une malheureuse et éclairante vérité au deux poids, deux mesures. Défendre Israël est aujourd'hui le défendre contre lui-même et la tentation du génocide par vengeance d'un nouveau traumatisme national bien réel. Le Hamas et tous ses terroristes sont le résultat de cette intransigeance guerrière, cette volonté sans limite de coloniser tout en criant « aux loups », cette organisation méthodique de l'apartheid qui ne vise aujourd'hui qu'à rejeter tout ce peuple palestinien de l'autre côté du Jourdain pour en annexer la totalité et réaliser ce "Grand Israël" des plus fanatiques au pouvoir.
Patrick Velard pour Solidaires.
Au centre de cette tuerie épouvantable qui est sur le point d'atteindre les dix mille morts, sans parler des blessé·es et traumatisé·es à vie, peut-on encore espérer un peu d'intelligence chez les bourreaux et les fanatiques ou simplement les embrigadés ? Espérer un peu d'intelligence des gouvernements qui laissent faire ces massacres quand bien des massacreurs en chaîne de la planète se complaisent à jouer les défenseurs des palestiniens, les arbitres du conflit et se délectent de prôner des valeurs démocratiques quand celles-ci y renoncent ?
Au rassemblement place de Jaude à Clermont-Ferrand, ce sont les forces de paix qui se sont exprimées pour dire que tous les morts se valent, toutes les vies sont précieuses, toutes les larmes des mères dont on tue les enfants sont des larmes amères et déchirantes. La paix ne peut être obtenue sans la Justice, sans le Droit trouvé et retrouvé des palestiniens conformément aux résolutions internationales, restées lettres mortes. C'est la terrible leçon de cette tragédie. La guerre n'engendre que la guerre dans un balancier de haines réciproques et de croyances à la solution finale par les armes. Les morts appellent d'autres morts, le désespoir mène à toutes les extrémités quand il ne mène pas au suicide, y compris collectif. Mais quels cons, quels salauds, quels pauvres types ne comprennent pas cette terrible vérité éternelle ?
Il me revient ce que disait mon père, au moment de la guerre du Vietnam fin des années soixante, interrogé sur son extension possible : « Pas au Vietnam mais au proche-orient, je n'en dirai pas autant ». Combien faut-il de morts et d'atrocités pour bouger ce monde d'indifférence et d'égoïsme qui se paye de mots quand il n'engage rien en acte risquant l'apocalypse à l'ombre de ses certitudes armées et ses constantes lâchetés ?
Le monde de demain se construit ou se dissout à Gaza. La déshumanisation accélérée et la négation du peuple palestinien voulue par l'exigence de la colonisation toujours plus poussée, précédé depuis 1948 par la volonté de l'asservissement à la volonté de cette puissance coloniale qui prive de tout droit et de toute justice, est aussi la nôtre. Elle nous entraîne dans la spirale de notre propre déshumanisation d'où ne sortira jamais que l'horreur sans cesse renouvelée. Ce peuple martyrisé nous tend un miroir où se reflète la déchéance de notre humanité et de notre histoire.
*AFPS 63, Amis Huma 63, Amis Temps Cerises, Attac 63, Cimade 63, CGT-UD 63, Collectif Nous aussi-63, EELV 63, FSU 63, Génération.s 63, Jeunes communistes 63, Jeunes écologistes 63, Jeunes Génération.s 63, LFI 63, Libre Pensée 63, LDH 63, NPA 63, Nouvelle Donne 63, PCF 63, PG 63, RESF 63, Syndicat Avocats France 63, Solidaires 63, Union Etudiante Auvergne, Urgence Gaza 63, 4ACG Auvergne.
Et pour finir la déclaration lue par le responsable AFPS 63, Yves Chillard :
"HALTE AU MASSACRE A GAZA !
LA FRANCE DOIT DEMANDER UN CESSEZ-LE FEU IMMEDIAT
(texte extrait du communiqué du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens)
Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires de l’Etat d’Israël contre la Bande de Gaza, sa population, ses habitations, ses infrastructures, d’une violence sans précédent.
Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens, qui ont coûté la vie à plus de 1400 personnes. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit de résister, mais rien ne peut justifier de tels actes.
Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est à déplorer. Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage.
Des quartiers entiers de la Bande de Gaza ont été rasés, des écoles, des hôpitaux détruits. On compterait, au 27 octobre, 7 028 personnes tuées dont 2 913 enfants, 18 560 blessés, et 1.4 million de personnes déplacées et sans abri. Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Ce sont des crimes de guerre qui visent 2,2 millions de personnes.
Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza. Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.
Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international pour les droits du peuple palestinien : occupation et colonisation de la Cisjordanie et Jérusalem-Est, blocus de la Bande de Gaza depuis 16 ans... Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien."