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Billet de blog 4 mai 2015

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Loi sur le renseignement : pour sauver la démocratie, NON aux pleins pouvoirs !

Demain, en votant massivement la loi sur le renseignement en un vote solennel, l'Assemblée Nationale désespérant un peu plus ceux qui ne croient plus ni aux politiques, ni à la politique, démontrerait que la démocratie représentative n'est plus réduite qu'à une apparence et un spectacle. Ce vote signifierait clairement que l'élection des députés tous les cinq ans n'est plus qu'une mise en scène pour assurer une apparence de démocratie par la légalité formelle.

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Demain, en votant massivement la loi sur le renseignement en un vote solennel, l'Assemblée Nationale désespérant un peu plus ceux qui ne croient plus ni aux politiques, ni à la politique, démontrerait que la démocratie représentative n'est plus réduite qu'à une apparence et un spectacle. Ce vote signifierait clairement que l'élection des députés tous les cinq ans n'est plus qu'une mise en scène pour assurer une apparence de démocratie par la légalité formelle.

           A la veille de ce vote pour une loi qui doit donner les pleins pouvoirs au Premier Ministre en matière de surveillance généralisée et ciblée, sans contrôle judiciaire, sans contrôle réel d'une commission qui ne pourra que rendre des avis, suivis ou non, amène la cinquième République à accoucher d'un monstre législatif en passe de devenir légal, tombeur de la démocratie vraie celle de la parole non asservie, du débat.

           C'est hallucinant ! En trois petites années et deux Premiers Ministres, le Président Hollande, « socialiste », sourd aux appels répétés de nombreux députés issus de sa propre majorité, de ministres en exercice aujourd'hui démissionné-e-s, arc-bouté dans une politique désastreuse, enfermé dans l'inamovibilité conférée par la Constitution entraîne le pays dans une dérive hors de la démocratie alors même que des centaines d'organismes, d'autorités administratives indépendantes, de syndicats, d'associations, d'entreprises et d'hébergeurs du net, de parlementaires (bien peu nombreux) manifestent leur opposition à ce texte de loi liberticide sans parler des citoyens partout.

           Des députés, pourtant défavorables ou sceptiques sur cette loi, frondeurs ou opposant dans d'autres groupes parlementaires se taisent en un silence assourdissant et s'apprêtent au mieux à s'abstenir ! Parce que le peuple veut la sécurité ? Mais cette loi c'est l'insécurité pour tous, l'illusion en plus.

           Quelle résignation ! Quelle démission ! Où est la défense de la démocratie ? Où est la crédibilité de la démocratie représentative si même ceux-là ne votent pas contre le texte  en un sursaut d'honneur d'élus de la nation ? Qui pourrait alors encore se mobiliser contre les extrêmes ? Qui pourrait encore se mobiliser pour voter en conscience quand le message serait entendu comme « Voter pour nous puis taisez-vous pendant cinq ans, on s'occupe de vous, pas de compte à rendre » !

           Le 10 juillet 1940, une autre Assemblée votait les Pleins Pouvoirs constituants à Philippe Pétain mettant fin à la IIIIème République pour lancer l'Etat Français dans une collaboration sanglante avec l'occupant nazi. L'Histoire a jugé. Ils ne furent que 80 députés sur 649 à refuser ces pleins pouvoirs. Combien seront-ils demain à voter contre les pleins pouvoirs en matière de renseignements illimités et secrets à Hollande aujourd'hui, à un extrémiste de droite ou d'extrême-droite dès 2017 ?

           Nous payerons cette démission, cet abandon en rase campagne. « Nous » ? c'est-à-dire toujours les mêmes, le peuple, celui qui dressait jadis des barricades pour réclamer la liberté qu'on veut lui voler une fois de plus. Cette fois par un Président « socialiste » Un comble ! Le peuple et le pays le payeront.

           La différence entre le 10 juillet et le 5 mai ? En 1940, la démocratie a été renversée de manière brutale et légale. En 2015, la démocratie tout aussi légalement, mourrait mais plus lentement, peu à peu, à bas bruit, dans une anesthésie générale voulue, encouragée, à mesure de l'utilisation de cet arsenal de temps de guerre ménageant le spectacle d'une apparence démocratique. Back stage, entre Président et Premier Ministre seuls (les autres ministres ne seraient plus que des collaborateurs d'apparence), dans l'ombre du secret toujours plus vaste, les métastases du contrôle des populations, du « tous suspects » pour envahir le corps social, toute la société.  Qui aura gagné ? Le terrorisme !

           Cette loi d'exception annonce la fin de la démocratie. Elle est une loi de temps de guerre. Elle sonne le tocsin et la mobilisation générale pour nous enrôler dans « la guerre contre le terrorisme », nouvelle idéologie totalitaire de droite et de gauche, prétexte et justificatif à toutes les aventures que la surveillance de masse et les dispositifs techniques actuels et à venir annoncent, préparent, appellent.

           Pour sauver ce qui reste de démocratie, dans un sursaut d'honneur, de courage et de responsabilités, les députés peuvent encore agir. Après il faut payer le prix. L'Histoire, un jour, juge et le peuple, comme toujours, paye de son sang sa liberté.

           Debout le peuple ! Echec à la guerre !

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