Le sommet du G20 a été salué comme témoignant un progrès marquant dans l’ordre économique mondial puisque vingt gouvernements se sont réunis pour définir les solutions à la crise économique. On constate le progrès incontestable dans la maitrise de l’économie : les accords de Bretton Woods ont reposé sur l’accord de deux gouvernements, on est passé ensuite à sept gouvernements et maintenant il faut vingt gouvernements pour essayer de résoudre les problèmes. On peut penser qu’il faudra bientôt deux cents gouvernements pour essayer de parer aux risques systémiques que devra détecter le Conseil de stabilité financière dont la création a été décidée.
Il paraitrait opportun que ce Conseil de stabilité financière définisse une échelle chiffrée des risques. Celle-ci devrait être suffisamment large pour laisser la place à la progression dans le montant des pertes prévisibles. Il n’est pas question en effet de prendre une échelle avec une graduation avec un maximum à un chiffre, comme les échelles pour les tremblements de terre ou pour les cyclones. On est en effet passé dans les pertes résultant des crises de quelques centaines de millions de dollars à quelques milliards, puis aux dizaines, aux centaines, aux milliers de milliards de dollars. Sur la base du volume des CDS on pourrait penser à quelques dizaines de milliers de milliards de dollars, mais sur la base du volume des dérivés il faudrait plutôt penser à quelques centaines de milliers de milliards de dollars. Il faut sans aucun doute penser à une échelle logarithmique avec des facteurs exponentiels, pour que les banquiers puissent continuer à affirmer que le métier du banquier n’est pas de prendre des risques et qu’ils ne peuvent mettre en péril la santé de la banque en tolérant un découvert de quelques dizaines de milliers d’euros pour une entreprise ou de quelques centaines d’euros pour un particulier.
Un facteur qui permettra d’atténuer la fréquence et le niveau des alertes est la décision de modifier les normes comptables. Il est clair en effet que dans l’évaluation du niveau de la crise le Conseil de stabilité financière pourra anticiper l’atténuation des pertes prévisibles par le biais de réduction de la mesure des pertes : cet exemple pourrait être suivi par les organismes de météorologie, qui pourraient moins affoler les populations en annonçant des cyclones une fois que l’on déciderait que dans les régions potentiellement touchées la vitesse du vent est mesurée sur la base du nombre de kilomètres/heures divisé par un coefficient à déterminer en fonction de l’état de la météo. Les autorités régulatrices financières en soulignant que l’on ne peut utiliser les mesures d’évaluation normale quant il y a une crise sur les marchés montre la voie de la prudence et de la sagesse: la vitesse du vent doit être mesurée différemment dans les zones de tempête.
Grâce aux mesures prises par le G20 on peut donc considérer que la planète pourra retrouver sa tranquillité, les marchés pourront fonctionner sur la base d'une confiance retrouvée, sachant que si rien n’est fait pour empêcher les crises de se produire, elles sont détectées et signalées en évitant au maximum d'effrayer les populations.