Les babouches dorées

Des esprits aigris, des jaloux et des ratés ont critiqué le fait que le Vizir ait donné des babouches dorées à l’un de ses conseillers les plus proches. Le parcours de ce conseiller a pourtant été exemplaire, avec un passage à la Direction du Trésor où l’on apprend que le pouvoir s’exprime verbalement, sans jamais s’abaisser à un écrit, puis par la banque où le conseiller s’étant vu refuser le droit à porter les pantoufles a démontré sa détermination .

Le conseiller du Vizir va porter les babouches dans des lieux dont étaient exclus les proches du Vizir, le secteur coopératif, où les modalités de nomination aux postes rémunérateurs les faisaient jusqu’alors échapper au pouvoir politique. L’octroi du droit de porter des babouches dorées ( qui doit être accompagné par le port d’une Rolex) a été validé par le Grand Conseiller à la déontologie, la commission de déontologie n’ayant pour but d’autoriser le port des pantoufles que pour les subalternes. Les commentaires sur un prétendu favoritisme sont manifestement mal fondées, alors que l’intervention du conseiller du Vizir avait montré son habileté : la fille commune dont il a été le père géniteur a permis de soustraire près de 90% de l’épargne de ceux qui lui ont fait confiance, paternité qui a été hautement rémunératrice pour lui. On retrouve ainsi les qualités fondamentales de ceux qui se sont illustrés dans le canal de Suez ou de Panama ou plus récemment dans le Tunnel sous la Manche ou dans Eurodisney. Le mariage des deux mères de la fille s’annonce donc sous les meilleures auspices.