Libération titre ce 21 septembre 2011 sur Dexia : la banque qui a ruiné 5.000 communes . Le quotidien publie un document de la banque qui dresse la liste des collectivités publiques hyperendettées. Dexia est l'ancien Crédit Local de France, le financier historique des collectivités locales. Devenu franco-belge, la banque s'est lancée dans ce que l'on appelle les produits structurés. Il s'agit en fait de produits spéculatifs, reposant sur des paris quant à des évolutions de taux, d'intérêt ou de change. Les produits structurés sont fondés sur des analyses probabilistes, utilisant force formules mathématiques donnant une impression de sécurité assortie d'une complexité les rendant incompréhensibles. Sur la foi accordée à la technique financière, les collectivités locales ont été séduites par des taux qui à court terme paraissaient très favorables, mais qui impliquaient des risques qui n'étaient pas expliqués aux collectivités locales (en supposant d'ailleurs qu'ils soient compris par les banquiers qui les vendaient). Les taux étaient par ailleurs rendus plus favorables par l'intervention de rehausseurs de crédit , les assurances monolignes, dont les principales sont MBIA, FSA et AMBAC. Il s'agit de sociétés bénéficiant d'un AAA de la part des agences de notation et qui "prêtaient" leur notation aux emprunteurs dont ils prétendaient "garantir" les prêts.Un des principaux rehausseurs de crédit, FSA, avait d'ailleurs été acquis par Dexia.
L'aspect fallacieux de ce système était évident si l'on voulait bien en analyser les fondements techniques et juridiques et utiliser la raison. Tout l'establishment a concouru à favoriser ce système, et son utilisation pour les collectivités locales, alors qu'il avait déjà participé à la spoliation à répétition des actionnaires d'Eurotunnel, avec le concours de Bercy , d'HSBC et du Crédit Lyonnais . Il est clair par ailleurs que le système permettait des techniques de blanchiment. La crise de 2008 a porté un coup fatal aux rehausseurs de crédit et elle a démontré les dangers des produits structurés. L'ébranlement du système a fait que Dexia a frôlé la faillite et son renflouement a couté des milliards aux contribuables français et belges
On constate maintenant le fait que les collectivités locales souffrent d'une intoxication généralisée. La question ne devrait pas être limitée à l'inquiétude concernant les collectivités locales et se résumer au pronostic que le contribuable allait encore payer. Il y a des responsabilités civiles et pénales qui devraient être engagées et non continuer la politique d'impunité à l'égard des banquiers responsables de ces tromperies.