Le militant poursuivi pour « offense au chef de l'Etat » pour avoir écrit "Casse toi pov'con" a été condamné en appel à 30 euros . Il avait plaidé que « en tant que militant politique », il n'était pas condamnable pour insulte en haut lieu. Il a refusé des excuses, au nom de la liberté d'expression, ce qui lui aurait valu une dispense de peine.
On peut penser qu'il n'a pas utilisé de façon appropriée la liberté d'expression, en la plaçant sur le terrain du privilège d'expression qu'aurait un militant politique. Au nom en particulier de l'égalité qui figure au frontispice de la République, tout citoyen doit pouvoir utiliser les expressions immortalisées par celui qui est chargé de veiller au respect des droits constitutionnels. Si le Président de la République peut utiliser une expression à l'égard d'un citoyen, tout citoyen doit pouvoir utiliser cette expression à l'égard du Président de la République.
On raconte l'anecdote concernant Napoléon III qui aurait dit à Eugénie " Fait comme cette glace, réfléchit", mot qui lui aurait attiré cette répartie "Au moins, la glace est polie". Le militant n'a pas été impoli, il a réfléchi l'expression en la renvoyant à son auteur.