« Comment effacer vite les problèmes de la rentrée ? Le tour de magie d’Attal : » Abayacadabra », Le Canard Enchaîné du 30 août 23
La rentrée s’annonce sous les meilleurs auspices, selon le recteur de l’Académie de Strasbourg, Mr Faron. Nous aimerions ne pas en douter.
En commençant déjà par ne pas faire l’impasse sur les enfants à la rue notamment à Strasbourg.
Concernant le sujet qui focalise, à tort, le débat en cette rentrée 2023, il nous semble clair que l’Abaya constitue un vêtement contraignant , mais comment contester un choix vestimentaire dont il est bien difficile de prouver qu’il est (ou non) religieux ?
« On ne le dira jamais assez, la laïcité* reste une valeur cardinale (et singulière) de notre République. Mais s’il faut la défendre chaque fois qu’elle est remise en question, l’adhésion qu’elle doit susciter dans la société ne se décrète pas, elle se construit. Elle ne doit pas être, et même pas apparaître comme une religion d’Etat qui vise toujours les mêmes. Elle ne doit pas servir de cache-sexe à une islamophobie croissante. A fortiori dans l’esprit des plus jeunes de nos concitoyens qui, musulmans ou pas, ont à son égard un rapport plus souple que leurs aînés
Abaya : la laïcité mérite mieux qu’une proclamation politicienne »
Jonathan Bouchet-Petersen, Libération du 31 août
Il est évident que l’incantation de rentrée de Mr Attal a bien une fonction de cache-sexe (comme l’Abaya), et qu’elle vient masquer une grande partie des problèmes qui dévastent l’éducation nationale et l’enseignement public (manque de personnel pas assez valorisé ; numérisation galopante, Parcoursup…), ainsi que ceux qui fragilisent la société civile qui a dû plier sous le joug de l’autoritarisme d’État sur la réforme des retraites, notamment.
Cette police du vêtement imposée aux jeunes filles musulmanes n’est pas sans rappeler la violence policière qui frappe les jeunes français de confession ou d’origine musulmane, toutes proportions gardées.
Alors qu’Il y a bien d’autres chats à fouetter :
L' interdiction de l' Abaya ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt des dévastations de la systématisation de la numérisation et d'un processus Parcoursup qui aliène les élèves dès la 3ème et rend professeurs et parents dépendants d'un contrôle social permanent et perpétuel exercé sur les enfants....
Nous sommes devenus prisonniers les uns des autres, aliénés à un processus de performance et de réussite sociale qui fait de nous des
consommateurs abrutis par les médias "Bolloré".
Il n' y a quasiment plus aucun espace possible de secret et d'intimité qui sont pourtant les garants de notre indépendance et notre liberté.
Alors « Non à l' Abaya »… mais surtout interdiction du Smartphone*** :
Autre chose me trouble : l’éviction de Pap Ndiaye dont je ne vois pas en quoi il aurait démérité.
Il a subi maintes humiliations publiques notamment à l’Assemblée Nationale du fait d’être assigné à la couleur de la peau.
Réduire de moitié le nombre de ministres « noirs » est un signe symbolique fort et préoccupant.
Il nous reste Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la mer (né au Rwanda, orphelin et adopté à l’âge de 4 ans) dans un gouvernement quasiment « blanchi ».
Alors oui, veillons à préserver la richesse de notre laïcité par l’éducation permanente et riche et pas par l’incantation et les tours de magie à la Attal-Majax.
Non à l’uniforme. Oui à l’Abaya… cache-sexe pour les hommes.
G Y Federmann
2 sept 23
* pas universelle. Je pense notamment au Président des Etats-Unis qui jure sur la Bible lors de son intronisation… In God they trust, don’t they ?
**Attal veut dire Portefaix en arabe
***"Le smartphone est si addictif qu’il a démultiplié les conflits dans les foyers. C’est le pire ennemi des parents qui doivent se démener pour soustraire leurs enfants à ses mondes parallèles et marchands.
Nous avons aussi découvert à travers la mise en place du « passe sanitaire » l'utilisation qui pouvait être faite de cet objet, à savoir gérer, de manière individualisée, le moindre de nos déplacements en nous délivrant, ou non, l'autorisation de pénétrer dans tel ou tel lieu. Le problème n'est pas ici de savoir si ce dispositif a permis de limiter la propagation du virus. Ce que nous retenons, c'est que le smartphone s'est révélé être une interface entre l'humain et l'administration centrale, offrant à cette dernière un pouvoir inédit de surveillance et de contrôle.
L'industrie et le gouvernement multiplient les décisions rendant cet objet de plus en plus indispensable : disparition des cabines téléphoniques, des guichets « humains » et même des bornes automatiques dans les gares, QR codes à scanner dans les musées, administrations de plus en plus déshumanisées (« dématérialisées », selon le langage consacré…), etc.
Nous exigeons donc de l'État qu'il rétablisse les alternatives au smartphone pour permettre à chaque citoyen d'accéder à ses droits et aux biens communs sans y avoir recours. Nous revendiquons le droit de vivre pleinement dans cette société sans pour autant être équipé de cette prothèse incroyablement envahissante."
Appel pour la désmartphonisation de la société
L' Humanité,18 mai 2023