Pourquoi le combat de la Nation Kurde est-il aussi notre combat pour une société plus juste et plus humaine ?
Une large partie de l'opinion publique en France découvre le combat des Kurdes au Moyen-Orient à travers l'admirable place que prennent des femmes Kurdes dans ce combat. Jusqu'à cette émission de télévision sur "la guerre des filles".
Mais au-delà de leur savoir-faire réel de la guérilla, les Unités de défense féminines Kurdes sont aussi les héritières continuatrices d'un mouvement de résistance créé il y a 40 ans en Turquie même autour de Sakiné Cansiz, cofondatrice du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
C'est le projet émancipateur de ce mouvement des femmes kurdes de Turquie, cette conception d'une société égalitaire, démocratique, multiconfessionnelle et multiethnique qui est porté aujourd’hui au Rojava. Il puise son idéologie dans l’Histoire émancipatrice et progressiste des Peuples et prend au Rojava une forme éclatante avec « la guerre des filles. »
Mais allons plus loin que la seule transposition dans le débat occidental de la place des femmes dans la société et dépassons également le seul aspect politicien des tensions politiques intérieures aux Etats-Unis comme unique origine de "la crise internationale " afin de comprendre comment et pourquoi le combat des Kurdes est « Révolutionnaire » et en quoi il est aussi notre combat.
Dans un pays ravagé par la guerre civile et la barbarie du régime syrien ou de l’État islamique, l’expérience du Rojava, État multiconfessionnel, laïque, démocratique, féministe et écologiste est révolutionnaire. Au sens propre du mot.
Cette expérience démocratique apparaît dès 2014, lorsque les trois cantons d’Afrine, Kobané et Djézireh se dotent d’une constitution, la Charte du contrat social, et fondent l’autonomie démocratique d’un futur Rojava.
Cette Charte fondatrice affirme dans son préambule être une « Confédération de Kurdes, Arabes, Assyriens, Chaldéens, Araméens, Turkmènes, Arméniens et Tchétchènes », se donnant pour objectif la Liberté, la Justice, la Dignité et la Démocratie. Deux ans plus tard, le Rojava devient la Fédération démocratique de la Syrie du Nord.
La suite on la connaît.
L’engagement des Kurdes contre Daech évite à Obama de faire intervenir les troupes américaines au sol. Et c’est les armes à la main, notamment américaines, qu’est créé un Rojava (Kurdistan) sur la base des territoires de l'ex État Islamique sous contrôle Kurde.
Il s’agit donc d’une donnée géo-politique nouvelle dans la région, et peut-être même dans le monde depuis la chute de l’URSS, donnée qui appelle de réactualiser tous les logiciels d’analyse géo-politiques au Moyen-Orient.... en particulier sur le partage des richesses pétrolières du sous-sol et de nature également à promouvoir une autre vision de l'Islam que celle du terrorisme et de l'intégrisme.
Trump et Erdogan ne s’y sont pas trompés !
Les Progressistes et les Démocrates feront des propositions de Conférence internationale pour acter juridiquement l'existence du Rojava, laquelle n'est pas contradictoire à la création d'une zone démilitarisée le long de la frontière turque, l'urgence étant de décider d'un cessez-le-feu et de porter une aide humanitaire aux populations jetées sur les routes par les bombardements Turcs.
Le combat des Kurdes est aussi notre combat pour une société plus juste, de tolérance et de Paix.