“L’Autre Journal” mensuel atypique de la presse des années 1985/1992, journal “de la pensée discordante” déjà évoqué sur ce blog, ouvrait souvent ses colonnes aux artisans de la défense de la biosphère à travers des entretiens avec des ethnologues et avec les représentants de la cause indienne viscéralement attaché à la Terre, mère nourricière à laquelle nous appartenons au même titre que toutes les espèces vivantes qui la peuplent.
Lors de sa reparution en 1990, l’Autre Journal, dans son numéro 6, ouvre ses colonnes à John Trudell, musicien poète indien, de passage à Paris qui consacre sa vie et son art à la cause des peuples indiens. A la fin de l’entretien, John Trudell s’adresse au “Blancs”:
“…Et je constate d’ailleurs, en ce moment, chez un nombre grandissant de Blancs, la prise de conscience qu’ils ne sont qu’une espèce différente d’Indiens. Ils comprennent de mieux en mieux qu’ils sont enfermés dans une réserve, une réserve industrielle où l’environnement est empoisonné…Tout celà implique que la société se réadresse à la Terre au lieu d’abuser d’elle. J’apprécie certains des fruits de la technologie, je ne le nie pas. Il en va de même pour mon peuple…
Le sexisme et le racisme n’auront de chance de se résorber que si la civilisation reconnait que la Terre est la mère de toutes choses…Ce n’est pas étonnant que les gens se maltraitent sous prétexte qu’ils sont de races différentes puisque déjà ils maltraitent toute chose vivante. On ne reconnait de droits ni à la “race” végétale ni à la “race” animale, on ne reconnait de droit à aucune des composants du vivant. Pourtant c’est de la Terre que nous vient toute notre puissance et non du monde matériel créé par l’homme.”
Wata Yaga l'évoquait ici:
et ici aussi