ON MASSACRERAIT IMPUNEMENT ?... NON ?!...
Lors d'une conférence de presse, Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme depuis 2008, a condamné les attaques menées par l'armée israélienne à Gaza contre des maisons, des écoles, des hôpitaux et des centres de l'ONU. « Aucune d'entre elles ne semble être accidentelle. Elles semblent être un acte de défi délibéré vis-à-vis des obligations résultant du droit international que doit respecter Israël », a-t-elle déclaré. (Lefigaro.fr avec AFP.) « Semble » dit cette très haute « responsable internationale » qui n’a survolé le dossier que de très très haut. Elle n’en est pas certaine ! Ce « défi » dure pourtant depuis 1947, et quatre-vingt résolutions du Conseil de sécurité sur lesquels les différents gouvernements israéliens se sont assis ! Quant aux médias occidentaux, ils vont jusqu’à parler de « guerre ». Oui, on peut dire que l’invasion et les bombardements de Gaza -une bande de plage de 41km de long sur 6 à 12 de large, qui compte 4.500 habitants au km2 (ce qui représente un carré de 32 m sur 32 : le « bouclier » humain !- par l’armée israélienne, nourrissent, en effet, des images de violence « guerrière ».
En temps de paix, l’armée de terre compte, en Israël, 134000 soldats (365000 en cas de mobilisation générale) dont 12 divisions blindées, 3divisions d’infanterie, 1 division de parachutistes, 1 division d’infanterie aéroportée mobile. La marine dispose de 3 sous-marins de classe Dolphin (fournis par les Etats-Unis , pourvus des technologies les plus modernes (aujourd’hui vraisemblablement équipés de lance-missiles) et de 53 patrouilleurs. L’aviation compte 600 avions de combat et 79 hélicoptères. Evidemment, Israël dispose d’une force nucléaire évaluée, en 2007 (http://www.fas.org/nuke/guide/israel/nuke/), à 200 charges opérationnelles. Seul dans la région, sinon dans le monde, Israël a toujours maintenu ses dépenses militaires aux alentours de 10 milliards par an ces dix dernières années. Quant à l’aide américaine, elle est officiellement prévue à un montant de 30 milliards de dollars entre 2009 et 2018 : Israël a accès aux armes dernier cri des Etats-Unis. L’Iran, présenté par les Israéliens comme la menace la plus sérieuse pour leur sécurité, sert d’alibi pour renforcer ses capacités d’attaque nucléaire et ses défenses antimissiles. Une course folle au toujours plus et toujours « mieux », pour une armée suréquipée et ultra-soutenue par les Américains… et qui a toujours… peur ! Peur du bras armé du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam qui se battent contre l'occupation et le blocus de leur pays. Leur effectif est estimé à plusieurs milliers de combattants qui disposent d'armes légères, de mortiers et de quelques lance-roquettes et missiles (http://www.huffingtonpost.fr/2014/07/10/gaza-brigades-ezzedine-al-qassam-branche-armee-hamas_n_5570321.html).
Pour nos informateurs institutionnels, pour l’Union européenne, pour notre gouvernement socialiste comme pour nos plus hautes sommités intellectuelles et, bien sûr, humanistes, qui squattent la scène publique, la confrontation actuelle de ces deux « armées », ils ne l’appellent pas un massacre, mais une guerre ! Et pourquoi pas une guerre propre ?! Cet establishment qui n’a pas conscience d’être comptable de l’image de pacotille qu’il donne de la France, de « son » Europe concupiscente, exclusivement préoccupée de mettre la main sur le « marché » ukrainien, je le vomis !
Mais, il est vrai, ces gens là n’ont pu ni s’émouvoir directement devant les cadavres sanglants, les blessés ni, bien sûr, renifler de près l’odeur de l’eau croupie mêlée à celle de la poudre et à celle, encore douceâtre, pénétrante, des chairs à vif : pas vu pas pris ! Pourtant un tank ça bouscule, ça aplatit, ça écrabouille, ça transforme en chair à canon et à saucisses, ça tire de vrais gros obus sur des écoles et des hôpitaux… avant que les tankistes rejoignent leurs pauvres mamans, mortes, elles… d’inquiétude.
Dans son film Lebanon, (sorti en France en février 2010) Samuel Maoz, racontait ses propres souffrances de « tankiste » lors de l’invasion du Liban, en 1982 (12 000 morts civils, 30 000 blessés). Il ne mettait nulle part en cause la légitimité des décisions politiques qui précédèrent ce raid là, et ceux qui allaient suivre, jusqu’à aujourd’hui. Il était resté coincé entre ses chenilles, statufié, rapidement, en cloporte doré des champs de batailles, récompensé par la Mostra de Venise. Et champagne pour tout le monde !... Ollé !
Plagiant Louis Aragon s’adressant à l’armée française (Traité du style, 1927), j’affirme que j’ai bien l’honneur, dans ce billet, à cette place, de dire que, très sciemment, je conchie la Mostra de Venise et le Conseil de sécurité de l’ONU.
GR.