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Billet de blog 21 octobre 2015

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Nous autres, les voyous

Passéistes ! Ringards ! Conservateurs ! Irréalistes ! Et, j’allais oublier : voyous ! Nous sommes un certain nombre à nous entendre affubler de ces qualificatifs acerbes. Certes, l’Histoire ne se répète pas. Elle hoquette, quelquefois, et il lui arrive de bégayer. On se complait à nous reprocher de ne pas nous adapter à « l’évolution » de notre société : bonne nouvelle ! Nos critiques admettent, au moins, que la société bouge. Elle a toujours bougé, et elle n’arrêtera pas.

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Passéistes ! Ringards ! Conservateurs ! Irréalistes ! Et, j’allais oublier : voyous ! Nous sommes un certain nombre à nous entendre affubler de ces qualificatifs acerbes. Certes, l’Histoire ne se répète pas. Elle hoquette, quelquefois, et il lui arrive de bégayer. On se complait à nous reprocher de ne pas nous adapter à « l’évolution » de notre société : bonne nouvelle ! Nos critiques admettent, au moins, que la société bouge. Elle a toujours bougé, et elle n’arrêtera pas.

Car nous, les ringards, nous avons appris que l’Histoire est l’histoire du mouvement de l’humanité et non celle de la succession de brefs épisodes sociaux, indépendants les uns des autres, ni celle des alcôves des pouvoirs successifs.

Nous, les salariés passéistes, constatons qu’il a fallu deux siècles de luttes, quelquefois sanglantes, contre les forces de « l’ordre » patronal, pour bénéficier de règles minimales de travail, édictées dans un code.

Nous, les conservateurs, nous entendons bien le chef des patrons du CAC 40, M. GATTAZ, affirmer ouvertement que ce code est « l’ennemi n°1 des patrons ». A-t-il jamais été autre chose pour eux, puisqu’il s’agit d’une compilation des obligations des chefs d’entreprises vis-à-vis de leurs salariés ? Nous, les irréalistes, comprenons bien que les administrateurs de grandes entreprises, de banques, de fonds de pensions etc., veuillent, comme ils l’ont toujours espéré, se libérer de tout obstacle à leur profit maximum, au détriment des salariés.

Nous les irréalistes, nous constatons bien les changements dus à la « mondialisation » mais nous observons surtout que ceux-mêmes qui ont œuvré à son établissement voudraient, à toutes forces, nous faire admettre que la recherche du moins disant social est une bénédiction pour les salariés, et l’exemple à suivre, celui du Bengladesh !

Gérard Filoche fait référence, dans un de ses « billets », à un film de PONTECORVO -qui avait notamment produit auparavant « Kappo » et « La bataille d’Alger »- « Queimada » (1969), qui raconte une révolte d’esclaves que les grands propriétaires commencent à massacrer, jusqu’au moment où l’un des leurs suggère, au contraire, de les libérer : « ils vous coutent cher, vous êtes obligés de les entretenir, eux leurs familles, leurs vieillards, de la naissance à la mort, ils sont à votre charge. Libérez les, faites-en des salariés, vous ne les paierez que lorsque vous aurez besoin d’eux, ca vous coutera moins cher, vous n’aurez plus de charges ! ». Le rôle de ce génial précurseur de GATTAZ était tenu par Marlon BRANDO qui, erreur de casting, ne lui ressemblait pas vraiment. Le rôle pourrait, sans efforts, être tenu par VALLS, ou par l’ex banquier MACRON.

Warren BUFFET raconte, gaiement, qu’il est en train de gagner la « guerre des classes ». Gaffe Warry ! L’Histoire n’est pas finie… Des voyous rôdent…

G.R.

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