Monsieur
Le 11 octobre 2019, vous avez été interpellé à l'aéroport de Glasgow, sur la foi de l'identification incontestable d'un proche, de policiers français et écossais.
Et alors qu'enfin finissaient huit ans de votre cavale qui tenaient chaque jour 65 millions de Français en haleine, et que nous (Cnews et LCI), tenions l'info qui allait ratatiner nos concurrents en boostant méchamment nos audiences, des enquêteurs, délaissant les vrais sujets qui tenaillent les Français (dénonciation des étrangers en situation irrégulière, poursuite des faux chômeurs), répandent des doutes sur votre identité.
Nous avons, dès votre interpellation, fait notre travail de journalistes rigoureux, scientifiques et éperdus de vérité, en l'annonçant et lui consacrant des heures d'antenne. Le travail de sape de ces enquêteurs, si ces imbéciles sortaient de leur chapeau l'improbable preuve de ce qu'il avancent, répandrait la stupeur et l'incompréhension, déstabiliseait notre système d'information en continu, mettrait à mal nos business models, les revenus de nos actionnaires et les emplois de nos entreprises.
Un comble.
Il est de la plus haute importance que vous confirmiez que vous êtes bien vous-même, et non quelqu'un d'autre, et de clouer le bec à ces besogneux et procéduriers.
S'il s'avérait, par impossible, que vous ne fussiez pas celui qu'il faut que vous soyez, et que vous étiez un autre que celui que vous ne pouvez qu'être, qu'à celà ne tienne, dites que vous êtes bien celui qu'on croit et dont on est tous certains que vous l'êtes. Nous serions à vos côtés pour supporter les aléas qui se profileraient devant vous, infiniment plus souhaitables que les nôtres en cas contraire.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de notre gratitude anticipée.