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Billet de blog 3 juillet 2025

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Comprendre et lutter contre les violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS)

Les violences et harcèlement sexistes et sexuels sont maintenant visibles. Mais une lutte efficace pour les prévenir ne peut être efficace que si on prend en compte les contraintes biologiques et sociales qui les engendrent

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J’écris bien comprendre et pas excuser (elles sont inexcusables), car si on veut lutter efficacement contre elles cette compréhension est un préalable indispensable.

Et la première chose à reconnaître c’est leur caractère sexué. Elles sont pour l’essentiel le fait des hommes, elles ont donc un rapport avec le fait de la domination masculine, ce qui pousse à comprendre les raisons de cette domination.

Le travail de Bernard Lahire, dans Les structures fondamentales des sociétés humaines, me semble un point de départ incontournable sur ce sujet (et sur bien d’autres), et ce qui suit en est largement inspiré.

Bernard Lahire est sociologue, mais au contraire de la majorité d’entre eux, il est très insatisfait par l’éclatement des travaux sociologiques[1] qui empêche de formuler des lois générales et interdit donc toute synthèse cumulative comme elle existe dans les sciences de la nature. C’est pourquoi son point de départ est de ne pas isoler les sciences sociales des sciences de la nature, mais au contraire de les utiliser ensemble pour élaborer cette science sociale dont il donne les premières bases dans son livre. Et la question de la domination sexuée est évidemment une de celle qu’il aborde.

Car, « pour des raisons qui ne sont pas encore totalement éclaircies, la différence des sexes a pris la forme, dans la très grande majorité des sociétés connues par la préhistoire, l'histoire, l'ethnologie et la sociologie, d'une domination des hommes (considérés comme puissants, majeurs, aînés, etc) sur les femmes (considérées comme faibles, mineures, cadettes, etc) ». Et cette domination évolue, car plus la société se différencie et plus les rapports sociaux de domination et notamment la nature de cette domination se différencient en se spécifiant. L’émergence aujourd’hui des VHSS est un exemple de cette différentiation. Ce n’est pas qu’elles n’existent qu’à notre époque, mais qu’elles y prennent plus d’importance avec le rôle social de plus en plus important qu’ont les femmes. En France, le viol n’est reconnu par la loi comme l’un des crimes les plus graves d’atteinte aux personnes que depuis 1991, et encore a-t-elle beaucoup de mal à s’appliquer (chaque année, 84 000 femmes et 14 000 hommes disent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol, quand les cours d’assises ne prononcent qu’environ 1 500 condamnations pour ce crime défini par le code pénal).

Cette domination du mâle n’existe pas que dans l’espèce humaine, elle est au contraire très générale dans la plupart des espèces sexuées. Elle est liée à la place de la femelle[2] pour s’occuper de sa progéniture et on comprendrait mal pourquoi cette caractéristique nous épargnerait.

Mais pour l’espèce humaine cette place prend une importance considérable du fait de l’altricialité secondaire, qui « désigne la grande prématurité du bébé humain, la longue phase de développement extra-utérin dans des cadres socialement structurés et l'allongement de la période de dépendance (ou d'absence d'autonomie) de l'enfant et même de l'adolescent vis-à-vis de l’adulte »[3]. La progéniture doit donc faire l’objet de soins attentifs et prolongés sur une très longue période. Cette surveillance (qui est aussi une base de la domination parent-enfant) a été depuis l’aube de l’humanité liée à l’investissement maternel.

Cet investissement maternel n’est pas génétiquement déterminé mais les contraintes de gestation continuent (jusqu’à l’invention d’un utérus artificiel) à créer des habitudes et des dispositions très puissantes sur lesquelles sont bâties des dispositifs culturels variables. Et la femme est profondément liée à l’incomplétude et à la dépendance de l’enfant, ce qui contribue à la rendre dépendante dans divers domaines. A part la gestation in utero, pour l’instant (?) encore biologiquement réservée aux femmes, ces contraintes évoluent. C’est le cas de l’invention du biberon et du lait en poudre, qui n’obligent plus les femmes à allaiter et conduit objectivement à remettre en question le partage de ces tâches au sein du couple (la reconnaissance du congé parental par la loi en est un autre exemple).

Alors pourquoi s’étonner que le lien mère-enfant ait résisté à de nombreuses transformations culturelles, économiques, politiques ? Ce n’est évidemment pas une raison pour accepter un statu quo qui devient socialement de plus en plus remis en question, mais cela explique que la contrainte biologique qui fait que la femme est la seule à porter l’enfant a des conséquences sociologiques majeures. Et si l’humanité est la seule espèce culturelle, la culture ne peut pas être un point de départ de l’espèce humaine sans rapport avec ses contraintes biologiques.

Cette contrainte d’origine biologique de division sexuée des rôles, qui est aussi existante chez quasiment tous les mammifères[4], ne renvoie pas à une origine biologique des phénomènes en question (ce qui impliquerait que cette partition est « naturelle »), mais que la biologie crée des contraintes sur la répartition sociale des tâches entre sexes.

Il y a aussi des particularités à certaines espèces dont l’humanité. Pour une partie des espèces sexuées la nécessité d'une copulation pour des raisons reproductives et donc d'une approche et d'un contact physique entre mâles et femelles "constituent une base structurante de toutes les formes historiques et culturellement différenciées des rapports de séduction et de violence/agression liés à la sexualité".

Quand les rapports sociaux existants sont vus comme une loi naturelle de l’organisation d’une société, celle-ci n’y voit pas cette base structurante et la domination de l’homme sur la femme (et bien sûr pas seulement dans les rapports sexuels), est jugée éternelle.

Parler de patriarcat pour désigner une telle société n’est pas vraiment satisfaisant, car ce n’est qu’un mot qui est juste une manière résumée de parler de domination masculine.

La vraie question c’est de comprendre cette domination et le danger d’utiliser « patriarcat » c’est qu’il est très réducteur et ouvre la porte à une interprétation de celle-ci qui peut soit accuser l’homme d’être « par nature » dominateur (ce serait justement oublier toutes les contraintes biologiques évoquées ci-dessus), soit d’y voir l’effet d’un désir de puissance dont on se garde bien d’expliquer d’où il naît.

La domination masculine ne peut se comprendre que si on l’analyse avec les rapports sociaux existants, ce qui suppose de ne pas escamoter les rapports conflictuels ou de se perdre dans le descriptif ou d’en référer à un principe transcendant (volonté de puissance, désir de domination) non justifié.

Et c’est justement la transformation de ces rapports sociaux au cours des deux derniers siècles, qui explique l’émergence et la montée en puissance des revendications féminines, au-delà de quelques personnalités auxquelles on aime à se référer (Olympe de Gouges, Alice Milliat). Une transformation beaucoup plus rapide qu’avant où ces rapports sociaux pouvaient sembler éternels.

Son accélération à partir des années 1960, est le signe de ce changement préparé à bas bruit par l’entrée massive des femmes sur le marché du travail à partir du début du 20ème siècle. Il s’amplifie au fur et à mesure que les femmes se rendent compte des inégalités salariales et d’entrée dans l’emploi dont elles font l’objet. La revendication d’une égalité homme-femme pour le salaire (et bien d’autres comme la prise en compte discriminatoire des situations de femmes enceintes à l’embauche), ne pouvait émerger sans cela.

Du coup, les femmes ont cumulé un changement majeur dû à leur insertion professionnelle dans les rapports sociaux capitalistes, et le maintien de leur condition d’être la principale responsable du soin des enfants et de la « tenue du ménage ». Ce qui a conduit un nombre croissant d’entre elles à revendiquer davantage d’égalité.

Mais cette revendication générale d’égalité homme-femme a pris des formes diverses du fait de la morcellisation des statuts sociaux. Aujourd’hui, il n’y a plus une classe ouvrière relativement homogène et un patronat l’exploitant. Les rapports de genre, avec la montée en puissance des mouvements féministes et les revendications d’égalité entre les genres, et les rapports de « race » avec les débats sur l’immigration et l’insécurité, prennent une place beaucoup plus importante. Parler d’intersectionnalité est une manière de désigner cette réalité (trop souvent vue à tort comme une disparition des classes sociales et en particulier de la classe ouvrière), mais qui a pour inconvénient de faire passer au second plan l’évolution du rapport social capitaliste qui est au cœur de ces transformations. Un cadre bien payé n’en reste pas moins aussi exploité de ce point de vue qu’un employé, mais il le vit subjectivement autrement (souvent en le niant). Et c’est aussi pourquoi les rapports internes aux ménages peuvent être très différents et pousser certaines femmes à trouver leur situation très satisfaisante (comme celles qui ont les moyens de déléguer les tâches domestiques).

Les réalités objectives du fonctionnement des rapports sexués sont le produit d’une longue histoire évolutive et non des constructions symboliques et discursives. Sinon on confond des espèces seulement sociales avec l’espèce humaine sociale et culturelle. Car comment expliquer que des rapports de domination mâle/femelle existent dans des espèces non culturelles si on considère qu’ils sont seulement des constructions culturelles ?

C’est dire qu’il ne faut pas espérer lutter contre les VHSS (qui sont aujourd’hui visibles), sans prendre en compte les contraintes biologiques et sociales sous lesquelles elles se produisent.

On est placé dans la même situation qu’avec le changement climatique. Ce dernier n’a aucune chance d’être limité si on ne voit pas qu’il est causé par le capitalisme et que celui-ci perdure. Ici, c’est à cette évolution des rapports sociaux qu’il faut rapporter cette émergence des mouvements féministes. Et c’est donc sur eux que doit porter l’action de fond : celle de leur transformation.

Cela implique qu’il ne faut pas voir les VHSS comme uniquement interpersonnelles, dues à des comportements pervers qu’il s’agirait de réduire, elles sont liées à la domination masculine qui a des causes biologiques et sociales. L’action sur les premières concerne surtout la prise en compte des contraintes causées par l’altricialité secondaire qu’on ne fera jamais disparaître complètement, celle sur les secondes ne peuvent évidemment pas conduire à leur disparition (si c’est envisageable), à court terme.

Il reste à voir ce que l’on peut faire maintenant.

Il y a tout ce qui doit être fait au niveau de la société dans son ensemble, par exemple la lutte contre les sites pornographiques qui relève d’abord de la puissance publique, mais doit faire partie des exigences que les citoyens doivent avoir vis-à-vis des politiques (tout programme électoral doit proposer des mesures qui ne soient pas en petits caractères en annexe). La régulation des réseaux sociaux, qui ne font jamais que révéler la désagrégation des liens sociaux et l’état dans lequel sont de nombreux individus, qui ne peuvent que s’y défouler pour oublier leur mal-être. Des réseaux sociaux conviviaux, permettant la communication apaisée ne sont pas envisageables à court terme et pour l’instant peuvent être vu comme un thermomètre donnant une idée de la situation générale des rapports humains. On pourrait par exemple, comptabiliser le nombre de messages qui font preuve de ces rapports conflictuels entre humains, l’évolution de ce nombre indiquant si la situation s’améliore ou pas. Et il y a l’échelon législatif mais qui ne peut pas être préventif. Il ne traite donc pas les causes mais seulement les effets. Et sur la gestion de ces effets, en France (mais je suppose que ce n’est pas une exception), il y a la prise en compte des témoignages des victimes qui est pour l’instant très mauvaise. Une amélioration implique d’agir au niveau de la formation des policiers dont la plupart ne sont pas du tout sensibilisés. Ce qui relève du ministère de l’intérieur, responsable de leur formation. Et il a le passage au tribunal, quand il se produit, qui conduit trop souvent à une application de la loi assez généreuse envers les responsables de VHSS.

Évidemment ce type d’actions n’est pas sur le niveau auquel peut agir une simple association qui ne peut que gérer les cas qui se produisent en son sein, car elle n’a aucune chance d’échapper à des VHSS.

La solution retenue en général est la rédaction de protocoles diffusés dans les diverses instances (pouvant ainsi être adaptés aux particularités des activités[5]), et la mise en place de cellules d’écoute des victimes. C’est nécessaire mais ce n’est toujours que traiter les effets.

La modification des comportements de ceux qui se livrent à des VHSS ne se fait pas par des leçons de morale ou des injonctions de règles de vie.

Il ne se fera pas non plus par le choix de l’utilisation de l’écriture inclusive. S’imaginer que le point médian ou la substitution des tous et toutes par toustes ou tous-tes est la solution et le ferment d’une transformation des états d’esprit dans la société est une chimère. Je sais qu’il existe une tendance à y voir une part importante de la solution et que certains en font même une préconisation impérative dans leurs organes d’information.

Mais on ne modifie pas les comportements ou les états d’esprit avec l’écriture inclusive, surtout que celle-ci reste très peu utilisée au sein de toute la population. Et on ne fait pas non plus évoluer la langue de cette façon. Les arguments que développe Jean-Pierre Minaudier dans Poésie du gérondif[6], me semblent particulièrement convaincants et méritent d’être reproduits un peu longuement. « Une langue ce n'est pas ce qui s'écrit c'est ce qui se parle (l'humanité parle au moins 1000 fois plus qu'elle n'écrit). C'est en travaillant sur ce qui se dit qu'on peut faire évoluer une langue et non en se focalisant sur des coquetteries orthographiques ». D'autant que « certains couples masculin/féminin sont malaisés à adapter en graphie inclusive comme vieux/vieilles (vi-eux-eilles ? vi.eux.eilles ? vi.ux.illes ?). Et que faire de "les gens sont cons", phrase dont le nom n’a pas de féminin ? ». Pour généraliser l'écriture inclusive à tous les écrits il faudra se mettre d'accord sur des règles d’orthographe qui vont forcément compliquer l'orthographe du français déjà réputée pour sa difficulté. Et dissuader de nombreux étrangers de vouloir l'apprendre, l'orthographe française est déjà assez difficile, elle n'a pas besoin de l'être encore plus. Je plains les enseignants s’ils sont contraints de l’utiliser et de la généraliser chez les élèves, au motif que c’est pour transformer les rapports hommes/femmes.

 Et de toute façon « nul ne l'emploie de manière systématique et cohérente : presque personne n'écrit "un.e chien.ne" "le.a juge" "juif.ve" La plupart des occurrences concerne des "e" précédés d'un point ou entre deux points, lorsque aucun problème d'accord ne se pose, et uniquement lorsqu'il s'agit d'êtres humains ». Ce n'est donc pas une évolution de la langue même écrite mais de l'affichage idéologique, qui est certes bien intentionné sur le fond, mais non fonctionnel. En faire le drapeau du mouvement féministe me paraît très en dessous de ce qu'il doit faire, et dépenser beaucoup d’efforts pour la généraliser ne peut que se révéler peu efficace.

Il reste un dernier point que je voudrais souligner qui peut paraître paradoxal, c’est que l’accent mis de plus en plus fortement sur les VHSS (et plus globalement pour tous les comportements asociaux) peut aussi être vu positivement.

Il ne signifie pas que ces actes augmentent[7], mais que dans la société ils deviennent de plus en plus insupportables, évidemment pour les femmes qui en sont majoritairement les victimes, mais aussi pour de nombreux hommes qui les rejoignent. Et ça c’est une bonne nouvelle qui montre que la situation de la femme dans la société est en train d’évoluer dans le sens d’une plus grande émancipation et qu’elles sont de moins en moins nombreuses à se résigner à être dominées par les hommes (et pas que sur les aspects sexuels). Ces réactions, ces actions entreprises, ces réflexions qui s’accroissent en sont le signe. Comme en est aussi un le plus grand nombre de personnalités médiatiques, jusque-là considérées comme intouchables, qui passent en justice pour des VHSS. Jusqu’au milieu des années 2000, les femmes restaient beaucoup plus dominées qu’aujourd’hui et le fait même qu’on enregistre les VHSS et qu’elles deviennent un sujet sociétal montre qu’un changement est en cours. On peut bien sûr le trouver insuffisant, trop lent, mais on vient de très loin. On ne change pas d’un coup de baguette magique des siècles ou la domination masculine était perçue comme dans l’ordre des choses.

[1] Pour ne rester que dans le domaine sportif, on a des sociologues des loisirs, des loisirs sportifs, des loisirs sportifs en pleine nature, de l’escalade qui en général s’ignorent mutuellement).

[2] J’écris « femelle » et pas « femme » pour souligner le caractère général de ce constat.

[3] Un veau, trotte immédiatement et nécessite beaucoup moins de soins de sa mère et beaucoup moins longtemps qu’un bébé.

[4] Ce qui ne suffit pas à comprendre le fait de la domination masculine, mais ne doit pas être ignoré.

[5] Par exemple, en escalade, dans nombre de situations, les participants sont très peu nombreux (souvent 2 en grandes voies), ce qui rend difficile pour celle qui se sent mal, du fait de l’attitude de son compagnon de cordée, d’y échapper en revenant au sol.

[6] Jean-Pierre Minaudier, Poésie du gérondif, Le Tripode, 2024 (2ème édition). Si je ne cite ici que ses réflexions sur l’écriture inclusive, qui n’est qu’une note de bas de page dans son livre, je ne peux que recommander chaudement le reste du livre qui mélange avec brio érudition, réflexion sur la langue au travers des grammaires du monde et humour.

[7] Ce n’est pas dire qu’il y en a plus qu’avant, car ils passaient largement inaperçus ou étaient considérés comme la conséquence éternelle de la domination masculine et de l’infériorité de la femme (les religions ont joué un rôle important dans cette « rationalisation » et elles continuent d’ailleurs. Aussi bien l’Islam que la catholique ont toujours considéré la femme comme soumise à l’homme). Et il y a aussi le fait que les comptabiliser, recenser les cas, là où on ne le faisait pas, les rend visibles, comme des maladies le deviennent quand on les découvre et qu’on cherche un remède. Personne ne mourrait de la rage avant Pasteur. Ce n’est évidemment pas dire que la rage n’existait pas avant lui, comme l’affirme Bruno Latour quand il soutient que Ramsès II n’est pas mort de la tuberculose comme l’ont révélé les analyses faites sur sa momie, au motif que le bacille de Kock n’a été découvert qu’en 1882. 

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