Contre toute attente, la COP 28, qui s’est déroulée à Dubaï et était présidée par le Sultan Al Jaber, président de l’ADNOC, le géant pétrolier des Émirats arabes unis a pris des décisions contraignantes qui mettent pour la première fois l’humanité sur la voie d’une sortie de la crise climatique.
C’est d’autant plus inespéré que le 22 octobre, soit un peu plus d’un mois avant la COP 28, il avait déclaré en ouvrant la Semaine du climat du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, une conférence organisée à Ryad par les Nations unies : « Nous ne pouvons pas débrancher le système énergétique d'aujourd'hui avant de construire le système de demain. Ce n'est tout simplement ni pratique ni possible ».
Mais surprise, la COP 28 non seulement a décidé l’arrêt définitif de toute extraction pétrolière, charbonnière ou gazière associée à la réduction immédiate de 50% de la production d’énergies fossiles dès le lendemain de la conférence, mais elle a aussi abondé le fonds « pertes et dommages » décidé à la COP 27 pour au moins 1000 milliards de dollars au 1er janvier 2024, financé par les pays les plus riches qui ont par ailleurs transformé leurs fiscalités pour taxer davantage leurs multinationales et leurs milliardaires (2700 dans le monde).
Ces mesures, acceptées par tous les États sous la pression de leurs populations, sont assorties de la création d’une institution internationale ayant un pouvoir de contrôle des émissions de chaque pays et la possibilité de leur imposer des sanctions pouvant aller jusqu’au remplacement du gouvernement en place si sa politique se révèle inefficace quant à la baisse des émissions de GES. Cette institution sera composée de membres élus dans chaque pays, quiconque pouvant être candidat à la condition expresse qu’il n’ait pas exercé une fonction gouvernementale dans son pays dans les trente dernières années. Par ailleurs, cette institution, qui n’a pas encore reçu de nom, devra être composée d’au moins 70% de femmes et 70% de jeunes de moins de trente ans.
A l’issue de la COP 28, la plupart des gouvernements ont démissionné, Jeff Bezos et Elon Musk sont partis sur Mars et Donald Trump a fait une crise cardiaque (nous lui souhaitons un prompt rétablissement). Emmanuel Macron, élégamment vêtu d’un col roulé garanti en fibres naturelles, a déclaré qu’il se sentait renforcé dans sa position, les mesures prises à Dubaï allant exactement dans le même sens que la politique qu’il n’avait cessé de promouvoir contre tous les immobilismes, les populismes, les ignorants et les climato-sceptiques depuis son élection en 2017. Il a ajouté qu’il se portait candidat à la présidence à vie de l’institution internationale qu’il suggérait de baptiser SLTAM (Sauvons la terre avec moi).
De plus l’arrêt immédiat de l’A69 a été décidé et l’État français à augmenté sa participation dans TotalEnergie, passant de 13,8% à 51% lui permettant de limoger Patrick Pouyanné et de stopper l’exploitation du pétrole en Ouganda. Un appel d’offre, dont le cabinet McKinsey a été exclu, est lancé pour savoir comment on peut recycler les travaux qui ont été engagés pour construire le pipeline de 1443 km qui devait relier les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien.
Enfin, Emmanuel Macron s’est engagé devant le Parlement à lire le livre du physicien ex-directeur du Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS-Université Paris-Saclay), Harry Bernas, Les merveilleux nuages, qui critique sévèrement son projet de relance du nucléaire.
Ces décisions spectaculaires, courageuses doivent selon Emmanuel Macron prouver que la France reste la puissance exemplaire qu’elle n’a jamais cessé d’être.
Oui, la COP 28 aura marqué l’histoire de l’humanité et restera dans les mémoires comme l’évènement le plus important des cinquante dernières années.