L’histoire ne commençait pas un samedi. C’était en février 2011, il lisait une information publiée dans rue 89 relatant l’invention d’Olivier Daigle, chercheur canadien, inventeur d’une « caméra à comptage de photons » dont il vantait toutes les utilisations possibles depuis la découverte de galaxies nouvelles à la guérison de quelques cancers. Surpris et comme on dit aujourd’hui, interpellé par cette lecture, il se fendit d’un commentaire dont le but était de rendre à André Lallemand, ce que ce César-Daigle s’appropriait. L’invention d’André Lallemand avait marqué ses études de physique.
Insatisfait de l’enseignement dispensé alors à la Faculté d’Orsay, il avait, grâce à son père professeur de mathématiques et passionné d’astronomie, trouvé ce que l’on nommerait maintenant un « petit boulot ». Le travail consistait à assister André Lallemand quand il donnait ses cours au collège de France. Le reste de son mi-temps se déroulait dans le laboratoire de l’Observatoire de Paris au sein duquel André Lallemand poursuivait ses recherches sur l’instrument de son invention, la « caméra électronique ». Cet instrument extraordinaire nécessitait pour sa fabrication une équipe de verriers capables de souffler et d’assembler les tubes de différents diamètres dans lesquels une cathode recouverte d’un dépôt photosensible recevait des photons qui excitaient des électrons capables par leur énergie supérieure d’impressionner une plaque photographique. Cet instrument accroché derrière un télescope permettait de voir des objets célestes jusque là invisibles. Cette architecture de verre nécessitait qu’à l’intérieur règne un vide le plus absolu possible, un ultra-vide disait-on. Pour atteindre ce but presqu’intersidéral la solution était d’utiliser une pompe à mercure, elle même constituée d’une architecture de verre.
Il était préposé à la distillation du mercure, celui-ci devait être le plus pur possible pour accomplir sa mission de pompage. André Lallemand avait deux collaborateurs, un directeur de recherche et un chercheur associé. Le directeur de recherche avait ce qu’on pourrait nommer une pédagogie agressive, faisant comprendre au stagiaire qu’il était bon à rien et que la manipulation de ce poison suffirait à justifier de sa petite rémunération. Incidemment le salaire du stagiaire était versé par le Collège de France et n’entamait pas le budget du labo.
Poursuivant ses études à Orsay, il n’avait pu s’empêcher de militer à l’UNEF. Les conflits internes qui agitaient le syndicat étudiant, mettant en présence des trotskystes lambertistes et des « cathos de gauche » annonçaient les prémices de mai 1968. À l’Observatoire de Paris il fréquentait le photographe maison. Ce dernier avait essentiellement un travail de laboratoire et notre stagiaire était déjà dévoré par l’idée de devenir photographe. Il avait fallu qu’un professeur d’Orsay lui confie la rédaction et la fabrication de son cours polycopié pour qu’il rate l’examen de cette année de cours. Son professeur rédigea une belle lettre qui convainquit le directeur de l’école « Louis Lumière » alors établie rue de Vaugirard, à l’angle de la rue Littré de l’accepter « sur titres ». Hors concours et déjà contestataire en cette rentrée 1967 ! L’école fut sans dessus dessous en mai 68. Les « États généraux » du cinéma et de la photographie occupèrent ses locaux pourtant déjà déclarés insalubres en 1925. C’est dans une salle de classe de l’école qu’avaient été tournées les scènes des « 400 coups » de François Truffaut. Le même jour de ce moi de mai on pouvait croiser dans la cour Jane Fonda au bras de Vadim et le soir entendre un élève de l’école faire une traversée brutale du toit en voulant planter un drapeau bleu blanc rouge sensé s’opposer à la révolution. Plus de rires que de mal…
Le photographe de l’observatoire l’avait déjà prévenu que le métier de photographe était impossible. Dès la rentrée scolaire les professeurs de l’école avaient affirmé aux étudiants qu’ils ne seraient jamais photographes. Cela valait bien une petite révolution au passage.
Il était donc devenu photographe. Bien qu’il se dise athée, il tirait le diable par la queue et pendant de longues années mangeait de la vache enragée. Pauvres vaches qui n’y sont pour rien. Son atavisme syndical l’avait poursuivi. Il passa vingt cinq ans au sein des associations professionnelles à défendre le droit d’auteur des photographes. Au point qu’un jour un de ses clients architecte lui demanda de ne plus signer ses photographies au motif que les revues d’architecture connaissant sa réputation d’exigence sur le paiement de droits d’auteur refusaient de publier ses œuvres d’architecte. Qu’à cela ne tienne il lui proposa de signer les prochaines prises de vues d’un pseudonyme, camouflage de sa réputation d’intraitabilité. Il a un nom de consonance polonaise, hérité d’un arrière grand-père émigré de Varsovie en 1870. Né en 1945, ses parents convaincus que tous les Allemands ne sont pas nazis lui avaient donné Wolfgang comme prénom accessoire. Proposées sous le pseudo Wolfgang Glanz, les réalisations si brillantes de l’architecte ne plurent pas mieux aux revues rétives aux droits d’auteurs.
Le billet-réponse publié en février dans rue 89 se terminait par son adresse. Il avait eu la surprise à la fin du mois de septembre suivant de recevoir un courriel d’une dame lui demandant plus d’information sur le travail d’André Lallemand, le collège de Bourgogne, lieu de son travail portant ce nom sans qu’autour d’elle personne ne sache lui en dire vraiment plus. Ce fut le début d’une correspondance importante, d’un échange de photographies, suivi d’une première rencontre impromptue en Bourgogne qui scella le départ d’une de ces amitiés qu’on ne veut jamais perdre.
C’était un samedi. Cette amie, Miss U. lui fit la surprise d’une visite inattendue quelques heures avant de prendre un train qui devait la ramener en Bourgogne.
Il lui fit découvrir une jolie petite place de son quartier, cerné par les stades quataris et les avenues baptisées de noms de militaires plus célébrés qu’honorables, petite place qui porte le nom d’un poète oublié, Léon Deubel (1879 – 1913). Ils partagèrent ces bons moments et une tasse de thé à une table des Agapes, petit bistro ami de son quartier. Il n’est pas mauvais de rappeler à ceux qui l’auraient oubliée « La détresse » de Léon Deubel :
Seigneur ! je suis sans pain, sans rêve et sans demeure.
Les hommes m’ont chassé parce que je suis nu,
Et ces frères en vous ne m’ont pas reconnu
Parce que je suis pâle et parce que je pleure.
Je les aime pourtant comme c’était écrit
Et j’ai connu par eux que la vie est amère,
Puisqu’il n’est pas de femme qui veuille être ma mère
Et qu’il n’est pas de cœur qui entende mes cris.
Je sens, autour de moi, que les bruits sont calmés,
Que les hommes sont las de leur fête éternelle.
Il est bien vrai qu’ils sont sourds à ceux qui appellent.
Seigneur ! pardonnez-moi s’ils ne m’ont pas aimé !
Seigneur ! j’étais sans rêve et voici que la lune
Ascende le ciel clair comme une route haute.
Je sens que son baiser m’est une pentecôte,
Et j’ai mené ma peine aux confins de sa dune.
Mais j’ai bien faim de pain, Seigneur ! et de baisers !
Un grand besoin d’amour me tourmente et m’obsède,
Et sur mon banc de pierre rude se succèdent
Les fantômes de Celles qui l’auraient apaisé.
Le vol de l’heure émigre en des infinis sombres,
Le ciel plane, un pas se lève dans le silence,
L’aube indique les fûts dans la forêt de l’ombre,
Et c’est la Vie, énorme encor qui recommence !
(1900, place du Carrousel, 3 heures du matin.
Pour ne pas rater son train à la gare de Bercy, prévu à 20h04, il lui proposa de prendre un taxi qui longerait les berges de la Seine, agrément touristique à son bref séjour parisien. La station de la Porte de Saint-Cloud est toujours bien achalandée et les voilà montant dans une voiture noire dont le chauffeur terminait une conversation dans une langue qui lui était inconnue. Il avait cru, stupidement que ça pouvait être du turc. Le chauffeur, jovial et très sympathique lui confirmait parler le farsi, habitant Paris depuis trente ans. Ce chauffeur Iranien leur fit la surprise, tout au long du parcours, de leur dispenser un cours d’histoire de France. Confirmant que la place de la Concorde autrefois place de Grève fut le lieu de bien des exécutions capitales… Ils arrivèrent en avance à la gare de Bercy, devenue par la réforme libérale de la SNCF, la gare des pauvres voyageant vers le midi.
A 20h04 les mains s’agitaient et les petites larmes se laissaient aller. Ce n’était qu’un au revoir avec la promesse d’un jour dans l’ile de Ré.
Ce samedi là précédait d’une semaine le premier tour des élections présidentielles. L’heure avancée de cette journée d’avril le décida d’un nouveau taxi pour revenir porte de Saint-Cloud. Et l’heure tardive pour le couscous des Agapes, spécialité du samedi soir. Bonne surprise, son ami Roger était déjà au comptoir, ce qui les décida de partager la même table. Marqué par ses souvenirs en Angola, pendant son service militaire sous la dictature de Salazar, Roger, peintre en bâtiment portugais est résolument de gauche.
Ils étaient encore à boire un petit blanc au comptoir qu’arrivent six personnes menées par le fanfaronnant député-maire du quartier. À peine entré, les quelques clients présents se précipitent pour serrer la main de celui qui pourrait leur rendre quelque service aussi désintéressé qu’électoralement productif.
Décontracté, notre homme politique habitué des micros baladeurs tombe la veste et d’un bras condescendant la tend à celui qui se révèlera être son directeur de cabinet. Un cabinet n’est il pas fait pour se soulager, fût-ce du poids d’une veste ?
Il, de son nom de photographe, avait affiché sur une colonne face à l’entrée de l’établissement une petite affiche annonçant l’exposition qu’il fait cette saison dans une aile du château de Chaumont sur Loire. Des photographies réalisées en 1979 pour une commande de l’État célébrant l’année du Patrimoine et montrant un Périgord encore préservé du tourisme.
Alerté par le barman notre édile local se dirige vers celui qu’on lui désigne et d’un ton impérial lui lâche : « Vous êtes Polonais ? Pourquoi n’exposez vous pas à la Mairie du XVIe ? ». Lâchant la main serrée avec un remord républicain, il lui répondit qu’il n’y tenait pas et lui fit savoir qu’il ne partageait pas ses idées politiques. « Ah bon ? Vous n’aimez pas Nicolas Sarkosy ? ». Il répondit : « Certainement pas et je m’apprête à voter François Hollande, qui lui, au moins, me semble honnête. »
Un froid passa et tout le monde passa à table, le Maire et ses sbires au fond de la salle, Roger et lui plus près d’une fenêtre. Il raconta à Roger que déjà à la mairie, pour une démarche administrative, l’employée l’avait accueilli par un : « encore un Polonais ! ».
Après le repas le tenancier des Agapes, un charmant Kabyle champion de marathon, raccompagne le député-maire sur la place. Ce dernier confie alors à son dir-cab, « je viens de rencontrer un photographe Polonais et en plus il est de gauche ! ».
Notre photographe fut soulagé quelques jours plus tard d’avoir concouru à la veste du Président sortant et se dit que fiché pour fichu il était bon d’informer ses concitoyens.
Cette surprise du samedi soir lui remit en mémoire une des conséquences de la commande qu’il avait reçue en 1979. Cette année là Jacques Henri Lartigue qui était l’auteur de la photographie officielle de Giscard d’Estaing fait donation de son œuvre à l’État. La Photographie commence à éveiller l’intérêt de l’administration. Michel Delaborde est conseiller de Bertrand Éveno, le directeur de cabinet du Ministre de la Culture, Jean-Philippe Lecat. La décision est prise de passer une commande publique à dix photographes pour organiser au Centre Pompidou une exposition entrant en 1980 dans les célébrations d’une « année du Patrimoine ». Le Ministère se vante de lancer la première commande depuis la Mission Héliographique qui permit à cinq photographes de parcourir la France en 1851 !
« Dix photographes pour le Patrimoine » succédant aux cinq de 1851. Gustave le Gray écrivait alors : « J’émets le vœu que la Photographie, au lieu de tomber dans le domaine de l’industrie, du commerce, rentre dans celui de l’Art. C’est là sa seule, sa véritable place, et c’est dans cette voie que je chercherai toujours à la faire progresser ».
La France de 1980 était composée de dix régions administratives ? L’idée était donc de demander aux dix photographes de décrire à leur manière le Patrimoine de la région qu’ils auraient choisie. Une grande réunion les réunissait après qu’un jury présidé par Gisèle Freund, avec la complicité d’Agathe Gaillard les eût désignés.
La réunion était présidée par Pierre Barbin, le « Monsieur photo » du Ministère. Pierre Barbin avait trouvé ce refuge « en photographie » après l’échec, en 1968, de sa nomination autoritaire par André Malraux à la tête de la Cinémathèque Française.
La réunion des dix individualistes s’accommoda mal de la division régionale imposée. Chacun voulait tenter de faire entrer ses choix personnels dans le moule incertain que la notion de Patrimoine représentait pour lui. Constatant qu’aucun des neuf autres n’avait choisi de montrer la France rurale, il décida d’aller chercher dans les richesses du Périgord ce qui pouvait encore échapper aux restaurations « autant tocs » censées attirer les acheteurs britanniques. Après les guerres de religion, le retour !
Des amis, parents d’un collègue, spécialistes de restaurations de monuments historiques, basés à Périgueux, lui prêtèrent une maison à Saint Avit Sénieur. Le monastère construit à partir de l’an 570 en l’honneur de l’ermite Saint Avit est le sujet de la photographie prétexte de ce récit. Il porte encore les traces des guerres de religion mais figure sur les listes des sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, au titre des chemins qui de France mènent à Compostelle. C’est cette photographie qui fut choisie par le Ministère pour être tirée « en série » comme on disait alors afin d’être distribuée à la presse pour promouvoir l’exposition prévue au printemps 1980 au Centre Pompidou.
Le Ministre de la Culture avait décidé d’utiliser la célébration de l’année du Patrimoine (1980) comme argument de la campagne électorale de 1981. Raconter cette anecdote est pour lui manière de rendre un hommage posthume à ses parents qui, comme lui, portaient un nom polonais :
Un matin clair d’avril 1983 ses parents décident de visiter l’exposition Manet qui se tient au Grand Palais. Pour fêter l’événement, heureux de leur visite, leurs pas les amènent au restaurant Chez Françoise, aux Invalides. Le beau temps et la traversée du Pont Alexandre III avaient aiguisé leur appétit. D’ordinaire calme et spacieux le restaurant est bondé, fréquenté par de nombreux députés et diplomates voisins. On assoit ses parents tout contre une table occupée par une dame très corpulente qui porte une natte de cheveux gris qui lui tombent jusqu’au bas des reins. Sa mère qui lui décrira la scène quelques jours plus tard peinait à décrire le convive de la dame forte en natte. La proximité des tables brouille l’intimité des conversations et la conversation qui s’engage sur la photographie et les photographes éveille l’attention jusque là un peu distraite de ses parents.
Passée la Noix de coquilles Saint Jacques au lard saisies, jus de cresson, mousseline de potimarron, sa mère sursaute en entendant la dame forte nattée évoquer son fiston. En clair, son fils photographe au nom polonais ferait un procès au Ministère de la Culture avec comme conséquence qu’il n’aurait plus jamais de commande publique! Il n’en faut pas plus pour affoler une mère et pour transformer le dessert en racle gosier.
Début janvier 1981 le Ministre de la Culture avait décidé d’acheter un numéro spécial du Quotidien de Paris pour célébrer l’année du Patrimoine passée, l’incluant dans un bilan qui devait servir la campagne électorale de Giscard. La couverture du journal (gratuit) était presque totalement couverte de la moitié gauche de la photographie de Saint-Avit Sénieur. Il n’était pas fait mention du nom de son auteur et aucune autorisation ne lui avait été demandée alors que son contrat stipulait que la photo du dossier de presse n’était « libre de droit » que pour l’annonce de l’exposition, en 1980.
Il décida alors d’attaquer en justice le Quotidien de Paris auteur d’une contrefaçon que l’on peut qualifier d’exemplaire ! Les juges du tribunal de grande instance lui donnèrent raison et condamnèrent le journal à lui verser quelques dommages intérêts. Mais le Quotidien de Paris fit appel et comme dit le jargon juridique « appela le Ministère en garantie ». Le journal considérait que le Ministère lui ayant remis un tirage de cette photographie il devait en assumer la responsabilité. Bien heureusement le journal perdit son appel et le Ministère fut débouté, le jugement confirmé, les frais de justice étant mis à la charge du quotidien.
Les cafés avaient succédés aux desserts chez Françoise. La dame forte nattée racontait à son convive que ce petit freluquet de photographe « faisait un procès au Ministère de la Culture ». Ceci constituait un mensonge qu’elle espérait nuire à ce photographe impliqué dans les défenses syndicales des usages et du droit d’auteur.
La dame forte nattée se vantait de l’amitié que lui portaient les Ministres de la Culture successifs de quelque bords qu’ils fussent et présida pendant plus de trente ans aux destinées de la photographie à la Délégation aux Arts Plastiques. Elle était donc la tutelle de son convive qui n’était autre que Robert Delpire que Jack Lang avait fait directeur du Centre National de la Photographie, association para administrative. En 1981 Pierre Barbin avait été nommé chef de la « Mission pour la Photographie » à la direction du Patrimoine, le séparant de la dame forte nattée avec qui il n’entretenait plus de bonnes relations.
Notre photographe au nom polonais eut d’autres commandes publiques, faisant mentir le sort que la dame forte nattée lui avait jeté. En 1982 une association avait commandé au photographe au nom polonais un travail sur les oubliés des cités de transit à Brest. L’association avait demandé une subvention au Ministère de la Culture pour éditer un petit ouvrage qui devait être distribué à un congrès du logement HLM. La dame forte nattée ayant la main mise sur l’attribution des subventions fit répondre que les photos de notre nom polonais étaient mauvaises et ne méritaient pas de subvention. Ce jugement était prémonitoire puisque la demande de subvention précédait les prises de vues ! Le Ministre de la Mer, élu de Brest donna la subvention.
Après trente années passées à incarner le pouvoir sur la Photographie, la dame forte, maintenant retraitée, donna l’idée au photographe au nom polonais d’écrire un jour sa petite vengeance et d’en confier l’enquête à son amie Miss Understanding, détective très privée mais pleine d’avenir. Seule une femme au charme irrésistible pouvait démêler les malentendus qui encombrent le petit monde de la Photographie et se déjouer des mâles entendus….
Gilles Walusinski – mai 2012