Chacun sait que le sel de la vie tient pour l’essentiel dans la rencontre.
Les conseils du médecin alarmé par l’excès de sel ne parviendront jamais à calmer ceux qui se sucrent. Alors me direz vous la tentation de l’avaleur de sabre d’y substituer une petite pilule ravira l’Aveyronnais délaissant les rames pour l’aviron. Pour que la vie tourne rond, rien de tel qu’une petite pilule ronde.
Imaginez le ravissement d’un ravi pour qui la petite pilule facilite son petit pipi. Pas au point d’imaginer qu’un petit pipi sur l’épitaphe ravirait le chat aux yeux vairons. Mais si le chat sourit quand il vit le rat, ce n’est pas la pilule qui put le ravir ni le faire dormir tant qu’il n’aurait pas ratiboisé le rat.
La sudation subite d’Eugène Sue trahissait le trouble qu’une mise en boîte ne serait pas soulagée d’une simple petite pilule. Mais rien ne devait troubler deux petites pilules dans le choix de sortir en boîte quand la pharmacienne leur avait intimé l’ordre de rentrer bien avant la fermeture de la boîte.
La rencontre de la petite pilule ronde et de la si belle gélule rose déclencha un flot de tous les mots qu’aucune langue de vipère ne pouvait mettre en boîte. Ceux qui se répandaient en propos déplacés, traitant cette rencontre d’acte contre nature, n’imaginaient pas qu’ils suscitaient le blues de la petite pilule, si troublée qu’elle se trompait de boîte. Quelle nuit, de boîte en boîte, vous n’imaginez pas de quelle industrieuse ruse la gélule dut user pour permettre à la pilule de trouver le sommeil.
C’est alors que la gélule se perdit en conjectures sur l’impitoyable compétition que l’industrie pharmaceutique devait livrer pour ne pas s’endormir et la contrainte que cela lui donnait de trouver tous les moyens de s’affranchir d’une dure éthique.
Dans son rêve la pilule lisait le centième billet qu’une si gentille gélule rose publiait dans un média très à part, un média envahi de fées d’hiver.