Vous vous réveillez soudain. Votre insomnie n’est plus qu’un cauchemar éveillé. Vous aviez décidé depuis plusieurs mois de photographier Paris à votre façon. Faire partager vos impressions, noter des instants, les donner à voir à vos amis. Votre regard pour bienveillant qu’il tente d’être peut être attiré par ce qui contrarie votre idée de Paris.
Vous avez arpenté le boulevard Beaumarchais. Le soleil baignait une brocante, le trottoir en face fêtait les motos HD, la foule se pressait, c’était leur journée, les femmes s’essayaient à la moto. Et arrivaient devant vous deux messieurs aux vêtements excentriques. Votre index avait le réflexe connecté à votre inconscient, clic, clac, dans la boîte à images. Et voilà que deux jours plus tard un ami vous dit, vois tu là qui tu as photographié ? Un singulier pour ces deux là car l’un est, paraît-il une vedette de la couture, un peu déchue si vous en croyez les gazettes. Paparazzo à l’insu de votre plein gré et votre nuit s’en trouve fichue.
Vous n’irez pas chercher à vendre votre photo à Closer car vos images à la sauvette n’ont pas de prix, elles ne sont que les témoins de notre vie-ville. Vous ne souhaitez qu’une chose, que personne ne le reconnaisse, n’écrive son nom. Un nom que tous les moteurs de recherche indexeraient… Non Médiapart n’est pas la presse caniveau et ces deux là avaient bien raison de profiter d’une belle journée pour arpenter le boulevard quelle que soit la maille du tricot.