En son palais le petit homme de taille moyenne, de bon matin, avait décidé de donner à voir au peuple son lever. Moi, petit homme de taille moyenne, avait-il dit, je prendrai majorfemme et majordome à parité et pour mon lever convoquerait conseillers et manants afin que nul n’en ignore.
Tous les scribes du petit pays qui se croit grand comme cinq étaient très occupés par le livre d’une concubine répudiée du petit homme de taille moyenne et avaient délaissé Julie, au point qu’on se demandait si elle n’avait pas été oubliée dans la piscine de la Lanterne. Une lanterne dans une piscine c’est bien risquer le faux contact mais ce n’est pas le court circuit de la Lanterne au palais du petit homme de taille moyenne qui trouble son sommeil.
Hors donc, dès poltron minet, le petit homme de taille moyenne qui lui n’a peur de rien reçut son premier conseiller, son plus chéri que nous appellerons Wotan, son vrai nom devant rester confidentiel. Ce quasi dieu qu’il a adopté tant son pouvoir s’étend sur la magie, la poésie, les prophéties, la guerre et la chasse. N’étant pas en reste avec l’homme à la baraque au bas mât, notre petit homme de taille moyenne se fit de nouveau chef de guerre. Tous ces terroristes n’avaient qu’à bien se tenir – par la barbichette…
Puis ce fut le tour du docteur Nabuse grand expert en contre façons et conseiller pour la douane. Double compétence médicale et fiscale sur les addictions aux faux bidules.
La majorfemme ayant ouvert la fenêtre de la chambre du palais du petit homme pour faire enter un peu d’air frais, celui-ci s’exclama : ça sent le Sapin ! C’est ainsi qu’il décida des économies de l’État.
Le majordome tendit alors le grand rideau qui devait dissimuler aux yeux publics le défilé des conseillers très secrets et qui s’approchaient du petit homme et lui glissaient à l’oreille leurs conseils éclairés.
Enfin le lever du petit homme de taille moyenne s’achevait par la signature qu’il apposait sur le parapheur des nominations. Pour la culture des fleurs on lui proposait tout ce qu’il y avait de mieux des conseillers en communication. Tous avaient fait un stage auprès des tuteurs du banni Sofitel. La culture il en raffole !