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Billet de blog 18 mars 2013

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BLOG À PART – 10 –

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Charlotte, toute pomponnée, arriva chez Marc très déterminée. Émoustillée par le message d’Edwy qui avec malice répondait au billet qu’elle lui avait adressé pour les cinq ans de son addiction. Bourru, le Marc ne voulut pas montrer le moindre  trouble au charme si bien looké de Charlotte. Il lui asséna son bien mal tomber au milieu d’une expérience unique, l’essai d’une nouvelle variété de culture hors-sol de topinambour argentin. Et ton histoire de Géraldine qui t’invite à cafter tous tes amis blogueurs depuis cinq ans, je m’en tamponne le coquillard, qu’il lui sortit le Duchrétien, blessant.

Le topinambour argentin, dans sa grande simplicité, complique la rédaction du prochain épisode du Dos des Pseux , Marc étant préoccupé par les funérailles de Quentin. Les minauderies de Charlotte et cette épaule qu’un pull complaisant dénude à tout instant ne faisait pas l’affaire de sa rédaction, Marc proposa une sortie salvatrice au Sans Sushi.

En rupture de méduses, point de salade d’icelles, Charlotte opta pour des travers laqués, une spécialité de la rue du Château des Rentiers. La main que Marc essayait de poser sur son épaule, Charlotte ne put résister à le traiter de Jésuite, accueil bourru oblige.

De retour Marc jeta un œil aux tubercules argentins, ce qui l’encouragea pour le dix des Pseux.

« LE DOS DES PSEUX » épisode n°10

Les chairs fort molles de Quentin ne se prêtaient pas à l’embaumement que Gersainte avait demandé au représentant de Tuborg de prendre en charge. Petite compensation, le monument au cimetière Montmartre serait déjà un bel hommage qui rapprocherait Tamarre de ses gagneuses de Pigalle. Il plut très fort lors de la mise en terre et Tamarre dans le trou, toute la troupe de ses compères de comptoir vinrent boire quelques derniers verres au Splendid à sa mémoire.

Justin avait allumé la télé. Et paf, comme d’ab sur BFM. Juste un coup de fumée blanche pour attirer le badaud. Zavaient fait fissa dans la Sixtine pour élire le François que Michel Ange, c’est quand même autre chose comme prénom. Spission qui buvait sa troisième Suze remarquait qu’aucun pape n’avait choisi de s’appeler Michel Ange à quoi Gersainte lui répondit que ton blaze ferme tu peux te le garder au frais.

L’arrivée d’une bande d’ados chahutant mit fin aux lamentations de circonstance. Une des gamines disait qu’elle avait « enfumé le réveil », ce matin et que son patron de stage l’avait viré. Les trois filles au look très girly qu’y disent les mecs, vapotaient gaiement. La boutique venait d’ouvrir sur l’avenue, la mercière avait cédé son bail pour une cargaison de fumée électronique. Nicoblues qu’elle s’appelait la boutique.

Pendant ce temps l’aménagement de l’ancien Maréchal était sur le point de s’achever. Les tenanciers avaient décidé de modifier légèrement le nom de l’établissement, rapport à l’aménagement de l’appartement du premier. « Les Septs Stades du Plaisir » ça devait le faire. La taulière du Lagon Bleu (cf épisode 5) ne s’en relèverait pas, les petites chinoises fraichement débarquées serviraient les consos au rez de chaussée et soulageraient les zardeurs des clients au premier. Un petit massage pour le client de passage et plus s’il est pas sage. Question rapport les gestionnaires avaient tout prévu, l’aménagement sommaire, les matelas séparés par des tentures aux zimages zérotiques, tout pas cher mais devant magotter vite fait.

Toujours prêts à soutenir le petit commerce, Pepino et ses amis Kader et David, dans leur rôle de surveillance des échanges avaient pris les devant. Pepino avait garé son quatre quatre sur le trottoir devant « Les Septs Stades du Plaisir » et tout en sirotant son pastaga au bar du Splendid pourrait comptabiliser les montées à l’étage d’en face. Faut bien le ratio pour les traites de l’auto qu’il dit à ses compères Kader et David. Les zegsotiques ont qu’à bien se tenir rapport à la loi !

Marc Duchrétien délaissa sa souris le temps d’aller jeter un œil aux tubercules argentins et se dit que la vie de là comme celle de la Place Paul Décibel valait bien un petit tango avec Charlotte. Il s’endormit et d’une épaule rêva.

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