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Billet de blog 23 janvier 2013

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BLOG À PART -3-

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le diner avec Charlotte avait viré cata. Marc Duchrétien n’avait pas supporté que Charlotte ose lui parler des rutabagas. En entrée il lui avait conseillé une salade de topinambours. Crus, rapés, avec un petit jus de citron vert le topinambour est délicieux. Marc allait lui dire de ne jamais réchauffer son tubercule mythique, ce qui le rend éolien qu’elle aborda ce navet bon pour les cochons. Hybridé d’un chou frisé, on parle pasd’ça chez les bridés. Voilà qu’il se mettait tout seul dans l’ambiance du Splendid. Tout juste rentré à la maison, Charlotte privée du dessert qu’il lui réservait, il se lança dans le troisième épisode.

« LE DOS DES PSEUX » épisode n°3

Ce matin là la place Paul Décibel était en émoi. Fulbert Orsoni le taulier du Maréchal, la brasserie fauxluxe contiguë du Splendid, venait de casser sa pipe. La famille avait fait grandiose. Un borniol barrait toute la devanture et le cercueil posé sur des tréteaux, bien dans l’axe de la porte était sensé accueillir les pleureuses. Lassido avait été prié d’interpréter la marche funèbre maçonnique du Wolfi .

Gersainte se désolait du chiffre du jour. Heureusement que la clientèle des taxis kabyles faisait les beaux jours du comptoir, rapport au prix bas qu’avait niqué le comptoir du Maréchal. Déjà qu’avec un nom pareil l’établissement n’avait plus rien d’un etablishment.

Justin s’était fendu d’une couronne. Le fleuriste du coin lui avait fait un prix, les fleurs légèrement passées ça frait ben la journée. Le Quentin ne dérogeait pas à la Tuborg qu’avait un drôle de goût ce jour là. T’as bien vérifié tes tuyaux Justin ? Ou c’est le gaz de Rouen qui nous zintocique ?

Quentin Tamarre avait écouté, bien calé  entre bar et colonne son pauvre Lassido. T’as encore pris ta Buffet Crampon ki demanda à Fabrice Dugenou. Ben oui c’est plus doux pour le classique, la Selmer c’est trop tonitruand pour enterrer un corse quiplusest !

Au comptoir du Splendid s’étaient retrouvés les habitués chauffeurs. Le grand Laurence, kabyle pas d’Arabie parlait de son prochain marathon. Sa préparation lui faisait avaler une platée de spaghettis, je me sucre lent qu’il dit accompagné de sa côte de porc. Le dernier il l’avait couru en 2h57, que la Gersainte en était toute émoustillée et beau mec en plus le Laurence !

Quentin Tamarre, vexé de n’être pas l’attraction du jour, proclama qu’il avait du boulot.

Marc Duchrétien savait qu’il devait aussi parler de l’activité hors-comptoir  de ses personnages. Sur sa terrasse, heureusement assez vaste, il avait fait monter une bonne tonne de terre arable, non pas arabe, j’vousl’répète. En creusant un nouveau sillon il aurait tout loisir pour creuser la description des activités lucratives de ses personnages.

Nous saurons bientôt que Quentin dit être cinéaste quand nous soupçonnons qu’il est très inter mi-temps de footballefauteuil club.

Pas moyen de joindre Charlotte qu’a pas payé sa note de bigo. Il se dit qu’à ce rythme il  ne tiendrait pas longtemps son feuilleton sans négliger ses tubercules.

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