C’était vendredi, l’été m’a t’on dit et la fête. La partition avait été tachée la semaine passée. Quelques fâcheux avaient menacé la directrice, téléphoné des alertes à la bombe, tenté d’obtenir la fermeture d’une exposition au Jeu de Paume. Cette tentative de censure intolérable visait les photographies d’une jeune palestinienne qui montre à sa façon une situation réelle, l’hommage que des familles rendent à leur domicile à ceux qu’elles considèrent héros ou martyrs. Emmanuel Alloa a publié ici un billet remarquable et quelques commentaires déplacés m’ont contraint à répondre es-qualité, étant vice-président du Jeu de Paume.
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190613/la-censure-est-de-retour
Peut être saurais-je demain si mon intervention a pu susciter la réunion du Conseil d’Administration convoqué par le Président.
Vendredi après midi, j’avais donc décidé de revoir l’exposition d’Alham Shibli pour confirmer mes certitudes que montrer le réel est bien la vocation de la Photographie.
Lors de la précédente exposition, le Jeu de Paume avait voulu donner un retour de mémoire à Laure Albin Guillot, artiste encore pictorialiste. Facebook avait censuré un nu académique, là encore censure aussi répréhensible que stupide. A un abonné qui ne comprenait pas mes réserves sur l’attitude de cette photographe pendant l’occupation je dois dire que je me suis étonné que le Jeu de Paume ait passé sous silence le passé collabo de Laure Albin Guillot.
Voilà, sortant du Jeu de Paume, j’ai sorti l’appareil, photographié quelques instants de la rue de Rivoli pour atteindre mon but, une petite bière irlandaise chez Carr’s, rue d’Alger, à l’angle de la rue du Mont Thabor. Et enfin retour à la maison avec le bus n°72.